Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Extrait:
« Je repense à Lucie et Christophe. Pourquoi eux ? Parce qu'ils sont mon meilleur souvenir. Elle, vêtue de sa petite robe blanche, riant, insouciante, dans ce parc aux mille couleurs. Je revois sa chevelure blonde, ses yeux bleus pétillants, sa peau bronzée et son minois d'adolescente. Lui, solide et protecteur, les cheveux bruns, très courts, le visage carré d'un Government Issue. Il aurait pu paraître invulnérable si son regard illuminé d'amour pour elle ne l'avait pas trahi. Et la nostalgie m'envahit en repensant à leurs étreintes enflammées, sur ce banc public, dos au lac. Je les vois s'embrasser fougueusement, puis tendrement, comme si cet instant devait les figer dans l'éternité, comme si demain ne viendrait jamais. Mark Hollis m'enchante les tympans. Such a shame. Such a shame. Quel dommage. Quel dommage que Jean-Christophe ait ouvert la porte, ce soir-là, ce 28 juillet 1988. Quel bonheur pour moi.Je revois la petite robe blanche déchirée, grande ouverte sur le corps juvénile de Lucie. Je me délecte de la vue de ses petits seins en forme de poire, de son sexe recouvert d'une subtile toison dorée. Son teint de pêche est désormais livide et elle n'a jamais été aussi belle. La tache qui souille ses draps blancs dessine un halo vermillon autour de son visage angélique. Lui, pieds et poings liés, à son chevet, se débat avec la force du désespoir. Je veux le soulager. J'appuie le canon sur sa tempe et je tire... »
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