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Langues à l'encan ; une nouvelle Europe des langues ?

Couverture du livre « Langues à l'encan ; une nouvelle Europe des langues ? » de Cecile Canut et Diiana Bodourova et Elina Caroli aux éditions Michel Houdiard
Résumé:

Le 7 mai 2008, pour la première fois en France, l'Assemblée nationale française inscrit à l'ordre du jour un débat sur les langues régionales visant à transformer l'article 1 de la Constitution française en spécifiant que « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine ». Aussitôt... Voir plus

Le 7 mai 2008, pour la première fois en France, l'Assemblée nationale française inscrit à l'ordre du jour un débat sur les langues régionales visant à transformer l'article 1 de la Constitution française en spécifiant que « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine ». Aussitôt l'Académie française dénonce une « atteinte à l'identité nationale » et le Sénat refuse l'amendement « surprise ». Outre la polémique strictement française entre les défenseurs du multiculturalisme et les défenseurs du centralisme étatique au nom de l'universalisme, on assiste en Europe à une transformation radicale de la conception des langues. Conforme aux préoccupations d'autres organisations internationales comme l'UNESCO ou l'ONU, le Conseil de l'Europe, à travers la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, tend à consacrer une ethno-biologisation des langues, procédé qui institue juridiquement la « patrimonialisation linguistique ».

Nouvel enjeu de pouvoir dans l'exacerbation nationaliste, la langue n'a jamais suscité autant de discours et d'actes politiques : est-elle devenue un instrument incontournable pour imposer une autre vision politique qui prend en Europe la forme d'un fédéralisme anti-étatique ? Est-elle devenue un pion dans le grand jeu de la capitalisation visant à assigner les peuples au même (une langue, une culture, un territoire) selon une conception bio-politique afin d'éteindre toute aspiration politique populaire ?

À partir de trois situations sociolinguistiques différentes en Europe, les auteurs portent leur attention sur l'articulation des nouveaux discours politiques, médiatiques, associatifs, etc., visant à la patrimonialisation puis à la capitalisation des langues devenus les faire-valoir de politiques culturelles oeuvrant à la prospérité de structures émergeant d'un système soucieux, avant tout autre prérogative, de sa perpétuation.

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