Des BD à gagner pour voir le monde autrement !
Des BD à gagner pour voir le monde autrement !
ar débarque au Sénégal avec sa mère. Trois mois sans wifi ni réseau, La jeune fille qu'on appelle Toubab dans la rue (blanc en wolof) va découvrir de nouvelles coutumes, une vie différente tout en s'impliquant dans un projet culturel humanitaire. Une expérience qui va la questionner sur sa propre vie...
Aventuriers d'ailleurs, petite maison d'édition intégrée comme nouveau label des éditions Bamboo, rééditent Toubab de Nuria Tamarit. Cet album paru initialement en 2021, prix du meilleur premier roman graphique en Espagne en 2019, est une autofiction. L'auteure espagnole (connue pour Géante, La louve boréale notamment) y raconte son voyage au Sénégal pour une mission d'aide humanitaire avec pour objectif la construction d'une bibliothèque et d'un local radio.
Nuria Tamarit a beaucoup dessiné sur place. On retrouve cette vitalité dans ces dessins au crayon. Les couleurs, ajoutées en numérique, retranscrivent bien les couleurs de l'Afrique. Et on reconnait bien la patte de la dessinatrice espagnole dans ces portraits simples et sensibles, assez enfantins.
Cette réédition a été enfin l'occasion pour moi de lire Toubab. Elle est ici augmentée d'un cahier graphique et d'une interview de Nuria Tamarit. Une belle histoire à redécouvrir.
Tout comme Inès, j'ai moi aussi été envoûté par couleurs / densités de certaines planches / pages (voire double pages). C'est beau, c'est doux (contrairement au récit) et ça fait rêver, comme une aurore boréale...
Le côté un peu mystique, chamanique (?), avec cette louve géante vengeresse, qui semble garante du respect de la nature est également plutôt une réussite.
La rencontre des trois femmes protagonistes, liées par le destin face à l'adversité des hommes vils et cupides, perso, j'ai un peu moins goûté, mais à la limite, pourquoi pas...
Par contre, j'ai trouvé que l'album était relativement dépourvu d'émotions (éprouvées, j'entends). Les personnages ont des visages très lisses, rondouillets et un peu enfantins. Est ce pour ça qu'ils n'éprouvent rien ?
Pourtant, la malveillance, la violence physique et verbale, la trahison, voire la MORT ultime sont au rendez-vous quasiment à toutes les pages. Les personnages semblent totalement accepter la situation, en bons fatalistes. Un drame est quasi oublié dès la case suivante, il n'est absolument pas question de se lamenter, vu qu'on va vivre des choses encore pire derrière...
C'est ce qui m'a le plus gêné dans cette lecture.
Pour laquelle, je n'ai pas non plus trouvé un grand attrait pour le récit, je dois l'avouer.
Mais évidemment, ça reste vraiment très beau !
Faites vous donc votre propre avis.
gaiement vers la terre ensevelie
le corps à la recherche de la perte doré
une seule pépite
brutal contre chaque souffle pour conquérir la valeur d’un ventre plein vitalité d’un cœur chaud
le froid endort les bois
une aventure aux couleurs franches et des ombres en souvenirs remontent la rivière
des hommes brûlent des visages qui sauvent et des yeux s'effondrent
vaut-il mieux ne rien entendre?
trois femmes à tâtons se joignent à la terre
prendre le nécessaire juste le nécessaire
combattre plus grand que soi
une étreinte sororelle
un petit bonbon piquant en prière face soleil
la neige fond et les graines poussent
un faucon pour l’égorgement
la mort au pied une louve s élève
géante aux yeux de feu
console
protège
une pépite suffit pour reconstruire
reste à ne pas ressembler à ses ennemis
Avery rêve de célébrité. Se faire virer avec sa guitare du premier bouge venu, il n'en peut plus. Quand une apparition mystérieuse diabolique lui propose un pacte: la célébrité contre une âme pure, il ne peut pas refuser.
Les éditions Steinkis proposent une réédition de cet album de 2016, lauréat du prix BD aux couleurs du blues de Bulles de Mantes en 2017, que je me suis fait un plaisir de découvrir.
On y suit donc Avery, guitare à la main, en quête de reconnaissance. Prêt à tout pour y parvenir, il ne tarde pas à trouver une âme pure à échanger en la personne de Johnny, un jeune garçon laissé pour compte, pas vraiment le bienvenu chez lui. Avery l'emmène avec lui, comptant bien se rendre au rendez-vous avec le diable afin de conclure le pacte lui garantissant la réussite. Un chemin vers le sud, semé d'embûches où le secret d'Avery va modifier le cours du récit.
Angux nous offre une revisite du mythe faustien inspiré par la légende entourant le guitariste Robert L. Johnson. Le tout à la sauce du sud Mississipi des années 30, où le KKK, la misère et l'alcool font rage.
Tamarit l'illustre avec talent utilisant une palette adaptée dans les tons ocre - sable inspirant la chaleur et la sécheresse du sud américain. Les personnages sont très incarnés, j'ai apprécié la présence diabolique sombre et floue ainsi que la complexité du personnage d'Avery.
Ce jeune duo espagnol nous livre un excellent premier album et cette réédition (avec une nouvelle couv !) permet de le remettre dans la lumière.
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