Trop souvent, la violence à l'école est considérée comme un phénomène récent, concentré dans certains établissements dits sensibles, un phénomène qui serait «à la marge» et le fait de «marginaux». L'investigation historique et les enquêtes contemporaines de victimation révèlent au contraire qu'elle est présente depuis toujours et partout, sous des formes et avec une intensité variables, mais qu'elle est sous-estimée, voire occultée. Il est urgent de prendre toute la mesure du problème, d'autant plus qu'il s'est déplacé ces dernières années sur le terrain juridique. En effet, non seulement le nombre de plaintes en justice a plus que doublé en dix ans, mais le « judiciaire » saisit l'école de façon croissante par le biais des procédures disciplinaires et des règlements intérieurs, où il est souvent fait explicitement référence à des principes de droit tels que la « légalité», le «contradictoire» ou encore la «proportionnalité». À travers les très nombreuses histoires de violences scolaires d'antan, d'hier et d'aujourd'hui évoquées dans ce livre, les auteurs entendent rappeler que le saccage du matériel, le tabassage des professeurs ou les coups de couteau ne sont pas l'apanage de notre modernité. Surtout, ils montrent que, si l'on veut éviter que les victimes de violences ne se retrouvent, comme elles le sont actuellement, esseulées et démunies, c'est vers une prise en charge collective et professionnelle que nous devons résolument nous diriger.
Permet de prendre du recul sur tous les discours sur la violence à l'école. Nécessaire.
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