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L'empire des chimeres

Couverture du livre « L'empire des chimeres » de Aurele Leroux P. aux éditions Le Grimoire
Résumé:

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Avis (3)

  • Quelle joie que d’être surprise par un livre ! Quel bonheur que de se retrouver face à un réel rebondissement, à un vrai coup de théâtre ! Dans un monde littéraire où les mêmes schémas narratifs se retrouvent assez régulièrement, c’est toujours une vraie bouffée d’air frais que de tomber sur un...
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    Quelle joie que d’être surprise par un livre ! Quel bonheur que de se retrouver face à un réel rebondissement, à un vrai coup de théâtre ! Dans un monde littéraire où les mêmes schémas narratifs se retrouvent assez régulièrement, c’est toujours une vraie bouffée d’air frais que de tomber sur un retournement de situation véritablement et totalement inattendu, qui sort des sentiers battus pour mieux abasourdir le lecteur ! Et l’ébahissement est d’autant plus grand lorsque l’auteur décide de mélanger allégrement des genres rarement associés, comme c’est le cas dans L’Empire des Chimères, magnifique ouvrage sur le plan « matériel » (quelles belles illustrations ! quels magnifiques ornements en début et en fin de chapitres ! quelle incroyable mise en page, en somme !) mais également sur le plan littéraire !

    Briana, fille de proconsul, est passionnée d’astronomie. Et ces derniers mois, un étrange phénomène attise sa curiosité : pourquoi diable autant d’étoiles filantes semblent-elles se diriger vers le Mons Caeli ? Bien décidée à élucider ce mystère, la jeune femme remue ciel et terre pour s’y rendre. C’est le vétéran Decimus Valerius qui se voit confier la lourde responsabilité d’escorter l’expédition de la jeune femme. Tâche d’autant plus difficile qu’il doit en réalité empêcher Briana d’atteindre cet objectif … Et lorsque leur petit groupe se fait prendre en embuscade par de jeunes villageois rendus fous de colère contre l’Empire Romain à cause d’enlèvements perpétrés par la légion en faction sur le Mons Caeli, la situation échappe à tout contrôle … et à toute compréhension.

    Trois personnages principaux, trois histoires parallèles qui finissent par se rejoindre et s’entremêler dans une intrigue aussi surprenante que complexe, voilà comment est construit ce roman. Trois points de vue, trois niveaux de connaissances qui doivent s’imbriquer les uns les autres pour reconstituer le puzzle … Et quel puzzle ! Dès les premiers chapitres, le ton est donné : complots et secrets prolifèrent et finiront par éclater au grand jour … pour le plus grand malheur des personnages et le plus grand bonheur du lecteur ! Ce qui se passe dans ce livre est terrible, il y aura des trahisons et des morts, il y aura du sang et des larmes, il y aura de la violence et de la souffrance, mais surtout, il y aura de la tension dramatique digne des plus grandes tragédies grecques, il y aura de l’émotion et de l’action, il y aura tout ce qu’il faut pour que le lecteur soit sans cesse sur le qui-vive, dans l’attente d’un dénouement impossible à prédire … Pour ceux qui, comme moi, aiment voir les personnages souffrir pour parvenir à leur fin et détestent les intrigues à la résolution trop facile où tout tombe tout cuit dans le bec des protagonistes, ce livre est idéal ! Rien n’est épargné à Briana, Gurnt, Decimus et les autres …

    La première grande originalité de ce roman, c’est de s’ancrer dans une époque historique assez rarement exploitée dans le monde la fantasy : la Rome Antique. Rien que ce premier élément suffit à faire sortir L’Empire des Chimères du lot, d’autant plus que l’immersion est totale, l’auteur ayant décidé d’utiliser autant que possible locutions et expressions latines pour la narration et les dialogues. Au début, c’est un petit peu déconcertant, et on jongle continuellement entre le récit et le lexique finalement, mais progressivement, on s’y fait et on adore cela ! On sent que l’auteur s’est longuement documenté sur les mœurs et le mode de vie de l’Antiquité romaine, au point qu’on ne sait plus vraiment où s’arrête la réalité historique et où commence la fiction … Il faut dire que dans ce roman, les frontières sont floues, et c’est le deuxième point que je souhaite souligner : ce livre n’est ni un roman historique, ni même un récit de fantasy … Il tient bien plus du roman de science-fiction, même si je ne peux vous expliquer ce qui me fait dire cela sans prendre le risque de vous gâcher la surprise. Car la Grande Surprise de ce livre, c’est bel et bien l’irruption de ce genre littéraire, que j’aime tant mais que je ne m’attendais absolument pas à trouver ici, et encore moins sur cette forme. J’ai été aussi abasourdie que les personnages lorsque le Grand Basculement (de genre) a eu lieu ! Je m’étais attendu à tout, sauf à cela, et j’étais infiniment ravie !

    Si ce roman est avant tout un récit d’aventure, un ouvrage centré sur les péripéties de nos personnages, un livre où l’action est prédominante, je ne peux m’empêcher d’y voir quelques pistes de réflexion. Je pense que la grande thématique, ici, c’est le pouvoir. Force est de constater que les personnages ayant gouté à ce dernier ambitionnent d’en posséder toujours plus, et l’ambition est ici la porte ouverte à toutes les atrocités. Mais la Grande Révélation - que je vais tâcher ici de ne pas dévoiler ! - m’a également conduit à me poser cette question : pourquoi l’homme est-il sans cesse en quête de pouvoir ? que cherchent ces personnages en désirant ardemment se hisser en haut de l’échelle sociale ? que souhaitent-ils faire de ce pouvoir ? En résumé : que doit-on voir derrière cette course effrénée et sanglante vers la souveraineté toute puissante ? Un moyen de s’affirmer comme maitre de sa propre existence (je suis capable de diriger ma propre destinée) … ou bien comme Maitre du Jeu ?

    Autre grand questionnement à mes yeux, la question de l’humanité et de l’animalité. Gurnt, l’homme-lion, est considéré par les siens comme un monstre du fait de son physique atypique. Et pourtant, en dépit de ses instincts animaux - ou peut-être plutôt grâce à eux, justement, là est la question -, ce personnage est indéniablement le plus humain de tous, celui qui fait le plus preuve de bienveillance, de compassion, de générosité et d’abnégation. Alors qu’autour de lui éclatent traitrises et conspirations, Gurnt est dépassé par cette brutalité et cette barbarie dont font preuve les hommes, qui ne cessent de le rejeter à cause de sa bestialité … Gurnt n’est peut-être pas le personnage le plus complexe de ce récit - la palme revient à Decimus et sa dualité qui frôle le dédoublement de personnalité - mais c’est indéniablement celui qui porte à son insu le plus d’enjeux sur le plan réflectif ! On s’attache à lui, et cela nous conduit automatiquement à nous demander pourquoi il se voit ainsi exclure par les hommes alors qu’il est tellement bon et innocent. La peur de la différence, sans aucun doute … mais cela n’excuse rien, bien au contraire. Je réitère donc ma question, un peu différemment : qui, de l’homme ou de l’animal, est le plus humain ? Que de questionnements nés d’un livre finalement tellement court !

    Car c’est bien là le seul reproche que je peux faire à ce récit : l’intrigue est bien menée et surtout pleine de bonnes idées, la plume est vraiment magnifique - la narration est vivante, l’équilibre est bon entre descriptions, actions et dialogues … -, mais le roman aurait mérité à être un peu plus long. Je suis restée sur ma faim en ce qui concerne la seconde moitié du roman, la plus riche en actions, rebondissements et révélations : tout ceci s’enchainent très rapidement, trop rapidement, au point que personnages et lecteurs ne peuvent véritablement intégrer et saisir véritablement les implications profondes de ces découvertes majeures. Le bouleversement qui a lieu dans cette seconde partie est très important … mais il semblerait pourtant que nos personnages comprennent et acceptent cela en un claquement de doigts, sans se poser plus de questions que cela. Et puisque les personnages ne cherchent pas à en savoir plus, et bien le lecteur non plus n’en sait pas plus, alors que c’est vraiment LE truc le plus époustouflant de l’intrigue, qui aurait donc amplement mérité à être un peu plus approfondi. C’est mon seul petit regret en ce qui concerne ce récit : une petit centaine de pages supplémentaires auraient permis de véritablement exploiter cette merveilleuse idée qu’a eu l’auteur !

    En bref, vous l’aurez compris, en dépit de ce petit bémol - qui montre d’ailleurs que j’ai vraiment apprécié à la fois l’univers, l’histoire et la plume puisque j’en aurai volontiers repris ! -, j’ai vraiment apprécié ce roman, riche en surprises et en originalités. Un roman multi-genre qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour prendre au dépourvu le lecteur, c’est tellement rare ! Je vous invite donc, à votre tour, à ne pas hésiter à vous procurer L’Empire des Chimères (je trouve d’ailleurs ce titre exceptionnel : on n’en comprend la signification que très tardivement dans le roman !) qui, j’en suis certaine, vous fera passer un très agréable moment de lecture. Véritable page-turner, ce roman nécessite cependant d’avoir le cœur bien accroché (c’est sanguinolent, parfois, l’auteur n’épargnant ni ses personnages ni ses lecteurs) pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur ! Je ne sais pas si une suite est prévue, mais si cela est le cas, je serai la première ravie !

    https://lesmotsetaientlivres.blogspot.fr/2018/01/lempire-des-chimeres-philippe-aurele.html

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  • Un mélange atypique de genres qui fonctionne particulièrement bien, un voyage pour découvrir les mystères du Mons Caeli…et y échapper ! Une incursion dans l’Antiquité grâce à un récit très bien documenté et à des illustrations noir et blanc pleine page. Une très belle découverte que ce livre...
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    Un mélange atypique de genres qui fonctionne particulièrement bien, un voyage pour découvrir les mystères du Mons Caeli…et y échapper ! Une incursion dans l’Antiquité grâce à un récit très bien documenté et à des illustrations noir et blanc pleine page. Une très belle découverte que ce livre !

    En savoir plus sur : https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2017/11/21/lempire-des-chimeres/

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  • Trois personnages très différents, mais une destinée étroitement liée ! L’auteur vous invite à rencontrer différents personnages tout en mettant en lumière trois d’entre eux qui, bien que pour des motifs très différents, vont se battre contre un ennemi commun. Vous apprendrez donc à les...
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    Trois personnages très différents, mais une destinée étroitement liée ! L’auteur vous invite à rencontrer différents personnages tout en mettant en lumière trois d’entre eux qui, bien que pour des motifs très différents, vont se battre contre un ennemi commun. Vous apprendrez donc à les connaître séparément avant de voir comment leur histoire est étroitement liée, souvent pour le pire, quelquefois pour le meilleur. En effet, le récit peut parfois offrir des scènes crues, l’auteur ne nous épargnant aucun détail en ce qui concerne la violence autant psychologique que physique que pourront affronter nos protagonistes. C’est un point qui m’a un peu surprise m’attendant, peut-être, à une histoire un peu plus douce. Mais ayant lu pas mal de romans jeunesse ces derniers mois, j’ai apprécié de me plonger dans un livre plus « adulte » avec ses trahisons, ses morts, ses batailles sanglantes, ses combats, sa cruauté bestiale…

    J’ai également aimé que l’auteur nous offre des personnages différents et surtout nuancés. Chacun d’entre eux contient une part d’ombre et de lumière même si, de ce côté-là, Briana, fille cadette d’un personnage important, me semble un peu plus lisse. Heureusement, la jeune fille issue d’un milieu protégé va évoluer et prendre de la consistance au cours de l’aventure, et des multiples drames et dangers qu’elle rencontrera. Je lui ai cependant nettement préféré les deux autres protagonistes, un jeune homme-fauve du nom de Gurnt, et un vétéran du nom de Decimus Valerius. Le premier va d’abord se battre contre sa condition qu’il considère contre-nature avant de finir par embrasser sa nature profonde. Sa bestialité, qu’il s’évertuera à essayer de contrôler tout au long du livre, se révèlera un atout indéniable pour terrasser les ennemis qui se dresseront devant lui et ses compagnons de voyage. Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais malgré son apparence, j’ai trouvé que finalement Gurnt était le plus humain de tous comme si c’était là un moyen pour lui de se faire pardonner d’être hors-norme. Quant à Decimus, c’est indéniablement le « héros », vous comprendrez les guillemets après lecture du livre, qui est le plus complexe et qui, à mon sens, évolue le plus. Très très ambitieux, il m’a semblé dès le début plutôt antipathique sans être pourtant franchement mauvais. Or, au cours du récit, il révèle une dualité particulièrement dangereuse et inquiétante le faisant osciller entre bien et mal, stratégie et folie… Je vous laisse le soin de découvrir quelle est la partie de lui qui finira par dominer tout en vous avertissant que ce personnage a plus d’un tour dans son sac, et qu’il pourrait vous réserver quelques surprises.

    A la lecture du résumé, je m’attendais à être séduite par le récit, mais l’auteur est allé au-delà de mes attentes avec ce roman qui n’est pas un livre d’histoire, mais qui est fortement ancré dans l’histoire. Je ne suis pas du tout une connaisseuse émérite de Rome sous le règne de Commode, mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier le travail de recherche de l’auteur. On sent en effet un réel souci du détail ! Cela contribue fortement à plonger les lecteurs dans l’ambiance du roman et à les immerger dans une période de l’histoire si prompte à susciter l’imagination et l’émerveillement. Le lexique, plutôt fourni, présent en fin d’ouvrage, quant à lui, permet à chacun de s’approprier, sans devoir quitter sa lecture, un vocable particulier. J’ai toutefois regretté l’absence de signe distinctif invitant le lecteur à rechercher la définition des mots présents dans le lexique.

    J’ai aimé l’histoire, j’ai aimé le rythme soutenu, les personnages tout en nuances, les trahisons, mais ce que j’ai préféré, c’est le retournement de situation qui s’opère dans la dernière partie de l’ouvrage. Je suis d’ailleurs presque restée interdite devant la révélation finale qui apporte un tout nouvel éclairage à l’histoire. Ma seule frustration est de ne pas vraiment pouvoir vous en dire plus sans prendre le risque de vous spoiler ce qui serait plus que dommage. Je peux quand même vous dire que l’auteur nous offre vraisemblablement un roman de fantasy ancré dans l’histoire, mais pas que. Il fait une incursion dans un autre genre dont je suis d’habitude peu friande, et qu’en toute honnêteté, je ne connais quasiment pas. Je suis donc heureuse que le résumé ne laisse en rien présager ce mélange des genres, car mes a priori m’auraient certainement poussée à ne pas lire un roman que j’ai pourtant adoré. Et puis, la finesse avec laquelle l’auteur nous présente les évènements conduit le lecteur à ne pas chercher à classifier le roman, mais seulement à le vivre.

    Et je peux vous dire que pour le vivre, je l’ai vécu ce livre que je n’ai pas lu, mais dévoré en deux soirées. Et encore, c’est seulement parce que j’avais peur que la fatigue ne me permette pas d’apprécier le livre à sa juste valeur que je ne l’ai pas lu d’une traite. Rien d’étonnant à cette boulimie livresque si l’on considère le rythme endiablé qui prend vie sous la plume de l’auteur. Les évènements s’enchaînent sans nous laisser le temps de souffler, le suspense nous tient en haleine, et les interactions entre les personnages vous poussent à tourner encore et encore les pages. Les seuls temps morts que l’on trouve sont peut-être en début d’ouvrage quand on fait la connaissance de Briana. Sa position de privilégiée dans la société ne lui offre, en effet, pas l’occasion d’avoir une vie palpitante… Enfin, jusqu’à ce que sa curiosité intellectuelle ne la conduise à vivre une aventure dont elle n’aurait jamais pu imaginer les conséquences funestes sur sa vie, et celle des êtres qui lui sont chers.

    Le livre se lit donc facilement et rapidement malgré une quatrième de couverture qui, si elle résume à merveille le roman, peut laisser craindre un récit plutôt touffu requérant une concentration de tous les instants. Mais que nenni ! Comme je vous le disais, le récit est détaillé avec des termes précis, mais la plume tout en légèreté de l’auteur rend la lecture du roman très fluide et prenante. Je ne vous dis pas que vous pouvez lire le roman en dilettante, mais que plongés dans le feu de l’action, vous ne vous rendrez même pas compte que l’histoire n’est pas contemporaine. Cela s’explique par la capacité de l’auteur à nous raconter une histoire, se passant dans un passé fort lointain, de manière très moderne. Sa plume affûtée virevolte ainsi entre passé et modernité s’affranchissant des barrières temporelles. Frileux de l’histoire avec un grand H, soyez donc rassurés, le livre est autant fait pour vous que pour les passionnés du passé. Unis par l’amour des grandes aventures, vous devriez vous laisser emporter par une histoire où la noirceur des uns affronte la lumière des autres.

    En conclusion, L’empire des Chimères est un roman que j’ai adoré autant pour l’intrigue trépidante, et le contexte historique dans laquelle elle se situe que les personnages ou encore la plume immersive de l’auteur que j’aurais envie de qualifier d’intemporelle. Se plonger dans cette lecture, c’est également la garantie de se laisser surprendre par l’imagination fertile de Philippe Aurèle Leroux qui vous réserve, entre autres, trahisons et grand retournement de situation. En d’autres mots, si vous avez envie d’évasion, d’une plongée dans l’histoire et de frissons, ce livre est fait pour vous.

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