Un roman graphique exceptionnel qui raconte l'incroyable parcours de George Lucas, le créateur de Star Wars
Tout d’abord il y a la longue introduction par Delphine Horvilleur, sorte de méditation, de travail sur l’identité et la dualité Romain Gary, Émile Ajar, ce double qui n’existe pas mais qui a pourtant eu une véritable existence puisqu’il a écrit des romans, reçu le Goncourt, publié des ouvrages que n’aurai jamais pu écrire Romain Gary.
Comment ne pas être fasciné, troublé voire obsédé par ce personnage.
L’aviateur, l’écrivain, l’ambassadeur Romain Gary, celui-là même qui a réalisé tous les rêves qu’avait placé en lui sa mère, celle-là même que nous avons tous rencontrée dans La promesse de l’aube, est un homme double. Et comment ne pas vouloir comprendre, avoir envie de le rencontrer, d’échanger avec lui, comme nous l’explique l’autrice dans ce long prologue.
Dans le texte proprement dit, nous sommes en présence de Abraham Ajar, fils légitime de Émile Ajar. Aussi irréel que l’était son père, il est le vecteur qui permet de poser ce long monologue de recherche d’identité. Qui sommes nous, qui sont-ils.
Du talmud à aujourd’hui, Delphine Horvilleur interroge, le passé, la religion l’humanité sur le sujet majeur qu’est l’identité, pour ou contre. Sommes nous unique, sommes nous multiples, sommes nous ce que nous représentons, ce que nous pensons, ce d’où nous venons.
Un texte qui s’écoute avec attention, qui est empreint d’humour, de vivacité, jeux de mots, retour dans le passé ou clin d’œil au présent, tout est bon pour se poser, nous poser la question de cet être unique ou pas.
L’écriture est travaillée sans être trop complexe, le style est très agréable.
La voix de Johanna Nizard est déstabilisante au départ, surtout après avoir écouté Delphine Horvilleur présenter l’introduction de sa belle voix posée et dynamique. Mais très vite l’intérêt est là, les mots dansent, la voix nous emporte et nous interroge. Et si nous aussi nous étions double ?
Bien sûr en filigrane mais toujours présent, la notion de religion, qu’est-ce qu’être juif hier et aujourd’hui, elle évoque le racisme, l’intégrisme, fait appel à notre sens des valeurs universelles. Le tout écrit avec talent et justesse, compris dans cette dérision et cet humour parfois terrible dont elle sait faire preuve. Je suis très heureuse d’avoir pu écouter ce monologue contre l’identité, et pas pour ou sur l’identité. Comme si au final il était impossible d’être un autre ? Malgré ce que nous si bien démontré Romain-Émile ?
https://domiclire.wordpress.com/2024/01/13/il-ny-a-pas-de-ajar-monologue-contre-lidentite-delphine-horvilleur/
Delphine Horvilleur est rabbin, et dans cet ouvrage, elle souhaite faire comprendre que la mort d'un proche peut être une leçon de vie pour celui/celle qui reste. Elle estime que la mort n'est qu'un interruption de vie et que nous vivons tous avec nos morts car les fantômes des disparus sont toujours parmi nous du fait de notre histoire, de notre vécu non seulement à titre individuel mais aussi à titre collectif.
Cet ouvrage décliné en onze chapitres tente de rendre la mort plus légère, moins sombre. Il propose une démarche dans l'acceptation du départ et précise qu'il est préférable de se souvenir de ceux qui sont partis dans leur meilleur moment mais aussi qu'il faut continuer à les faire vivre en nous via l'affection, la joie, la bonté.
J'ai lu cet ouvrage qui a été proposé dans le cadre d'un rendez vous mensuel littéraire mais j'avoue être assez hermétique au message que l'auteur a tenté de transmettre. Cela est sûrement lié à mon parcours et à ma conception de la vie : je suis là, je meures, je ne suis plus. J'accepte seulement qu'il faut garder en mémoire les bons souvenirs que l'on a eu avec la personne qui meurt, et surtout avoir toujours en soi ce qui fait qu'on a aimé cette personne.
De moi-même je ne serai pas aller vers ce type de lecture car quand je lis, j'ai avant tout besoin de m'évader et non pas de me poser des questions existentielles telles que comment je vais survivre à la mort de l'un de mes proches et comment je vais gérer leur absence. Comme on n'a pas le choix de ce qui va advenir, je pars du principe qu'il faut vivre avec ces évènements tout en continuant à avancer.
https://quandsylit.over-blog.com/2023/06/vivre-avec-nos-morts-delphine-horvilleur.html
Vivre avec nos morts pour mieux entendre la vie.
Un petit traité intime sur l'accompagnement du sensible face disparition.
L'éphémère dure à travers les siècles et nous sommes ses garants.
Il s'agit de mieux comprendre mieux situer, appréhender nos discordances
Juste, lumineux et très aisé d'accès.
Le'Haïm pousse dans les dents de celui qui cherche à dompter le temps en comprenant comme c'est vain.
Le'Haïm peu importe les croyances, les confessions, souhaite le creux du monde plein de rires et d'absolu.
Des siècles pour des minutes dit la légende pour mieux raconter les absents.
Le'Haïm
En russe, Gary signifie « brûle » et Ajar « braise », en plus d’être le nom d’actrice de la mère de l’écrivain. Mais, par un étrange hasard (décidément) des mots, ils évoquent aussi « l’étranger en moi » et « l’autre » (Ah’ar) en Hébreu, sonnant ainsi étonnamment propitiatoires pour un auteur qui a su si bien refuser les limites de l’identité unique et se réinventer si génialement multiple.
Sa passion littéraire pour ce surdoué de la métamorphose de l’identité a inspiré à Delphine Horvilleur une fantaisie originale, dont chaque trait d’humour est un coup de griffe aux clivages communautaristes, notamment entretenus par le sectarisme et le fondamentalisme religieux. Jouée sur les planches dès sa sortie, cette « farce théâtrale » donne la parole à un personnage fictif, Abraham Ajar, qui, fils d’Emile Ajar, revient dans un monologue sur le janusisme de son père et nous interpelle sur les menaces identitaires qui fleurissent aujourd’hui.
« Nous sommes », dit-il, « esclaves des définitions figées et finies de nous-mêmes, de nos origines, de nos ancrages, de nos assignations ethniques ou religieuses ». Avec une verve pleine d’esprit et de savoureux jeux de mots, il évoque la « folie littéraire » qu’est l’histoire d’Abraham dans la Bible, la circoncision qui fait des juifs des « presque », le sang impur de la Marseillaise qui « coule dans nos veines, même dans celles du pauvre type qui se raconte que son monde est bien propre, aseptisé et hygiénique à souhait », la transmission épigénétique qui prouve que « l’origine, ça ne compte jamais autant que ce qui t’arrive en route »… Il raille les juifs qui ne peuvent prononcer le nom de « vous-savez-qui », ceux qui, « hyper-connectés à la volonté de Dieu », « savent parfaitement te l’interpréter comme s’ils faisaient partie de Sa garde rapprochée » et, parce qu’« ils croient dur comme fer qu’ils sont qui ils sont, et que leur croyance est la bonne » crient très fort à leur seule vérité tout en adoptant le comportement de l’idolâtre « qui croit que Dieu s’intéresse vraiment à ses problèmes, qu’il peut lui demander de l’argent, du succès ou un vélo électrique, du moment qu’il ne le vexe pas et le caresse avec ferveur dans le sens du poil ». Et de s’interroger : « de qui se moque-t-on ? »
Ironique, volontiers provocateur, mais jamais moralisateur, le texte pointe les mille étroitesses et incohérences hypocrites de nos sociétés, anciennes ou modernes, qu’il s’agisse par exemple de racisme mais aussi d’objection à l’appropriation culturelle. Il s’élève contre ceux qui rejettent l’altérité au nom d’une prétendue pureté, ou d’une soi-disant vérité divine, dont ils auraient l’apanage et qui leur donneraient jusqu’au droit de tuer. Et sur le modèle de Gary/Ajar, il nous pousse à sortir de nos carcans identitaires pour toujours nous réinventer, à nous ouvrir à l’autre plutôt que de rester figés dans de rigides et subjectives certitudes, soulignant le rôle essentiel de la littérature dans la construction de ces échanges et de cet enrichissement.
Brillant, drôle, irrésistible tant il fait mouche sans jamais se prendre tout à fait au sérieux : voici un petit bijou de plaidoyer pour l’ouverture d’esprit et la tolérance, à l’opposé de la bêtise, de l’obscurantisme et du fanatisme, qui conforte le classement de Delphine Horvilleur en tête de mes personnalités préférées. Coup de coeur.
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