L'historien Michel Winock nous explique la fascination qu'exerce Hugo, "l'homme-siècle"
Les Carnets de l’édition vous font découvrir les secrets de fabrication des prestigieux livres de La Pléiade. Suivez-nous, nous nous sommes immergés dans un lieu au savoir-faire d’exception : les ateliers Babouot. Nous avons suivi les coulisses...
L'historien Michel Winock nous explique la fascination qu'exerce Hugo, "l'homme-siècle"
Les Carnets de l’édition vous font découvrir les secrets de fabrication des prestigieux livres de La Pléiade.
Né en 1979, Hugo Boris est diplômé de l’Institut d'Etudes politiques de Bordeaux et de l'Ecole nationale supérieure Louis-Lumière. Trois grands fauves est son troisième roman.
Pour célébrer ses 20 ans, France 5 a lancé un sondage en ligne demandant "quel est le livre qui a changé votre vie ?".A cette question, plus de 6000 internautes ont répondu. Le palmarès a été révélé le 11 décembre 2014 par François Busnel lors de son émission littéraire "La Grande Librairie".
J'aime tellement "Les rayons et les ombres, Les contemplations, Les chansons des rues et des bois"
"Ah ! Les misérables ! Il me semble qu'on monte l'escalier... 4 heures."
Un court roman terminé dans le train lundi. Qui me ramènait vers la place de Grèves, maintenant place de l'Hôtel de Ville, où avaient lieu les exécutions.
Victor Hugo donne la parole à un condamné à mort qui comprend que c'est pour le lendemain. Un condamné qui jusqu'au bout espère être gracié, qui profite de chaque chose et décrit ses peurs et ses craintes. On ne connait pas son nom ni pourquoi il est là. Il représente un condamné qui passe par tous les sentiments avant l'issue connue de tous.
"D'ailleurs, ces angoisses, le seul moyen d'en moins souffrir, c'est de les observer, et les peindre m'en distraira."
Qui réalise avec effroi ce que souffrira sa petite fille qui ne le reverra plus. "J'avais le paradis dans le coeur."
Un condamné qui depuis sa prison à Bicêtre d'abord puis à la Conciergerie profite de chaque interstice pour voir le monde, ses douleurs et ses beautés.
"Quoi ! Le soleil, le printemps, les champs plein de fleurs, les oiseaux qui s'éveillent le matin, les nuages, les arbres, la nature, la liberté, la vie, tout cela n'est plus à moi !"
D'abord publié sans nom d'auteur en 1829, Victor Hugo complètera ce plaidoyer romancé pour l'abolition de la peine de mort avec une longue préface 3 ans plus tard, en 1832.
De la plèbe à la seigneurie.
Lu il y a des décennies je ne l’avais jamais relu, contrairement à d’autres Hugo. Ce qui frappe dès les premières lignes : l’érudition étayée par l’abondance des mots, ce vocabulaire riche en permanence et également le plaidoyer politique prégnant.
Une densité qui s’inscrit dans trois principaux registres : le descriptif, l’analytique et le digressif.
Pour savourer il faut prendre le temps, c’est une richesse qui se mérite, qui vous imprègne.
Nous sommes en 1690 en Angleterre, l’histoire se déroule de la fin du XVIIe et le début du XVIIIe.
Nous découvrons Ursus et Homo, l’homme Ursus médecin, bonimenteur vivant dans une roulotte et le loup Homo. Clin d’œil à Diogène et son mépris des honneurs et des convenances sociales.
« L’école de Salerne dit : « Mangez peu et souvent ». Ursus mangeait peu et rarement ; obéissant ainsi à une moitié du précepte et désobéissant à l’autre ; mais c’est la faute du public, qui n’affluait pas toujours et n’achetait pas fréquemment. »
Après Ursus et son compagnon, les lecteurs rencontrent Gwynplaine, un enfant d’environ dix ans qui est refoulé lors de l’embarquement d’hommes fuyant en bateau.
Il va errer, désorienté il cherche la ville la plus proche, la neige a tout envahi et il entend un cri. Après des recherche il trouve une femme morte, un bébé accroché à son sein gelé. Il n’hésite pas a sauvé cette petite fille. Il arrive en ville, mais les portes ne s’ouvrent pas.
Seul Ursus répondra à son désespoir.
Nous découvrons que les hommes qui s’enfuyaient sont des Comprachicos, entendez des « achète-petits » pour quelques pièces ils achetaient des enfants, qu’ils mutilaient afin d’en faire commerce, pour faire rire en général.
« Cela faisait des êtres dont la loi d’existence était monstrueusement simple : permission de souffrir, ordre d’amuser. »
Les deux chapitres préliminaires sont denses et passionnants pour planter le décor. Ils sollicitent la réflexion sur ce trafic d’enfants, ces mutilations, il y a un passage sur la fabrication de nains en Chine qui est impressionnant.
Puis il y a eu l’Habeas Corpus, cette loi a eu pour effet le « délaissement d’enfants ».
Ursus, Gwynplaine et la petite Dea qui est aveugle vont former une famille recomposée.
Gwynplaine fait partie de ces enfants mutilés, on lui a fendu la bouche jusqu’aux oreilles afin de lui faire un rire permanent.
Il y a d’autre personnage, notamment celui d’une femme fatale Josiane, sœur de la reine Anne.
C’est foisonnant, la profusion lassera probablement plus d’un lecteur contemporain, personnellement je suis plutôt éblouie par cette abondance érudite dans de multiples domaines de l’architecture à l’écologie avant l’heure.
Victor Hugo approfondit par de multiples détails, la route qui va le conduire vers l'analyse sociale, la conscience politique, thèmes qui lui sont chers.
Il y a l’histoire d’amour entre ces deux enfants, Dea voit avec son âme.
Quinze ans après nous découvrons que Ursus a créé un spectacle avec Gwynplaine Chaos Vaincu qu’ils vont présenter à Londres, Ursus est mis en cause pour sédition. Sa défense est juste aussi troublante qu’hilarante.
Ce qui faire dire à Hugo :
« Le jugement, c’est le relatif. La justice c’est l’absolu. Réfléchissez à la différence entre un juge et un juste. »
N’est-ce pas toujours d’actualité ?
Gwynplaine sera arrêté et enfermé dans une prison souterraine. Là il apprendra ses origines.
Dans le discours, nous retrouvons Hugo défenseur des misérables dans une de ses plus belles diatribes.
Je ne vous raconterai rien d’autre.
Le talent de dramaturge de l’auteur est à son point culminant.
C’est le livre le plus « trop », l’excès, la vigueur, la critique sociale tout y est hors normes.
Publié en avril 1869, L’Homme qui rit devait être le premier volume d’une trilogie politique. Mais finalement ce fut un diptyque et je vais donc lire Quatrevingt-treize.
Hugo c’est une œuvre foisonnante où la réflexion du lecteur est sollicitée en permanence et je ne m’en lasse pas.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/05/06/lhomme-qui-rit-victor-hugo/
Pièce en 5 actes : Drame romantique et/ou fatalité romantique. J'ai bien aimé la fougue des personnages ... Notamment celle de Dona Sol pour Hernani ! Un amour très contrarié mais cette femme met son amour et son honneur devant sa propre vie ! Elle incarne le romantisme pur à elle seule.
Une pièce pleine de surprises et de coups de théâtre !
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