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Rachid Benzine

Rachid Benzine

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Avis sur cet auteur (58)

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    Couverture du livre « Les silences des pères » de Rachid Benzine aux éditions Seuil

    Miss Marple sur Les silences des pères de Rachid Benzine

    Hasard ou pas, je finis l'après midi même ce livre qui m'a bouleversée au plus profond de moi, à la Grande Librairie Rachida Brakni parle du silence de son père et je participe à un atelier poésie sur le thème des racines !
    Non, bien sûr, ce n'est pas un hasard, le sujet est à la fois...
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    Hasard ou pas, je finis l'après midi même ce livre qui m'a bouleversée au plus profond de moi, à la Grande Librairie Rachida Brakni parle du silence de son père et je participe à un atelier poésie sur le thème des racines !
    Non, bien sûr, ce n'est pas un hasard, le sujet est à la fois actuellement brûlant et extrêmement personnel.
    L’éloignement des enfants est bien souvent salutaire pour leur propre survie mais le mutisme des parents immigrés un poids de plus dans la vie de la famille.
    Pourquoi taire ce qui a fait une vie, des vies, l’avenir des enfants, et la survie parfois car il n'y avait pas d'autre choix. Poussés par la famille ou par une envie propre, on ne part pas de son pays, on ne laisse pas son pays, quel qu’il soit sans raison et sans y laisser une part de sa raison.
    Les moyens de communication entre ici et là-bas ont bien évolué et les lettres ont été remplacées par le magnétophone et les cassettes ; Jamais je n'avais pensé à ce moyen pour garder des liens de proximité : le silence chez nous était plutôt dû à l'illettrisme sans autre recours possible que l’écrivain public... trop cher !!
    Entendre la voix de son père, ce père qui était presque muet est un choc pour Amine, pianiste reconnu dont la vie s'est faite ailleurs encore. Cette voix qui raconte le quotidien, explique les déménagements, change brutalement après un rappel à l’ordre venu de l'autre coté de la méditerranée et perd de sa vivacité, de sa vie même en fait.
    Amine fait le chemin de vie de son père à l'envers, rencontre les tout derniers vivants de sa jeunesse, du temps où il parlait, beaucoup d'ailleurs, pour les autres aussi plus que pour lui même, avant de se taire totalement ou presque.
    Par petites touches ce silence s'explique, nous explose au visage, nous éclabousse de douleurs et d'espoir, cette retenue était bien celle de nos pères, de nos grand-pères et grand-mères. Elle nous a laissés le choix de chercher, de trouver et de dire ou de nous taire, nous aussi.
    Belle lecture à ceux qui tiendront dans leurs mains ce petit bijou !

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    Couverture du livre « Les silences des pères » de Rachid Benzine aux éditions Seuil

    MAPATOU sur Les silences des pères de Rachid Benzine

    Si j’avais déjà entendu parler de Rachid Benzine, je n’avais encore rien lu de lui. C’est grâce à une membre de mon club de lecture qui a présenté ce roman que j’ai eu envie de le découvrir.

    Amine, né au sein d’une famille d’immigrés marocains, a grandi à Trappes. Devenu un pianiste de...
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    Si j’avais déjà entendu parler de Rachid Benzine, je n’avais encore rien lu de lui. C’est grâce à une membre de mon club de lecture qui a présenté ce roman que j’ai eu envie de le découvrir.

    Amine, né au sein d’une famille d’immigrés marocains, a grandi à Trappes. Devenu un pianiste de renommée mondiale, il a rompu toute relation avec son père depuis vingt ans. Au décès de celui-ci, Amine revient pour l’enterrement et aider ses soeurs à vider l’appartement.

    Par hasard, il va découvrir, cachées dans la salle de bains, une grande quantité de cassettes audio. Ces cassettes ont été enregistrées par le père d’Amine comme des lettres orales et envoyées à son propre père au Maroc.

    A leur écoute, Amine va découvrir la vie de son père de 1965, année de son arrivée à Lens, jusqu’à la dernière en 1991. La voix de son père, à qui Amine reprochait ses silences, va lui révéler ses souffrances de l’exil, l’exploitation au travail, le poids de la famille qui, même à des milliers de kilomètres, interdit un mariage avec une Française, la construction d’une vie de famille avec une Marocaine, les enfants, les drames et les chagrins.

    Bien plus touché qu’il ne veut l’admettre au début, Amine décide de partir à la rencontre de ceux qui ont côtoyé son père. L’homme qu’il va ainsi découvrir est bien plus complexe et riche que l’image qu’il s’en faisait.

    » Les silences des pères » est un roman touchant qui soulève la question des choses tues, cachées, des sentiments non exprimés générant des malentendus et des souffrances qui pourraient être évitées.

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    Couverture du livre « Les silences des pères » de Rachid Benzine aux éditions Seuil

    Sarah W sur Les silences des pères de Rachid Benzine

    Encore un court roman bourré d'émotions!
    J'ai la chance de faire parti d'un club de lecture qui selectionne des petites pépites que je n'aurais certainement jamais lu sinon..
    Celui-ci en fait parti. L'écriture est sobre mais touchante et bouleversante. Le thème n'est pas facile à aborder mais...
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    Encore un court roman bourré d'émotions!
    J'ai la chance de faire parti d'un club de lecture qui selectionne des petites pépites que je n'aurais certainement jamais lu sinon..
    Celui-ci en fait parti. L'écriture est sobre mais touchante et bouleversante. Le thème n'est pas facile à aborder mais il m'a permis de prendre du recul sur des situations de mon quotidien et rien que pour ça, j'ai adoré!

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    Couverture du livre « Les silences des pères » de Rachid Benzine aux éditions Seuil

    Ghislaine Degache sur Les silences des pères de Rachid Benzine

    Vingt-deux ans que Amine n’a pas revu son père, ce père qui vient de décéder en cette mi-avril 2022, à l’âge de quatre-vingt quatre ans.
    « Il a fallu qu’il meure pour que je revienne », c’est ainsi qu’il s’exprime de retour à Trappes pour assister aux funérailles. Il s’agit pour lui à la fois...
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    Vingt-deux ans que Amine n’a pas revu son père, ce père qui vient de décéder en cette mi-avril 2022, à l’âge de quatre-vingt quatre ans.
    « Il a fallu qu’il meure pour que je revienne », c’est ainsi qu’il s’exprime de retour à Trappes pour assister aux funérailles. Il s’agit pour lui à la fois de son père et d’un étranger.
    Mais en débarrassant l’appartement, il découvre par accident, une lourde enveloppe cachée sous la baignoire contenant une quarantaine de cassettes audio avec sur chacune, mention d’une année et d’un lieu. L’enregistrement le plus ancien date de 1965 et le plus récent de 2006. Il extrait également un magnétophone enregistreur.
    Dès la première écoute il se rend compte qu’il s’agit de cassettes enregistrées par son père et adressées à son propre père resté au pays, au Maroc. Cette première cassette fait référence à un ami d’enfance. Il recherche et trouve une adresse d’un foyer de Lille et décide de s’y rendre.
    Il apprend alors comment son père, alors jeune homme de dix-neuf ans et son ami Driss dont les familles respectives peinaient à survivre, avertis de la venue de l’« Homme de la mine », avaient parcouru depuis leur village, une centaine de kilomètres à pied et attendu plusieurs heures sous un soleil de plomb avant d’être admis au bagne des houillères : une sélection rappelant le marché aux esclaves.
    « Un voile pudique et silencieux recouvrirait par la suite la souffrance de leur exil. »
    Ils arrivèrent donc dans le nord de la France à Lens, dans les mines de charbon, sans savoir que leur premier travail allait consister à prendre la place de grévistes.
    Au hasard des témoignages recueillis auprès d’autres amis de son père, il apprend comment celui-ci, après avoir été une gueule noire est devenu une gueule grise lorsqu’il est parti travailler dans une cimenterie d’Aubervilliers en région parisienne, comment il a fait connaissance ensuite avec un producteur et éditeur de musique, puis s’est retrouvé chez Lip à Besançon ou encore à travailler la terre dans le sud de la France avec des Algériens et des Harkis.
    Lui qui est devenu un pianiste classique de renommée internationale finira-t-il par comprendre comment une cassette de l’enregistrement du concert donné à Cologne par Keith Jarrett avait pu atterrir chez son père et pourquoi tous deux étaient accros à cette mélopée?
    À mesure qu’il découvre l’histoire de son père, il comprend mieux le temps des silences de cet homme duquel il s’était éloigné. Boualem, un autre de ses amis encore en vie lui a d’ailleurs fait comprendre que si les jeunes ne connaissaient plus ces histoires, c’est parce que les vieux comme son père ont voulu que toutes les souffrances, tout ce qu’ils ont subi, s’arrêtent avec eux.
    Autant de rencontres et de découvertes qui font qu’Amine a le sentiment d’avoir été trompé, que son père était différent, que c’était un autre homme.
    Son trouble sera à son apogée lorsque dans une cassette, il entend son père amoureux demander à son propre père l’autorisation d’épouser une Française qu’il aime...
    En entendant l’histoire de son père, il entend le sens de ses silences.
    170 pages seulement et pourtant que d’enseignements à retirer de ce roman !
    En prenant comme héros de son roman, cet immigré marocain, Rachid Benzine permet de remettre en mémoire ce pan historique que nous avons un peu trop vite oublié, cette convention bilatérale sur la main d’œuvre signée entre la France et le Maroc, juste après l’indépendance. Les Charbonnages de France ayant obtenu un permis de recruter à grande échelle opéraient une multitude de sélections dans les villages et les souks, puis embarquaient cette main-d’œuvre docile et précarisée, un élément de gestion de la production du charbon :
    « Avec du ciment et des immigrés, voilà comment on a tout reconstruit. Des milliers de forçats affamés. »
    C’est aussi l’entrée en nombre des femmes dans le milieu du travail, le développement du cinéma militant mais aussi ces camps de Harkis, ces Algériens qui se sont battus aux côtés de la France, ont perdu la guerre, leur terre et vivent maintenant comme des exilés, qui sont abordés lorsque l’homme arrive chez Lip en 1973.
    Ce roman, s’il transcrit avec beaucoup de pudeur, ces silences, ces non-dits entre le père et son fils, ces silences souvent mal interprétés, ce sont aussi ceux de la société française au sujet de l’immigration depuis le début des Trente Glorieuses.
    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/01/rachid-benzine-les-silences-des-peres.html

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