On aime ses romans, sa façon de nous raconter le monde, avec un regard transversal, curieux et gourmand.
Rencontre au café littéraire d'Orange à Paris avec Erik Orsenna à l'occasion de la publication de son dernier roman, "Mali, Ô Mali" (Stock), suite de Madame Bâ, paru il y a déjà dix ans et où l'on retrouve Marguerite Dyumasi...
On aime ses romans, sa façon de nous raconter le monde, avec un regard transversal, curieux et gourmand.
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"L’Origine de nos amours" (Stock), Erik Orsenna à livre ouvert
Sans vin, l'or est beau
Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :
https://www.aikadeliredelire.com/2023/05/lu-et-approuve-histoire-dun-ogre-derik.html?m=1
De mémoire, tout le monde sait que les ogres sont des géants à l'aspect effrayant se nourrissant de chair humaine. Ce que tout le monde espère toujours, c'est que ce derniers n'existent que dans les contes de fées racontés pour effrayer les enfants pas sages...
Et pourtant, dans cette Histoire vraie, il nous est proposé de faire la connaissance de l'un d'entre eux, réel, vivant et omniprésent de notre paysage industriel, médiatique et peut-être bientôt politique?
Riche de préceptes pour les néophytes en finances, comme moi, avec la pédagogie qu'on lui connait, le Narrateur, fidèle à sa vocation d'ancien Professeur d'économie, nous éclaire de son savoir. De même, il n'hésite pas à papillonner de part et d'autre de sa propre ligne narrative, tantôt côté personnage, tantôt côté lectrice, lecteur.
Moins virulent qu'un pamphlet, moins expéditif qu'une chronique, Histoire d'un ogre, à l'instar de Gargantua de Rabelais au XVIe siècle est un roman satirique dont le but est surtout de démontrer l'emprise de l'Ogre sur notre société laquelle devrait s'inquiéter de savoir "Que restera-t-il quand il aura tout dévoré?".
Plus que l'histoire proprement dite, c'est-à-dire le portrait du personnage et la critique du capitalisme, c'est la dimension littéraire qui m'a plu. La qualité d'écriture, la richesse des figures de style et l'indéniable talent de conteur de l'Académicien.
Ce livre s'inscrit dans le cadre des actualités incandescentes de ces dernier mois.
Bonus: Si vous êtes du genre, quelques confidences et mises en lumière de certaines affaires (pas toutes quand même) vous y attendent.
Bonus bis: le Narrateur vous livre sans compter tous ses bons plans restaurants, psychologues, j'en passe et des meilleures. Si vous êtes à la recherche de recommandations amicales.
+ À lire si vous êtes passionné(e) de propos savants et curieuse ou curieux de faire la connaissance de notre Ogre invisible mais vivace et vorace. Cette curiosité-là vous ouvrira les yeux et vous tendrez mieux l'oreille.
- S'abstenir si vous êtes insensible au genre littéraire en général et aux contes en particulier. Je veux dire par là que vous pouvez exactement retrouver l'équivalent informatif du contenu de ce livre à travers les actualités.
Il n’y a que l’Antarctique et l’Islande qui leur échappent encore. Partout ailleurs, ils sont des nuées, éphémères mais sans cesse renouvelées – sept générations en un an – et donc dotées d’une capacité d’adaptation qui les rend quasi invincibles. Et ils tuent. Dengue, chikungunya, zika, fièvre jaune, paludisme... : responsables de plus de 800 000 décès humains par an, les moustiques sont notre premier ennemi sur cette planète. Pourtant, les éradiquer pourrait avoir des conséquences plus terribles encore...
Après ses trois autres « précis de mondialisation » sur le coton, l’eau et le papier, Erik Orsenna, alors ambassadeur de l’Institut Pasteur – il occupe le siège du scientifique à l’Académie française –, s’intéresse en 2017 à la « géopolitique du moustique ». Pour tout comprendre de ces petits mais costauds envahisseurs, il s’est rendu dans les pays où ils sévissent le plus, a rencontré d’éminents spécialistes de l’Institut Pasteur, à Paris, Dakar, Cayenne et Phnom Penh, et, avec une précision teintée d’humour, mêle ses réflexions, elles aussi souvent piquantes, à cet ouvrage de vulgarisation scientifique co-écrit avec sa compagne, l’angiologue Isabelle de Saint Aubin.
Le texte est intéressant, voire souvent fascinant, et a de quoi faire frémir. Car le constat est sans appel. Ce ne sont pas seulement le moustique et ses multiples espèces qui, toujours plus résistants, apprennent à conjurer toutes nos tentatives pour les vaincre. Les parasites, virus et bactéries, dont ils sont aujourd’hui les vecteurs les plus efficaces – loin devant les tiques, chauves-souris et autres hôtes déjà bien inquiétants dans ce livre – et que nous n’avons pas encore tous rencontrés – la covid-19 n’a surgi au grand jour qu’après la rédaction de cet ouvrage –, sont eux aussi tellement intelligents et opportunistes dans leur stratégies de survie qu’ils rendent inutile, et même dangereuse, toute velléité de destruction de leurs porteurs actuels. Sans parler des multiples espèces indispensables que la disparition du moustique condamnerait à périr d’inanition, tous ces organismes tueurs auraient vite fait de trouver une solution de rechange, peut-être plus terrible encore pour nous, pauvres Goliaths pourtant prompts à jouer les apprentis sorciers, autrefois à coups de produits chimiques, aujourd’hui, à l’aide de la génétique.
Documenté et instructif, ce mémento sur le moustique se lit comme un roman, parfois drôle, souvent étonnant, riche de pistes de réflexion dont on regrette seulement que ce format ne se prête à leur développement. Citons en deux, à méditer au son crispant de cet insecte si détesté : « Voilà le secret pour survivre : l’adaptation ! (…) de là, venait peut-être la fragilité et la noblesse de l’espèce humaine. Elle voulait changer la vie. Et la vie se vengeait. Il est vrai que, si notre espèce voulait tant « changer la vie », c’était à son seul bénéfice. » « Quand la dynamique de l’espèce l’emporte sur la revendication de l’individu, il y a gros à parier que la vitalité générale y gagne. »
Noël 1511, Hispañola.
Le roman commence avec le prêche d'un prêtre qui fustige les colons pour la façon cruelle et ignoble dont ils traitent les indiens à qui ils ont volé la terre. Et donc la question de leur légitimité est posée. Un prêtre dominicain, Bartolomé Las Casas, en quête de vérité, demande au frère de Christophe Colomb de raconter.
Ainsi l'histoire de Christophe Colomb et de son frère Bartolomé nous est contée par celui-ci alors qu'il est au soir de sa vie.
Bartolomé est éduqué dans une Sainte ignorance par un vieux prêtre, comme si ne pas savoir préservait du mal. Pourquoi cette haine du savoir chez les prêtres alors que les grecs avaient démontré depuis deux millénaires que la terre était ronde ?
Bartolomé apprit la cartographie auprès de maître Andrea, cartographe à Lisbonne, ce qui allait lui ouvrir l'esprit et changer le cours de sa vie et celle de son frère Christophe.
Il nous emmène au fil de ses pérégrinations, de Gênes sa ville natale à Hispañola, en passant par Lisbonne, lieu qu'il a tant aimé. Avec lui, on découvre le monde du XVème siècle et ses modes de vie. On a beau savoir que de l'ignorance naissent la peur et les superstitions, ça reste incroyablement surprenant et même consternant. On touche du doigt la fascination des hommes pour la mer, et la répulsion des femmes pour celle qui leur prend leurs maris et leurs fils, on baigne dans l'atmosphère de Lisbonne, où l'arrivée d'un bateau déplace à chaque fois bon nombre d'habitants dans une liesse absolue.
J'ai parfois trouvé que ça manquait d'explication, des petits renvois en bas de page auraient été les bienvenus. Cependant j'ai beaucoup aimé l'évocation des voyages à travers le monde connu à cette époque, ainsi que le voyage dans le temps au côté du découvreur du nouveau monde.
Pourtant, Il est beaucoup plus question de Bartolomé Colomb que de son célèbre frère. C'est qu'il a envie qu'on l'écoute !... lui qui a toujours été éclipsé par Christophe. Et il se raconte encore et encore. Et moi qui pensais découvrir l'Amérique avec eux... Il n'est pas question ici de cette odyssée mais de tout ce qui l'a précédée.
Passion des cartographes pour leur art mais aussi pour les livres, de la mer et de la découverte pour les navigateurs, ainsi que tous leurs rêves aux uns et aux autres, ce roman m'a ouvert un monde dont j'ignorais tout. Je suis cependant déçue de n'avoir pas fait la traversée, moi qui rêvais d'aventure.
Malgré cela, il faut bien dire que l'écriture est magnifique.
Sitôt lue la quatrième de couverture de ce nouvel opus d'Erik Orsenna, sitôt glissé dans ma liseuse. J'avais apprécié sa bio de Pasteur, et je me régalais d'avance à la lecture de celle de Vincent Bolloré !
Mais si la première partie fut conforme à les attentes, avec en prime des détails croustillants - les confidences d'une vieille dame - auxquels je ne m'attendait pas _ la suite fut pour le moins soporifique et éloignée du sujet !
On comprend que l'auteur n'aime pas l'ogre, ni sa voracité ni son appétit insatiable pour ce qu'il ne possède pas, mais surtout il ne supporte pas que cet ogre après l'audiovisuel s'en prenne à l'édition.
Pour montrer toute la vilenie du personnage, l'auteur devient voyeur !
Et là ... je n'ai pas compris l'usage de cet artifice alors que l'essai était bien engagé !
Trop de rancœur tue le propos
Ce fut le cas ici et bien dommage ...
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