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Le cancer : D'hier et d'aujourd'hui ; Des progrès dans la pratique des soins mais l'accroissement persistant du fléau

Couverture du livre « Le cancer : D'hier et d'aujourd'hui ; Des progrès dans la pratique des soins mais l'accroissement persistant du fléau » de Dominique Belpomme aux éditions Eska
  • Date de parution :
  • Editeur : Eska
  • EAN : 9782747235600
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ce livre s'adresse à tous, d'abord aux malades et à leur famille, mais aussi aux médecins, aux professionnels de santé et aux responsables politiques. La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine n'ont pas effacé le fléau Cancer.

Les traitements donnent l'espoir. Mais ils ont leurs propres... Voir plus

Ce livre s'adresse à tous, d'abord aux malades et à leur famille, mais aussi aux médecins, aux professionnels de santé et aux responsables politiques. La pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine n'ont pas effacé le fléau Cancer.

Les traitements donnent l'espoir. Mais ils ont leurs propres limites. Les recherches qui les concernent aussi. Ce qui compte, c'est qu'aujourd'hui, près de 60% des malades guérissent de leur cancer et que demain il pourrait être en plus grand nombre, si les règles préventives que j'ai indiquées dans un ouvrage précédent[i], et les nouvelles découvertes répertoriées dans un autre livre, étaient respectées et appliquées. C'est le premier message de ce livre.

Mais il serait inexact, injuste et terriblement indigne de ne parler que des malades qui guérissent et d'oublier les 40% qui aujourd'hui encore ne guérissent pas et qui, chaque année, augmentent en nombre. C'est en particulier à ceux-là que je m'adresse dans ce livre. Non pas qu'ils soient les oubliés de la médecine, mais parce qu'ils sont les victimes d'une maladie qu'ils regardent en face, mais qui trop souvent, n'est pas de leur fait, car elle provient de la société ; et c'est en cela qu'est le problème et sa gravité, si nos décideurs politiques ne reconnaissent pas qu'il en est bien ainsi, et ne prennent pas les mesures qui s'imposent pour lutter contre le fléau.

En effet, contrairement à ce qui est encore affirmé, avec en 2018 une incidence de 382 000 nouveaux cas par an et 157 000 morts, et en 2023 une incidence de 433 000 cas, le cancer est dans notre pays, un fléau de santé publique non maitrisé. De trop nombreux malades ou familles de malades peuvent en témoigner, et la pandémie de COVID 19, avec ses nouveaux variants, n'a rien arrangé. En raison de l'insuffisance et de la surcharge de notre système de soins, pourtant naguère considéré comme l'un des meilleurs au monde, de trop nombreux malades atteints de cancer, malgré le dévouement des personnels hospitaliers, n'ont pu être dépistés et traités à temps.

Etant l'un des élèves de Jean Bernard et l'un des seuls survivants de l'équipe de Georges Mathé, il m'est apparu un devoir de mémoire d'informer le grand public et en particulier les jeunes médecins sur la façon dont les progrès en cancérologie ont été réalisés, et en particulier sur ce qu'ont été les très grands médecins que furent Robert Debré (1882 - 1978), Jean Bernard (1907 - 2006) et Georges Mathé (1922 - 2010), ce qu'ils ont fait et ce que j'ai vécu, personnellement, au contact des deux derniers. Ce livre a donc aussi pour objectif de contribuer à la transmission des savoirs.

C'est ce contexte historique qui m'a donné l'idée de ce livre, le constat étant que la mémoire ces deux derniers grands médecins était oubliée malgré les nombreux ouvrages qu'ils ont eux-mêmes écrits, et en particulier le livre sur Georges Mathé[ii]. Je ne m'étais pas rendu compte des extrêmes difficultés à rétablir la vérité étant donné l'ostracisme dont a été victime son père. Les critiques tiennent plus à son caractère rebelle, et franc-tireur que réellement à son oeuvre médicale et scientifique que d'aucuns jugeront révolutionnaire, si on l'analyse en toute objectivité.

C'est la distanciation qui me permet aujourd'hui de le faire, puisqu'après une douzaine d'années de bons et loyaux services au sein de son équipe, c'est en 1979, donc il y a plus de quarante ans, que je le quittais pour rejoindre l'équipe de l'hôpital Saint-Louis, et bientôt fonder la mienne à l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, l'AP-HP, d'abord à l'hôpital Boucicaut, puis à l'hôpital Européen Georges Pompidou, avec notamment l'objectif de poursuivre l'oeuvre de Georges Mathé au plan des traitements et de la prévention, dans le cadre de l'Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse, l'ARTAC, que j'ai créée à Paris, et de l'Institut Européen de recherche sur le cancer et l'environnement, l'ECERI, que je dirige à Bruxelles.

Ce n'est pas seulement la succession des dates et des faits que je rapporte ici, mais l'aventure toute particulière, faite d'ombres et de lumières, d'échecs et de succès que j'ai personnellement vécus avec le médecin-chercheur et chef d'équipe que fut Georges Mathé, et que je relate sans complaisance avec le recul du temps.

On ne reste pas dans l'histoire de la médecine seulement par les fonctions institutionnelles qu'on y a occupées, mais par les découvertes qu'on y a faites. C'est là la grandeur de la science et plus particulièrement de la médecine.

C'est pour cela que je me suis attelé à la tâche de rappeler les travaux de Georges Mathé et de ressusciter son image scientifique avant d'envisager ce qu'il en est aujourd'hui des progrès thérapeutiques réalisés chez les malades, et de la non-maitrise du fléau au plan de la santé publique.

Car la survenue des cancers est liée principalement à la pollution physique, chimique et microbiologique de notre environnement, et rien n'est fait ou presque à son encontre, c'est-à-dire qu'aucune prévention environnementale n'est réellement mise en oeuvre. C'est pourquoi, comme nous le verrons, il nous faut impérativement réformer l'Institut national du cancer, l'INCa, que j'ai contribué à créer, et informer les responsables politiques sur cet état de fait.

Puisse ce livre contribuer à donner de l'espoir aux malades, et éclairer les cancérologues et hommes politiques, sur ce qu'il leur reste à accomplir. En médecine, toute innovation, thérapeutique ou tout nouveau concept, en raison de la persistance des préjugés se solde d'abord par l'opposition de la communauté médicale avant d'être acceptée, puis reconnue comme évidente. C'est ce que Jean Bernard pensait. C'est bien ce que nous constatons aujourd'hui.

Face aux modifications de notre environnement et à ses menaces, c'est autrement qu'il nous faut aujourd'hui envisager la lutte contre les maladies, et en particulier les cancers, au double plan médical et politique. Puisse ce livre y contribuer.

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