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Le coeur du sanglier

Couverture du livre « Le coeur du sanglier » de Baltasar Porcel aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782330016371
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Établissant l'inventaire d'un héritage inopiné, l'auteur, narrateur et protagoniste, Baltasar Porcel, revisite le passé de sa famille et de sa terre natale d'Andratx à l'aune d'un personnage aux proportions mythiques, son oncle Baltasar Guillem, qui lui lègue ce qu'il avait et surtout ce qu'il... Voir plus

Établissant l'inventaire d'un héritage inopiné, l'auteur, narrateur et protagoniste, Baltasar Porcel, revisite le passé de sa famille et de sa terre natale d'Andratx à l'aune d'un personnage aux proportions mythiques, son oncle Baltasar Guillem, qui lui lègue ce qu'il avait et surtout ce qu'il fut.
Des fragments autobiographiques dénichés dans de vieux secrétaires de l'imposante bâtisse seigneuriale mettent à jour des affaires de coeur, de contrebande, d'espionnage, de corruption. Ils sont nombreux les épisodes qui, de Majorque à l'Algérie, de Cuba à la Provence, montrent le visage de l'oncle Baltasar Guillem sous les traits d'un esprit viscéralement libre et frondeur ou ceux d'un prédateur sans scrupule. Tragiques, poétiques ou terriblement cocasses, les événements s'enchaînent pour parler des hommes qui ont écrit l'histoire de la lignée.
Ainsi de Sebastiá La Lance, ancêtre qui dut affronter une attaque de pirates maures au XVIIe siècle. Le village est évacué à l'exception d'une vague cousine impossible à déplacer en raison de sa corpulence. Après un combat épique, les ennemis sont boutés hors d'Andratx. Neuf mois plus tard, quand la cousine brandit un nourrisson brun, malingre et remuant, la décision est sans appel : "Tu le donnes aux porcs. Il porte aussi notre sang et il vaut mieux que nous l'ingurgitions dans la soubressade !" Ou de l'aïeul, Baltasar Jaume, surnommé "le juge vendu" qui pour rendre la justice se coiffait d'un épouvantable haut-de-forme et posait sur la table un gros livre noir qu'il montrait du doigt en vociférant "c'est le code qui le dit" quand il prononçait une sentence, pointant en réalité un vieux dictionnaire chinois/français.
Ou encore "Grand-père n'a qu'un oeil", l'autre lui ayant été arraché par un crocodile dans un marigot cubain, qui, du temps de la prohibition, affrète des goélettes pour approvisionner en rhum les côtes de la Floride.
Accepter l'héritage, c'est s'abreuver aux fantômes du passé et adhérer sans réserve aux obsessions claniques. Reconnaître en soi la force magmatique, cavernaire, mystérieuse d'être au monde. Faire siens ces vers de Whitman : "Le monde existe si tu es le monde et non un hôte du monde."

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