Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Je me réjouis sans cesse de dénicher de petits trésors chez les bouquinistes. Je suis tombée par hasard sur « Revanche des purs », un recueil de poésie de Jacques Chessex dont l’œuvre a été récompensée du grand prix Jean Giono. Il avait aussi été lauréat en 1992 du prestigieux Prix Mallarmé avec « Les aveugles du seul regard ».
De Jacques Chessex, je connaissais les romans, « L’ogre » ou « Le vampire de Ropraz » entre autres, et je dois avouer que le poète m’était inconnu. Lacune comblée grâce à ce recueil.
La poésie de l’auteur Vaudois prend ses racines dans la campagne du Jorat où il habitait et dont il se nourrissait.
Outre la nature, plusieurs thèmes cohabitent dans ses poèmes, comme Dieu a qui il s’adresse
« Voudras-Tu que je me trouble/ De Toi seul/ Comme je fais avec la neige », ce Dieu intimement mêlé à la nature et qui « a voulu la pourriture du corps blanc ».
Les animaux foisonnent dans ces poèmes où les porcs sont aimables, le renard revient de l’enfance et les mésanges sont en larmes.
Dans « Salués » Jacques Chessex célèbre des gens célèbres, Cocteau, Goya, Schubert… il évoque la mort pour certains comme dans « Mort de Balthus » et il écrit dans « Mort de Jean-Paul II »
« Ses poèmes disaient la montagne verte
Le torrent jailli dans l’ombre
De la forêt originelle »
Car oui, ce que l’on sait moins, c’est que, avant son élection à la papauté sous le nom de Jean-Paul II, Karol Wojtyla était dramaturge et poète.
Mais le thème le plus présent, voire le plus prégnant, est bien la mort. Le poète la tourne même en dérision dans « Le pain des forts » en déclamant :
« Et me voyant dans ce miroir/ Je ris sous l’herbe si noire ». Et il met avec talent sa propre mort en scène dans « Faire-part » où il précise : « maintenant je tiens peu de place/ juste un invisible espace/ Entre mon ancienne vie et moi »
Il faut se laisser porter par le style puissant jusqu’à l’âpreté de Jacques Chessex. Un poète ne meurt jamais, il nous suffit de relire ses poèmes pour qu’il renaisse de ses cendres, et c’est tant mieux.
Des tombes profanées, les membres des corps arrachés et dévorés... l'idée de vampirisme entre insidieusement dans les esprits. Et pourquoi Favez apparaît comme le coupable idéal ? Parce qu'il est simple d'esprit, ses yeux sont rouges : apparence physique, comportement, tout est contre lui. A Ropraz, le temps semble suspendu en cet hiver 1903. Jacques Chessex s'appuie sur un fait réel... et rien n'est moins sûr que Favez soit le coupable.
Et vous ? Vous laisserez-vous séduire par les préjugés ?
Pour moi ce roman est trop violent et ça prend le dessus sur l'histoire.
C’est une histoire terrifiante
L’auteur a su disséquer un fait divers particulièrement morbide pour en extraire un roman plus proche de l’étude de mœurs que du policier.
L’intrigue est bien construite
Le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la chute finale. J’avoue être restée sur ma faim quant à la révélation, surprenante, de l’identité du soldat inconnu.
L’auteur nous entraîne dans son histoire en utilisant tout à tour une écriture journalistique, quand il s’agit de relater les faits, une écriture lyrique et poétique quand il pioche dans son imagination. Sous sa plume, nous revivons les peurs ancestrales enfouies au plus profond de nos mémoires. Il joue avec nos propres angoisses
Les personnages sont bien décrits, le roman est bien documenté sur cette époque trouble et on apprend beaucoup de choses
Tout en frissonnant d’horreur, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.
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