En 1984, le père du narrateur, lance une surprenante invitation parue dans un journal local : il invite le Diable dans sa petite ville, Breathed dans l’Ohio.
En 1984, le père du narrateur, lance une surprenante invitation parue dans un journal local : il invite le Diable dans sa petite ville, Breathed dans l’Ohio.
ENORME COUP DE COEUR
Coup de coeur pour "Betty" ce roman pittoresque et touchant qui nous fait partager l'enfance d'une jeune métisse indienne qui grandit aux États-Unis dans les années 1950- 1960 et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas facile pour elle.
Pas facile pour de multiples raisons: enfant du milieu dans une famille de huit enfants, elle est aussi celle qui ressemble le plus à son père, descendant cherokee, ce qui lui vaut une réelle stigmatisation de la part des autres enfants et même des adultes de son école, et enfin parce que c'est une fille...
Comment Betty réussira-t-elle à grandir dans cette grande famille connectée à la nature?
Trouvera-t-elle sa place ou souffrira-t-elle continuellement du racisme et du sexisme ambiant?
"Betty" est un roman fort et émouvant qui nous secoue et nous pousse dans nos retranchements. Il nous renvoie un miroir cruellement réaliste de la société et nous offre, le temps de la lecture, de nous plonger dans la peau d'une jeune fille indienne des années 1950 avec toutes les injustices que cela apportait.
Une petite fille rejoint son père. Et l'écoute lui raconter l'histoire de son cœur de verre. Un cœur aussi rouge que les souliers de Dorothy dans le Magicien d'Oz. Un cœur dans lequel vole un oiseau. Morceau de paradis qui bat la mesure. Un cœur qu'ils sont les seuls à partager.
Dès ces premières pages, le ton est lancé. Ce livre va être un cri poétique, un conte aux allures parfois cruel où une petite fille va faire son apprentissage. Sous les yeux et loin parfois aussi d'eux de Landon, son père. Figure tutélaire aux pouvoirs de démiurge dont la parole réinvente le monde et pare toute chose de beauté.
Betty est cette « petite Indienne « . La 6ème d'une fratrie de huit. Celle qui observe. Celle qui écrit. Cette qui inscrit la légende familiale. Comme si à mettre des mots sur les siens, elle les retenait encore un peu. Comme si aussi à ancrer ce qui ne se dit pas, elle parvenait à se sauver.
Car, comme dans tout conte, il y a des « loups ». Ce grand frère pour sa sœur aînée, ce père pour sa mère. Et ces scènes inqualifiables où Betty se retrouve malgré elle témoin, tant des descriptions de sa mère le jour de ses neuf ans que d'événements qu'elle ne peut empêcher.
Comme dans tout conte, il y a également des séquences où la tendresse et l'amour l'emportent. Quand un père discute avec sa fille. Quand deux sœurs enferment des « bonne nuit » dans des bocaux pour l'absente. Quand une famille part en excursion ensemble. Quand un père et une mère se rencontrent dans un cimetière.
Betty, c'est le genre donc de romans « uppercut ». Ceux qu'il est difficile de présenter ici. Tant ils ont résonné. Tant ils accompagnent encore un mois après les avoir découverts.
C'est le genre de roman qui parvient à évoquer dans un subtil équilibre émotionnel, sans jamais sombrer dans le pathos, le destin d'une petite fille, entre amour inconditionnel pour les siens et traumatismes.
C'est le genre de roman qui crée des personnages hauts en couleurs. Des personnages qui vont continuer à tracer leur chemin dans ma mémoire de lectrice. Car Betty et Landon, je sais déjà que je ne les oublierai jamais.
Bref, vous l'aurez compris : une découverte coup de cœur de ce mois de novembre 2022. Et un livre que je ne peux que vous conseiller si vous ne le connaissez pas encore.
1984, Breathed, Ohio. Le procureur Autopsy Bliss, dans sa quête entre le bien et le mal, publie une annonce dans le journal local invitant le diable à venir le rencontrer.
Ce dernier apparaît à son fils par un après-midi d'été, sous les traits d'un petit garçon noir, aux yeux verts, à la maturité et douceur étonnantes. Dès lors, la température dans la ville devient caniculaire, les esprits s'échauffent, les langues se délient, et le décor ainsi planté devient le théâtre des plus bas instincts.
Quelques décennies plus tard, le fils raconte.
Il y a du Stephen King dans la manière à la fois caricaturale et décalée d'aborder la population rurale des USA, dans ce pseudo-fantastique inclassable, déroutant et intriguant.
Cependant, il m'a fallu du temps pour entrer dans le récit. La plume est magnifique, les images puissantes, mais j'ai eu beaucoup de difficulté à adhérer au pitch de départ et au va-et-vient temporel assez confus. Après plusieurs chapitres, j'admets que l'autrice s'y emploie avec brio, mêlant passé et présent avec subtilité, jouant avec les habitudes de lecture, ponctuant le texte de poésie comme pour en atténuer la noirceur.
Elle nous propose ici un texte horrifique à contre-courant : l'horreur ne vient pas de là où on l'attend. Homophobie, racisme, obscurantisme... l'humain dans ce qu'il a de plus laid.
Le récit est sombre. Un peu trop peut-être, la vie y paraît sans espoir, portée par des tragédies qui s'accumulent, sans de possible résilience, ou bien elle m'a échappée.
Malgré cela, accrochée par la destinée des personnages, je me suis laissée embarquer, me surprenant à tourner les pages, touchée par le destin de la jeune Dresden, ou par la tragédie de Grand. Les personnages principaux, quant à eux, m'ont paru finalement moins attachants et moins fournis.
Bref, un ressenti mitigé, mais influencé par les commentaires dithyrambiques ! J'en attendais tellement que j'ai probablement mis la barre très haut, au point de biaiser mon jugement.
À découvrir. Une grande autrice, c'est certain!
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