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La croisee des sciences. questions d'un philosophe

Couverture du livre « La croisee des sciences. questions d'un philosophe » de Jean-Michel Besnier aux éditions Seuil
  • Date de parution :
  • Editeur : Seuil
  • EAN : 9782020790116
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Dans ce livre, un philosophe entreprend une « traversée des sciences » et apporte le point
de vue de la philosophie dans l'approche des grands problèmes scientifiques. Par exemple :
sur le temps, sur l'infini, sur la finalité dans les sciences, sur les enquêtes cosmologiques,
sur le... Voir plus

Dans ce livre, un philosophe entreprend une « traversée des sciences » et apporte le point
de vue de la philosophie dans l'approche des grands problèmes scientifiques. Par exemple :
sur le temps, sur l'infini, sur la finalité dans les sciences, sur les enquêtes cosmologiques,
sur le déterminisme ou sur les révolutions scientifiques. A chaque fois, il s'agit de mettre en
perspective le point de vue scientifique, d'inscrire dans un contexte culturel élargi une
actualité scientifique susceptible d'engager un débat ou une prospective.
Les physiciens affrontent-ils la question de l'infini spatio-temporel, que le philosophe
rappellera les débats qui ont bouleversé la conception du monde finitiste. Sont-ils aux prises
avec les paradoxes induits par la relativité générale ou la mécanique quantique, on évoquera
les difficultés rencontrées par les philosophes pour décrire (sinon expliquer) le temps.
Avouent-ils qu'ils sont habités du désir de formuler quelque « équation du tout », l'histoire
de la métaphysique leur offrira un cadre pour situer et évaluer leur ambition totalisante. Sur
chacun de ces points, et sur d'autres, la mise en perspective n'est pas seulement
pédagogique. Il s'agit bien sûr d'illustrer la maturation des problèmes et de dessiner
l'odyssée de l'esprit humain. Mais la rencontre du scientifique et du philosophe a d'autres
vertus : elle permet de dresser la toile de fond de débats qui mettent en présence des
disciplines différentes (par exemple, s'agissant du temps, la physique des particules, la
cosmologie, la chronobiologie ou l'ingénierie des communications).
La philosophie offre un référentiel commun, qui dépasse l'atomisation des spécialités. Elle
peut fournir les éléments d'une mise en commun des problèmes qui intéressent la cité
scientifique et, au-delà, la société globale. C'est qu'en effet, la philosophie puise les sources
de son questionnement dans la confrontation avec le sens commun : d'où vient que ce que
l'on croit savoir se trouve mis en péril par ce que l'on découvre (non seulement sur le terrain
de la science mais au détours de la simple conversation informée) ? D'où vient qu'il y ait ce
que l'on sait (et pas seulement qu'il y ait quelque chose plutôt que rien) ? D'où vient que
l'inacceptable d'hier puisse devenir l'évidence d'aujourd'hui (par exemple le fait de
l'évolution biologique) ? Que le philosophe ait constamment à s'expliquer avec les
résistances du sens commun lui confère un avantage sur le scientifique : il est réceptif aux
arguments (légitimes) ou aux préjugés (fantasmagoriques) qui hypothèquent l'acceptation
des résultats de la science en voie de constitution ; il est rompu à l'exercice consistant à
traduire en langage vernaculaire l'enjeu de ces résultats, au risque parfois de la
simplification mais aussi au profit de la communauté scientifique elle-même qui pourra
traverser les frontières disciplinaires qui la découpe. Le rôle de passeur incombe au
philosophe plus que jamais. Les problèmes soulevés par les développements des sciences et
des techniques sont ses problèmes : l'histoire des idées en convainc facilement. Les
résistances et les ignorances de ses contemporains constituent ses mobiles de toujours : il
n'est pas de philosophie sans le courage de braver l'inertie intellectuelle et de combattre
l'irrationalisme.
Les textes réunis dans cet ouvrage ne relèvent pas de la philosophie des sciences
proprement dite, même s'ils peuvent analyser la méthodologie ou le paradigme à l'oeuvre
dans telle démarche scientifique (par exemple, dans les sciences du cerveau). Ils ne
s'inscrivent pas non plus dans l'histoire des sciences telle qu'on l'encourage à l'université. Il
s'agit de faire en sorte que la science ne se coupe pas du sens commun, c'est-à-dire du
continuum des idées qui définissent la culture et les idéaux de nos sociétés.

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