Des histoires différentes mais qui jamais ne nous laissent indifférents
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" On peut avoir des ailes et pas savoir s'en servir. "
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Karine Giebel est connue pour ses polars addictifs. Avec Et chaque fois mourir un peu, elle nous offre un docu-fiction tout aussi addictif et effrayant pour lequel elle a fait un gros travail de documentation.
Le personnage central, Grégory, est un infirmier qui travaille dans l'humanitaire. Il est confronté à toutes les horreurs des zones de conflits. Souvent obligé de prendre la décision difficile de choisir lequel des blessés soigner en priorité, il se pose de nombreux cas de conscience. A chacun de ses retours, son épouse et sa fille espèrent qu'il ne repartira pas mais le train-train quotidien en France l'ennuie. Je l'ai trouvé assez crédible, je pense que tous ceux qui travaillent ainsi sur les zones de conflit, ont besoin d'extérioriser une certaine dose d'adrénaline qui les pousse à toujours y retourner.
Le récit est long et répétitif, chaque expérience dans un nouveau pays ressemblant un peu à la précédente. C'est sans doute un choix délibéré de Karine Giebel pour que le lecteur comprenne bien ce qu'est le travail et les difficultés des humanitaires. Tout ceci aurait pu suffire à son propos, les péripéties en France sont, pour moi, de trop. Elles nous ramènent cependant au thriller et donnent envie de lire le tome II.
Et chaque fois mourir un peu est souvent terrible à écouter. On est tranquillement à la maison à écouter Thierry Blanc lire ce texte et soudain on pense que c'est comme ça que ça se passe, au moment même, en plusieurs coins du globe. Il est bon d'en prendre conscience, même si je me demande si j'aurai le courage d'attaquer le tome II de sitôt.
J'ai apprécié le ton de Thierry Blanc toujours juste.
A noter, un bel hommage au gynécologue congolais Denis Mukwege.
Et chaque fois mourir un peu est une lecture dont on ne ressort pas indemne, mais qu'il faut absolument faire, une sorte de devoir de mémoire.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2024/07/16/et-chaque-fois-mourir-un-peu-livre-1-blast-de-karine-giebel/
Choisir et encore choisir, pour ne pas mourir complètement.
Pour un polar réussi, clairement ça l’est. Mais c’est aussi un beau roman plein d’humanité.
Les vieux routards du polar vont se fichent de moi si j’avoue que c’est mon premier Karine Giebel, mais ça l’est.
D’emblée j’ai aimé le ton de son écriture. Une écriture qui prouve ce qui est affirmé ces dernières années ; leur écriture peut très largement se mesurer à celle du romancier. Karine Giebel écrit de manière fluide, profonde, observatrice et sans qu’on ne ressente un manque structurel ou qualitatif quant à l’histoire proprement dite.
Au tout début du thriller, elle nous dépose dans à Lokichokio dans le Nord du Kenya. Puis elle nous immerge très vite dans le quotidien des gens de l’humanitaire exerçant dans un hôpital du CICR frontalier du Soudan. Nous sommes en 1993, en pleine guerre lorsque Grégory, infirmier, démarre une mission de soins auprès victimes de guerre, aussi bien des civils, que des militaires ou des miliciens. En France, dans les Alpes de Haute-Provence il a laissé son épouse Séverine -elle aussi infirmière - et sa fille Charlène.
Nous le suivrons ensuite à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine.
Que l’autrice démarre par un récit de guerre m’est apparu comme une évidence. Nous plonger ainsi, dès les premières pages, dans les souffrances humaines, dans le quotidien des soignants comme des patients, dans la dure réalité qui en découle, ne m’a absolument pas refroidit. Les blessures de guerre ne sont ni minimisées, ni surexposées. Les descriptions des lieux, sachant que les trois quarts des bâtiments de l’époque ottomane et austro-hongroise sont déjà détruits, est magistrale. Tout est poignant et ce mot est juste.
Ensuite nous retournons en France, à Nice, et sommes en avril 1994 lorsque Gregory repart pour ce qu’il décide être sa dernière mission. Il ne veut plus faire autant de peine à sa fille, laisser aussi longtemps son épouse seule à gérer le quotidien.
Tout va ensuite très vite.
Pour moi, Karine Giebel a réussi à faire de ce livre autant un roman, qu’un thriller, qu’un polar. Pas de pathos mais beaucoup de réalisme et de scènes très dures.
Elle raconte à merveille ce que l’homme a de meilleur en lui mais surtout de pire. Et c’est là que j’ai trouvé ce livre d’une extrême finesse, sensibilité.
Citations :
«Il est né dans cette vallée, y a grandi, y a forgé sa personnalité, découvert un cortège de sentiments, chacun étant une petite pierre à l’édifice intime qu’on bâtit tout au long de sa vie. Ses rêves, ses joies, ses doutes et ses peines se sont imprimés sur les falaises marneuses ou les roches calcaires. Ses certitudes se sont gravées dans l’écorce des mélèzes, avant de se dissoudre au coeur de l’eau glacée des torrents. Ses colères ont raisonnés jusqu’aux sommets, avant de s’évanouir dans les combes.
Ici dans cette vallée, Grégory a beaucoup souffert. »
« Pourquoi certains hommes ont-ils perdu toute trace d'humanité ?
Si on creusait en eux comme on creuse la terre à la recherche d'une civilisation engloutie, trouverait-on quelque reste d'altruisme ou de bonté ? Trouverait-on l'innocence d'un enfant ou l'amour d'une mère ? Et il ne peut s’empêcher de songer au million de morts du Rwanda qui n’ont pas eu le même retentissement médiatique que les trois mille de New York. Il ne peut s’empêcher de constater que la vie humaine n’a pas la même valeur partout. »
« Ça ne finira jamais. La pourriture est à l’intérieur de l’humain, comme le ver dans le fruit. »
Karine Giebel rend ici hommage au courage, à l’abnégation et au sacrifice des humanitaires. C’est au travers du personnage de Gregory, jeune infirmier qui travaille pour le CICR (Comité International de la Croix Rouge) que l’auteure nous entraine sur tous les lieux de conflits, guerres et génocides de la planète ( Sarajevo, Gaza, Grozny, l’Afrique, l’Afghanistan, la Colombie).
Au fil de ses missions, Gregory découvre la violence sans fin des hommes, l’atrocité de ce qu’ils font subir aux plus faibles. Chaque conflit lui laisse des cicatrices invisibles qui ont des conséquences sur sa vie personnelle et familiale, mais il ne peut ne pas y retourner car pour lui une victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes, quitte à se perdre lui-même.
Karine Giebel ne nous épargne rien des atrocités de la guerre, de la sauvagerie inventive des hommes. Nous assistons impuissants à la longue descente aux enfers de Gregory qui n’arrive plus à se mettre à distance. Nous croisons également des hommes et des femmes d’une grande humanité qui se dévouent au péril de leur vie pour tenter de sauver les sacrifiés de la folie des hommes.
Chaque page nous percute par des images apocalyptiques mais réelles de ce qui se passe de pire dans le monde et de ces quelques hommes et femmes, avec leur blouse blanche pour seule protection, qui tentent de faire rempart à la volonté destructrice de ceux qui se croient les plus forts et les plus légitimes.
Ce roman est le premier tome d’un diptyque dont la suite est attendue impatiemment.
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