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Cocteau, d'une guerre à l'autre

Couverture du livre « Cocteau, d'une guerre à l'autre » de David Gullentops et Michel Collomb et Pierre-Marie Hero aux éditions Pu De Rennes
Résumé:

La réflexion critique sur les rapports entre la littérature et la guerre avait longtemps privilégié, en France, les oeuvres portant sur la Seconde Guerre mondiale. La commémoration du Centenaire de la Grande Guerre a permis de rattraper ce retard en faisant éclore un grand nombre de publications... Voir plus

La réflexion critique sur les rapports entre la littérature et la guerre avait longtemps privilégié, en France, les oeuvres portant sur la Seconde Guerre mondiale. La commémoration du Centenaire de la Grande Guerre a permis de rattraper ce retard en faisant éclore un grand nombre de publications et, surtout, en croisant l'approche littéraire avec celles des sciences humaines. Cocteau ne pouvait être oublié par ces travaux, lui qui voulut participer à la lutte dès le premier jour bien qu'il fût exempté, et qui, devenu mobilisable en 1916, passa six mois comme infirmier sur le front belge.

De son côté, la perception publique de ses années d'Occupation est largement saturée par le regrettable "Salut à Breker", en 1942, que beaucoup voulurent lire comme un insupportable "Salut à Hitler" valant profession de collaboration. Ce volume voudrait corriger cette image simplificatrice en privilégiant l'approche par les discours et les oeuvres : le journal Le Mot, Parade, les grands poèmes de guerre (Le Cap de Bonne-Espérance, Discours du grand sommeil), Thomas l'imposteur ; les adresses aux jeunes écrivains, les textes sur la chanson, Allégories, La Machine à écrire, L'Éternel retour... En temps de guerre, la critique tend à surpolitiser le champ culturel et à en observer les effets sur l'inspiration des écrivains et leurs comportements publics, notamment médiatiques.

Le cas de Cocteau montre qu'il n'est pas moins intéressant d'étudier les résistances d'un écrivain à cette surpolitisation, ses retraits, ses dilemmes, voire ses refus, lien ressort l'image d'un homme assez esthète pour voir la guerre comme un théâtre, assez marqué par la Grande Guerre pour approuver la "paix honteuse" des accords de Munich, assez anarchiste pour se tenir à l'écart des idéologies totalitaires, assez humain pour s'indigner du racisme d'État, assez pacifiste pour s'accommoder de la "paix honteuse" des années d'Occupation, assez Français pour défendre les "territoires de l'Espril" contre Vichy, et assez individualiste pour défendre plus que tout sa création.

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