Le troisième tome de la saga du romancier américain vient d'être publié
Nathalie Iris, de la librairie Mots en Marge organise chaque année en juin "La Nuit Blanche des Livres" à La Garenne Colombes. Dans ce lieu d'échange, les auteurs viennent à la rencontre de leurs lecteurs pour une grande fête du livre joyeuse et...
Le troisième tome de la saga du romancier américain vient d'être publié
En partenariat avec les éditions Pocket
Une librairie éphémère, plus de 40 auteurs, une nuit inoubliable ! La Nuit blanche des Livres.
De l'automne à l'été, de parties de chasse en parties de pêche, Jim Fergus nous entraîne sur les routes, les "traces" de chasseurs, les rivières et les marais des USA, du nord-ouest (l'état du Washington) au sud-est (l'état de Floride), toujours accompagnés de sa caravane Airstream et de son chien Sweetzer (deux "personnages" essentiels du livre !).
Ce recueil rassemble une bonne quarantaine d'articles (je n'ai pas compté avec précision), dont certains ne furent jamais publiés dans la presse, rédigés au cours de 6 années de chasse et de pêche dans les années 1990 , et regroupés en saisons.
L'auteur y relate ses parties de chasse ou de pêche avec ses amis. Ce faisant, il nous fait découvrir une Amérique rurale, souvent assez proche de celle que l'on peut rencontrer dans les grands parcs des USA, mais parfois plus pauvre, comme abandonnée au cours de la seconde moitié du vingtième siècle.
C'est écrit par un Jim Fergus journaliste cynégétique, donc avec un assez grand sens du détail. Mais la plume reste alerte, avec une bonne dose d'humour et d'autodérision qui rend la lecture très agréable.
Ce n'est certainement pas un grand livre, mais un bon livre tout de même pour qui aime les USA.
Parce qu’elles ont survécu à la bataille de Rosenbud Creek puis à celle de Little Bighorn, chacune de leur côté, May et Molly, malgré leurs blessures et la perte d êtres chers, continuent de tenir un journal qui raconte leur vie au sein des tribus Cheyenne du Sud où elles ont été envoyées.
Renonçant à rallier l’ennemi blanc comme l’ont fait de nombreux indiens, elles fuient à travers les grandes plaines pour tenter de trouver une terre paisible où s’installer avec leur Peuple.
Un troisième volet concluant cette incroyable histoire du programme américain de Mille femmes blanches pour les indiens, qui consista en 1875, à envoyer des femmes extraites de prisons ou d’asiles pour les marier à des guerrier cheyennes.
Une conclusion trop « fleur bleue » à mon goût et qui me paraît bien éloignée de la réelle vie des femmes au sein des tribus indiennes du 19ème siècle. Tout m’a paru être une interprétation citadine de la « superbe » vie des ces peuples natifs, au sein d’une nature luxuriante et accueillante, jouant à d’amicaux jeux guerriers entre tribus, ou faisant l’amour sur des peaux de bison. On aurait aimé y croire mais la réalité est sans aucun doute bien différente.
Heureusement, Jim FERGUS termine ce récit en nous rappelant qu’aujourd’hui, un nombre inadmissible de femmes indiennes disparaissent, sont violées ou tombent dans la prostitution dans l’indifférence générale et il nous fait rêver à un avenir meilleur avec ses Cœurs vaillants, un groupe d’amazones issu des ces femmes blanches qui tente de les défendre.
La seule touche réaliste de ce roman qui, à mon avis, n’était pas nécessaire.
« Toutes les religions semblent être organisées au bénéfice du sexe masculin, avec pour conséquence que les femmes sont reléguées au second plan : elles accouchent, élèvent les enfants, s’occupent des corvées. Voilà pourquoi je me méfie des religions ».
« Les Amazones » sont le dernier volet de la trilogie de Jim Fergus « Mille femmes blanches » dont le point de départ est le programme confidentiel du gouvernement américain dont le but est d’envoyer des femmes blanches volontaires chez les Indiens pour épouser des Cheyennes et leur faire des enfants afin de les convaincre de déposer les armes et d’intégrer le monde soi-disant civilisé.
À travers les journaux de May Dodd et Molly McGill, Jim Fergus nous entraîne à nouveau à la suite de ce peuple indien, un peuple discret qui se confond avec la nature.
« Un nom humble et sans prétention qui sous-entend que nous faisons partie du monde animal, sans pour autant nous estimer meilleurs ni supérieurs, juste différents. »
C’est une véritable étude d’ethnologie, Jim Fergus nous plonge au cœur des tribus indiennes, leur organisation complexe, leurs rites, leurs coutumes, la chasse et le respect du gibier :
« Avant de lui planter mon couteau dans le cœur, je lui ai demandé pardon, l’ai remercié pour son sacrifice, comme le font les Cheyennes en prenant la vie d’un animal »
La vie quotidienne de la tribu, le camp que l’on monte et démonte au gré des saisons, les croyances et les superstitions, les danses avec les costumes et les peintures sur le visage, les jeux guerriers avec d’autres tribus. L’activité de voleurs de chevaux et les attaques contre l’armée américaine.
Deux thèmes principaux se dégagent de ce troisième volet, la force des femmes qui portent la survie de leur communauté et à l’opposé la lente disparition du peuple indien et de sa culture, miné par une vie facile et le refuge dans la drogue et l’alcool. Sans compter les terribles statistiques d’aujourd’hui : 10 fois plus d’Indiennes victimes d’homicides que dans la population en général, une Indienne sur trois a subi un viol ou une tentative de viol, 84 % ont souffert de violences physiques, sexuelles ou psychologiques.
Si je me suis à nouveau plongé avec plaisir dans cette aventure, Jim Fergus étant un narrateur hors pair, j’ai parfois eu l’impression que le récit tournait en rond.
Quel plaisir de retrouver les grandes plaines en compagnie des personnages que nous avions laissés en refermant "La vengeance des mères". Je ne dirai pas grand chose sur les tenants de cette nouvelle aventure pour ne pas gâcher les surprises qu'a concoctées Jim Fergus pour notre plus grand plaisir. Sachez seulement que cette fois, c'est Molly Standing Bear la descendante de Molly McGill qui nous présente les carnets. Avec son caractère bien trempé elle n'y va pas par quatre chemins pour remettre les choses en place! Et à travers elle, Jim Fergus fait le pont entre passé et présent, alertant sur la condition des femmes Indiennes d'aujourd'hui qui sont, dans une indifférence quasi totale, victimes d'agressions, de viols et de disparitions dans des proportions bien plus élevées que les autres américaines.
A travers les carnets, c'est la fin du monde Indien qu'il nous conte, le dilemme des personnages qui doivent choisir entre la guerre et la résignation, tuer ou être tuer. Son écriture est toujours aussi immersive et addictive, on vit avec les tribus, on ressent leurs joies, leurs peines et leurs doutes.
Ce roman qui met fin à la trilogie commencée avec Mille femmes blanches, est un nouveau coup de cœur que je referme avec tristesse, les personnages et les grandes plaines vont me manquer.
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