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Le roman de Jeanne

Couverture du livre « Le roman de Jeanne » de Lidia Yuknavitch aux éditions Denoel
  • Date de parution :
  • Editeur : Denoel
  • EAN : 9782207139691
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Anéantie par les excès de l'humanité et des guerres interminables, la Terre n'est plus que cendres et désolation. Seuls les plus riches survivent, forcés de s'adapter à des conditions apocalyptiques. Leurs corps se sont transformés, albinos, stériles, les survivants se voient désormais... Voir plus

Anéantie par les excès de l'humanité et des guerres interminables, la Terre n'est plus que cendres et désolation. Seuls les plus riches survivent, forcés de s'adapter à des conditions apocalyptiques. Leurs corps se sont transformés, albinos, stériles, les survivants se voient désormais contraints de mourir le jour de leurs cinquante ans. Tous vivent dans la peur, sous le joug du sanguinaire Jean de Men.
Christine Pizan a quarante-neuf ans. La date fatidique approche . Rebelle, artiste, elle adule le souvenir d'une héroïne, Jeanne, prétendument morte sur le bûcher. Jeanne serait la dernière à avoir osé s'opposer au tyran. En bravant les interdits et en racontant l'histoire de Jeanne, Christine parviendra-t-elle à faire sonner l'heure de la rébellion ?

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Avis (3)

  • Encore une dystopie ? Certes, mais puissante et bien écrite, ce qui est rare dans un genre littéraire désormais surexploité.
    Au-delà de la dénonciation de l'emprise de l'Homme sur la Nature, de la violence auto-destructrice et de la tyrannie, ce roman est aussi une belle allégorie du pouvoir de...
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    Encore une dystopie ? Certes, mais puissante et bien écrite, ce qui est rare dans un genre littéraire désormais surexploité.
    Au-delà de la dénonciation de l'emprise de l'Homme sur la Nature, de la violence auto-destructrice et de la tyrannie, ce roman est aussi une belle allégorie du pouvoir de l'écriture.

    Ici, ce sont les "griphes" qui inscrivent les histoires à même la peau :

    "Dans une vie, tout a plusieurs couches narratives. Comme la peau : épiderme, derme, hypoderme, tissu sous-cutané. L'histoire que je griphe est pleine de sous-entendus".

    Dans ce roman âpre, qui convoque les figures de Jeanne d'Arc et Christine de Pisan, l'amour et la guerre usent de la même violence.

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  • Découvert grâce à un article élogieux d’Usbek et Rica, ce roman atypique m’a attiré à la fois par son histoire librement inspirée de l’Histoire réelle, mais aussi par sa couverture absolument magnifique – avouons-le. Ici, Lidia Yuknavitch reprend les éléments constitutifs de l’histoire de Jeanne...
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    Découvert grâce à un article élogieux d’Usbek et Rica, ce roman atypique m’a attiré à la fois par son histoire librement inspirée de l’Histoire réelle, mais aussi par sa couverture absolument magnifique – avouons-le. Ici, Lidia Yuknavitch reprend les éléments constitutifs de l’histoire de Jeanne d’Arc (voix mystérieuses, mission céleste, bûcher) pour recréer cette héroïne au XXIème siècle, au moment où la Terre bascule, et l’humanité avec. C’est d’abord par flash-back que nous est racontée l’histoire de Jeanne, cette enfant atypique, ayant une connexion si particulière à la nature : Christine nous raconte la version censurée, plébiscitée par Jean de Men au sein du CIEL. Dictature, rébellion, talents artistiques et fin du monde, c’est un cocktail explosif qui nous est servi, une histoire pleine de rebondissements imprévus, impromptus, plus surprenants les uns que les autres, parfois même carrément choquants. Si l’auteur nous livre une vision très peu glorieuse du futur de l’humanité – si tant est qu’on puisse parler d’un futur, elle lui oppose une description émerveillée de la Terre et de ses ressources, même les plus infimes. Les insectes sont source d’émerveillement tandis que les hommes, ces créatures qui se croyaient si supérieures, sont présentées comme totalement grotesques. Le message est clair : arrêtez de vous prendre pour le nombril du monde et prenez soin des choses incroyables que la Terre vous a donné, vous pauvre humains irresponsables !

    Ce message écologiste s’accompagne d’une réflexion plus profonde sur la nature même de l’être humain. Quand tout a été détruit, quand la vie humaine n’a plus aucun sens, quand la survie devient la seule réalité, tous ces personnages continuent à ne rechercher qu’une seule chose : l’amour. Le sentiment amoureux domine tout le récit, guide les actes de chacun, qu’ils soient héroïques ou sacrificiels. Les humains sont-ils donc des êtres profondément sentimentaux ? C’est ce que fait valoir l’auteur et c’est la perte de ce sentiment amoureux qui semble détruire les hommes, encore plus que la perte de leur planète. Seules quelques femmes, incroyablement fortes et résolues, continuent à porter en elles cet amour indescriptible et c’est cette force intérieure qui leur permet de retourner le cours de l’histoire.

    Foisonnant, complexe et complètement stellaire, Le Roman de Jeanne est un livre exigeant, plein de messages et d’alertes pour nous autres, pauvres humains. Le style unique de l’auteur sert magnifiquement cette prédiction néo-dramatique et pourtant optimiste sur la capacité de destruction et de renouvellement des hommes.

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  • Waouh, au sortir de cette lecture, je suis littéralement abasourdie par la beauté et la puissance de ce roman complètement hors-norme.

    Pour Lidia Yuknavitch, le futur est médiéval. A partir des figures de Jeanne d'Arc et de Christine de Pizan ( philosophe et poétesse française contemporaine...
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    Waouh, au sortir de cette lecture, je suis littéralement abasourdie par la beauté et la puissance de ce roman complètement hors-norme.

    Pour Lidia Yuknavitch, le futur est médiéval. A partir des figures de Jeanne d'Arc et de Christine de Pizan ( philosophe et poétesse française contemporaine de Jeanne, décrite par Simone de Beauvoir comme la première femme « à prendre sa plume pour défendre les femmes », première femme à vivre de son oeuvre, première à chroniquer l'histoire de Jeanne d'Arc du vivant de cette dernière ), elle imagine un monde post-apocalyptique complètement dystopique, comme si le XXIème siècle, malgré ses avancées technologiques, nous avait ramenés à la brutalité des conflits pré-modernes.

    2049 : la Terre a été anéantie par un géocataclysme causé par les excès de l'humanités, des guerres interminables l'ont achevée. Notre guide, dès les premiers pages, est Christine, une survivante semi-incarcérée dans un complexe suborbital, CIEL, construit à partir des restes de stations spatiales, dirigé par un dictateur, qui siphonne la Terre de ses ressources subsistances par des aéroducs.

    Commen résister dans ce nouveau monde totalitaire ? La magnifique idée de l'auteur est d'avoir imaginé des corps scarifiés par des griphes, des tatouages de mots qui recouvrent parties visibles et recoins de peau, les plus riches n'hésitant pas à les afficher ostensiblement en étirant leur peau au maximum. Dans cet univers où les corps ont muté, ont désévolué ( dépigmentation, perte des cheveux et poils, atrophie des organes génitaux, stérilité absolue donc ), où les relations sexuelles sont des crimes capitaux, les rebelles brûlent leurs corps de textes sexuels, subversifs, résistants. L'histoire de Jeanne est une de ces histoires interdites car Jeanne incarne LA résistance au totalitarisme du sanguinaire Jean de Men. Elle en est morte, brûlée ... à moins que ...

    Le récit est complexe, déstructuré entre passé et présent, entre la station orbitale et la Terre, dans un espace-temps assez fou qui nous fait découvrir le don unique de Jeanne, cette force mystérieuse qui vit en elle, lui permet de communier avec la Terre et peut-être d'initier un nouveau cycle de vie.

    Je ne suis absolument pas une spécialiste de SF ou de roman d'anticipation, mais là, on est très au-delà d'une dénonciation classique des dysfonctionnements de notre société, de l' hybris qui pousse les hommes à détruire la Terre par avidité, à oublier que l'Homme n'est fait que de matière. Souvent, on lit, on se dit « mais oui » et on repose son livre dans un état d'esprit tout tranquille, comme si la menace était lointaine. Là on est profondément dérangé par la férocité de la réflexion de cette auteure, par sa plume incandescente qui se vautre dans la violence avec une force quasi tellurique.

    Et quel final !!!! Il n'y a que 300 pages dans ce roman baroque et pourtant la fin est une vraie fin, d'une beauté poétique, quasi romantique, qui replace l'amour au centre de tout avec un féminisme fort et assumé. Une lecture qui j'en suis sûre restera indélébile en moi. Comme un griphe.

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