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Le roman et le sens de la vie

Couverture du livre « Le roman et le sens de la vie » de Dominique Rabate aux éditions Corti
  • Date de parution :
  • Editeur : Corti
  • EAN : 9782714310194
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

  Dans Voyage au Phare, Virginia Woolf parle de « la vieille question qui
continuellement traverse le ciel de la pensée, la vaste question générale »,
qui accapare soudain Lili Briscoe. Cette question n'est rien moins que celle-ci
: « Quel est le sens de la vie ? ». Et c'est au même... Voir plus

  Dans Voyage au Phare, Virginia Woolf parle de « la vieille question qui
continuellement traverse le ciel de la pensée, la vaste question générale »,
qui accapare soudain Lili Briscoe. Cette question n'est rien moins que celle-ci
: « Quel est le sens de la vie ? ». Et c'est au même personnage qu'on doit la
remarque qu'il s'agit d'un « simple slogan, glané dans quelque livre, qui ne
s'ajustait que vaguement à sa pensée ». « Le sens de la vie » : l'expression
porte à sourire, tant elle semble usée et formulaire. On s'étonnera donc que
j'aie inscrit dans le titre de ce livre pareil « slogan », sans prendre la
précaution de le mettre en italique ou de l'inclure dans une question - ce que
Lili Briscoe fait avec plus de prudence. Si je n'ai pas choisi d'afficher une
telle ironie, ce n'est pas parce que j'ai l'intention de donner une réponse
(même complexe) à semblable question. Je montrerai plutôt que la question doit
demeurer, comme une inquiétude, comme un partage. Ce que je veux souligner,
avec sérieux, c'est l'articulation que le roman moderne opère quant à ce
questionnement dont il fait sa matière mystérieuse. ?Je prolonge une intuition
capitale de Walter Benjamin qui voit dans le roman moderne la recherche
passionnée du sens de la vie pour des consciences séparées et solitaires. C'est
une intuition que je discute dans cet essai. Selon trois temps : d'abord une
méditation théorique sur l'idée de « vie à soi » et les pouvoirs de la fiction,
méditation qui appelle deux lectures d'oeuvres célèbres : La Mort d'Ivan Illitch
de Tolstoï et Voyage au Phare de Woolf. Car c'est en nouant le plus personnel
avec l'impersonnel que le romancier sait nous donner à penser la vie comme
l'impossible totalité qui est la nôtre et qui ne cesse de nous échapper.

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