Arthur fréquente assidûment la discothèque "La plage", mais semble incapable de trouver sa place dans la société...
Arthur fréquente assidûment la discothèque "La plage", mais semble incapable de trouver sa place dans la société...
Quels sont les livres conseillés par le jeune et talentueux auteur de "La chaleur" ?
On a tous lu des récits concernant les ados. Le mal être, les dérapages, les espoirs, les envies, l’éveil sexuel, la recherche de sens….
Et pourtant l’auteur nous embarque dès les premières pages dans l’histoire d’un ado de 17 ans, Léonard, et ne nous lâche plus.
C’est Léonard qui raconte :
« Peu de bêtises en dix-sept ans. Je n’avais jamais triché, volé, frappé. Insulté rarement. La haine et la colère, je les avais accumulées sagement. J’avais laissé mourir Oscar. J’aurais pu le sauver et je ne l’ai pas fait. Ensuite j’avais caché son corps. Je ne me rappelais plus pourquoi. J’aurais pu m’en aller. On l’aurait découvert au même endroit. (…) Mais je l’avais enterré. C’était ça, la vraie bêtise. »
Le roman est un huis-clos : un camping durant les grandes vacances avec sa famille. Il y a plein de monde au camping, plein de bruits et la solitude de Léonard est d’autant plus visible.
Il est à part, tant parmi les autres jeunes, que même dans sa famille. Introverti, renfermé, complexé, mal à l’aise avec les autres, il préfère la compagnie de son chien. « Je n’avais pas de programme. Je suivais louis ou mon chien dans les allées et j’attendais que les heures s’écoulent, que les soleils meurent un à un jusqu’au dernier. »
Cela ne l’empêche de vouloir faire partie de la bande, d’être attirée par une fille, Luce.
La mort d’Oscar, qu’il a regardé mourir sans un geste, qu’il a enterré sans savoir pourquoi, tout cela le poursuit, le ronge : « Il n’y avait plus qu’Oscar. Il cadavrait, comme une eau stagne, tout contre moi. Il me collait à la peau. Par moments je ne savais plus depuis combien de temps il était mort, depuis combien de temps, je le traînais avec moi dans les allées. Et puis n’étais je pas déjà coupable bien avant l’instant de sa mort ? »
Un magnifique roman, court, dense et puissant où lucidité et folie se côtoient en permanence.
La progression dramatique est parfaitement maîtrisée : le corps d’Oscar va-t-il être découvert ? Léonard va-t-il avouer son geste ? Est-ce qu’il ne va pas aller plus loin en déclarant qu’il a tué Oscar ? Est-ce que l’amour qu’il porte à Luce peut le sauver ?
L’auteur excelle dans l’analyse psychologique mais aussi dans le ressenti physique : la chaleur, le soleil, la transpiration sont omniprésentes. Le lecteur sent la puissance du soleil qui trouble les esprits, empêche la lucidité, la réflexion.
Dans ce roman, j’ai trouvé des accents de « L’étranger » de Camus. La chaleur destructrice, l’impossibilité de comprendre son geste. Les mots sont forts, les phrases souvent courtes, accompagnent la dramaturgie.
Un gros coup de cœur !
https://commelaplume.blogspot.com/
Voilà un jeune auteur de 28 ans qui, par deux fois (1ere fois en novembre 2019 avec La chaleur, lu pour les #68premieresfois) sur des sujets ne m'attirant pas vraiment, a réussi à me scotcher par son écriture !
Dans ce roman le lecteur rencontre Arthur, âgé de 10 ans, invité à un anniversaire dans ...une boîte de nuit. Anniversaire qui tourne au fiasco humiliant.
Pourtant huit ans plus tard, bis repetita, il revient dans la fameuse boîte de nuit avide d'intégrer une bande de copains. Toujours aussi empoté, timide et mal à l'aise, il n'a pas les codes de la vie en société, ce pauvre Arthur. Pourtant, il voudrait désespérément être aimé. Incapable de nouer de vraies relations, il va apprivoiser son corps par la musculation et la danse, car il a eu au moins ce déclic, et devenir un excellent danseur.
Au fil des années, il va s'accrocher à l'espoir de ne plus être invisible, de rompre cette solitude écrasante et tragique. Espoir insensé car la boîte de nuit n'est qu'un amalgame de solitudes d'où rien ne sort jamais. Ses soirées en boîte, de plus en plus nombreuses, sont les seuls moments où il se sent vivant...
Au fil des chapitres et des années, Victor Jestin raconte les rencontres qui ont marqué son héros pathétique et terriblement touchant. Je n'ai jamais été familière du milieu de la nuit et pourtant je sais que les descriptions de l'ambiance, des lieux, des gens sont d'une justesse fabuleuse. La plume de Victor Jestin, précise et fluide est véritablement magnétique. @quintessencelivres parle avec raison de roman hypnotique.
Il y a cette plume particulière et il y a ce personnage d'antihéros, loser magnifique, tellement assoiffé d'amour qu'il rêve de simplement serrer quelqu'un dans ses bras toute une nuit. Et si on s'agace de son immobilisme et de son manque d'ambition, la tendresse l'emporte tant il est émouvant.
C'est un roman juste, fin et intelligent sur la solitude, la difficulté des rapports humains et amoureux, la difficulté de trouver sa place dans la société quand on est ne serait-ce qu'un peu différent.
Merci à Lecteurs.com chez qui j'ai gagné ce roman !
L'homme qui danse par Victor Jestin ou d'après moi, l'allégorie de la solitude en boîte de nuit.
En effet il s'agit du récit d'Arthur, célibataire sans enfant, aujourd'hui la franche quarantaine et depuis toujours attaché à son paradis, La Plage. La Plage est une boîte de nuit. Tout porte à croire qu'Arthur s'acharne à y chercher bonheur sans comprendre que "la nuit tous les chats sont gris"...
En effet, au fil des décennies, ses nuits se suivent et se ressemblent.
C'est une navrante histoire que celle d'Arthur; elle ressemble presque à une fable, celle du clubber qui rêve de simplement trouver l'amour.
Pour ainsi dire que cette œuvre de fiction n'est pas invraisemblable surtout dans notre actuelle époque numérisée et dématérialisée. La plume de Victor Jestin est nette et précise tout particulièrement si vous êtes friands de récits de vie, c'est un texte fluide et réaliste. Difficile de ne pas compatir aux chagrins et peines d'Arthur. Car après tout, ce personnage nous rappelle quelqu'un que nous connaissons bien, que nous avons connu autrefois... ou nous rappelle nous-même?
C'est un très bon livre dont la lecture est enthousiasmante; je recommande.
Littérairement vôtre,
Aïkà
Mauvaise pioche pour moi.
J’avais lu son premier « La chaleur » qui ne m’avait pas déplu mais là, je n’ai pas du tout réussi à accrocher à l’histoire, au personnage.
On suit sur plusieurs années Arthur, un jeune homme qui peine à trouver sa place dans la société. Le contact avec les gens n’est pas facile. Il n’a pas les codes et la spontanéité qui permettent d’entrer en relation.
De façon inattendue, c’est la fréquentation assidue de La Plage, une boîte de nuit au bord de la Loire, qui va lui permettre d’oser. L’apprentissage en autodidacte de la danse va le libérer. Il gagne de l’assurance mais, rapidement, on se rend compte qu’en dehors de la boîte et de sa salle de musculation, le vide est toujours fortement présent. Il ne s’est pas ouvert au monde mais enfermé dans un autre.
Le roman recèle de thèmes importants : la solitude, la difficulté d’être, la pression sociale, la masculinité toxique… mais le tout me semble effleuré. Le chapitrage par année est sans doute un peu responsable de cette sensation. J’ai eu l’impression de revivre un peu les mêmes scènes sans véritable émotion. À aucun moment je me suis sentie en empathie pour Arthur, ce qui est embêtant vu que tout repose sur lui. Le style, passe-partout, n’aide pas à plonger dans le récit.
Dommage !
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
En attendant le verdict du 14 juin, découvrez ces nouveaux talents du 9e art !
Rendez-vous le jeudi 1er juin à 18h en direct sur "Un endroit où aller" et notre page Facebook
Juillet 1893, Aigues-Mortes : un massacre longtemps passé sous silence
Une superbe BD qui questionne les thèmes de l'identité et de la transmission d'une culture