Farniente - Le Niçois : Un roman qui claque - Quais du Polar
Bande dessinée ? Roman graphique ? Farniente ; le Niçois, le dernier roman de Joann Sfar, n’est en fait ni l'un ni l'autre. Pour en savoir plus, nous avons rencontré l'écrivain-dessinateur lors du Festival Quais du Polar 2018, dont lecteurs.com est...
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Farniente - Le Niçois : Un roman qui claque - Quais du Polar
Farniente - Le Niçois : un roman qui claque
Découvrez l’avis de Jean-François Simmarano pour "Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar (Albin Michel)
Découvrez Jean-Paul, et sa chronique du roman de Joann Sfar "Comment tu parles de ton père" (Albin-Michel) #rl2016
Intéressant, et sans retenue...
J'ai bien aimé, faut voir ce que ça devient.
Cette liberté, déjà présente dans les "Petit Vampire" ou les "Sardines de l'Espace" du même Joann Sfar, doit bien plaire aux ados qui recherchent à pousser les limites pour plus de liberté !
L’auteur phare de la bande dessinée française plonge dans le polar et semble avoir fait ça toute sa vie.
Son trait se prête à merveille à l’histoire de M.Formidable, vieux juif tunisien, truant repenti, rangé des voitures comme on dit. Il tient avec sa femme un restaurant à Paris et l’entreprise fonctionne plutôt bien. Sauf que se pointe le Covid (oui moi je dit « le ») et vous connaissez la suite, confinement, restos fermés. Alors quand un flic lui demande un petit service bien rémunéré, il file vers la Riviera de sa jeunesse pour déposer une enveloppe de 30000 euros.
La descente dans le sud de la France va réanimer le M.Formidable d’une autre époque…
Autour de cette histoire glauque et de son personnage principal au faciès inquiétant, Sfar manie l’humour noir et la violence loufoque (mention spéciale au pied de parasol dans le ventre).
Cet album au feutre noir n’a pas fait un pli.
J’ai lu ça d’une traite, le sourire aux lèvres, retrouvant le plaisir simple d’un vieux roman policier français style San Antonio mais à la sauce Sfar.
M. Formidable s'occupe de son restaurant à Paris. Avec sa femme Clairette, il tente de se ranger des voitures. Mais en ces temps de covid, l'inquiétude est de mise devant la salle vide... Quand un flic vient lui proposer de descendre à Nice, sa ville natale, pour y déposer une enveloppe de 30.000 euros, il ne parvient pas à refuser.
Le voilà parti sur la route vers la riviera, celle de sa jeunesse, celle des souvenirs. Un périple qui devient vite macabre. Plus il descend vers le sud, plus il retombe dans ses travers, M. Formidable sème la mort et la violence...
Joann Sfar s'attaque au polar en incarnant un personnage désabusé, corrosif et cynique. Il lui impose un road-trip sanglant et un retour sur des terres qu'il connait bien. Sfar joue avec ses thèmes habituels: la religion juive en premier lieu. Il s'amuse avec son héros, c'est souvent drôle et la complicité installée avec le lecteur fonctionne bien.
Je n'ai jamais caché que je n'étais pas fan du dessin de Joann Sfar mais ici, son travail au feutre noir est parfaitement adapté au récit. Le style Sfar est bien là, vif et décomplexé, les codes du noir aussi. Et ça fonctionne, je me suis pris au jeu et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre le parcours de ce drôle de type.
Sonatine nous a habitué à de belles sorties BD. Après "L'accident de chasse" et "Caboche", "Riviera" ne déroge pas à la règle et confirme que Joann Sfar sait tout faire !
Les précédentes chroniques développent bien le contenu de ce livre qui me parait singulier dans l'œuvre de Sfar … on évitera donc trop de redites.
Alors qu'il a "failli mourir" Sfar se livre (et peut-être se délivre) en donnant à ne pas voir une mère trop tôt disparue, mais à voir un père multiple, puissant, charismatique, religieux, engagé, menacé, bagarreur, ... ; sans oublier ses grands-parents.
Son rapport aussi à la religion est marquant : ou comment échapper à la lecture du Livre (la Torah - Pentateuque) dans la Synagogue en devenant gardien de la synagogue (à l'extérieur) dans un contexte de multiples attentats contre les juifs et d'une forte montée de l'extrême droite particulièrement à Nice devenu la ville familiale. Ce qui ne l'empêche pas de lire la Torah (ne serait-ce que pour le prochain épisode du Chart du Rabin). Mais aussi de s’interroger sur sa mise à distance dans ses dessins du génocide des juifs (cf pp 167 et alii).
Le livre (en général) occupe une place essentielle chez le boulimique de dessins qu'est Joann Sfar. Sa capacité productive est impressionnante (même si il précise qu'il construit ses histoires en trois temps de réalisation alors qu'on aurait pu croire à des productions plus brutes et immédiates). Mais ce livre n’est pas « un de plus ». C’est un livre essentiel embrassant à la fois histoire personnelle et l’Histoire associée.
Le graphisme de Sfar est lui aussi singulier et fait totalement corps avec cette biographie.
Ps : Mention spéciale à la vignette p 150 qui montre un Clément Rosset débridé. Le philosophe qui a manifestement compté pour Sfar ... et pas que pour lui.
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