2018 commence abruptement avec la mort des éditeurs Bernard de Fallois et Paul Otchakovsky-Laurens et celle du grand écrivain israélien Aharon Appelfeld.
2018 commence abruptement avec la mort des éditeurs Bernard de Fallois et Paul Otchakovsky-Laurens et celle du grand écrivain israélien Aharon Appelfeld.
Chaque année révèle ses surprises et bien heureusement les pépites foisonnent !Un bon cru que celle-ci où les auteurs confirmés nous ont surpris, d'autres ont acquis leur notoriété en recevant de nombreux prix, certains sont carrément époustouflants par leur talent ou leur œuvre colossale. Prenez le temps de les lire, vous ne serez pas déçus !
Alors qu’Albin Michel réédite son Journal d’un raté, le sulfureux dissident russe Edouard Limonov fait l’objet d’un livre écrit par Emmanuel Carrère (POL) et qui porte son nom.
Ma lecture la plus éprouvante (mais belle) de ces derniers mois
Décembre 2004 : Emmanuel Carrère est en vacances au Sri Lanka avec sa famille lorsque le tsunami frappe. Lui et sa famille seront saufs mais des amis rencontrés sur place viennent de perdre leur petite fille, Juliette.
Au retour de leur séjour, sa compagne Hélène apprend que sa sœur Juliette est atteinte d'un cancer.
La proximité de ces deux événements tragiques va décider Emmanuel Carrère à écrire un livre sur ces deux histoires.
Le récit est poignant sans être pleurnichard, les scènes, pour dramatiques qu'elles soient, sont écrites avec délicatesse. Cette délicatesse est amplifiée par la lecture douce et sensible d'Eric Caravaca.
L'histoire d'Etienne, le juge ami de Juliette, rescapé d'un cancer, le travail qu'ils ont effectué ensemble, l'histoire de Juliette, celle des surendettés, celle des touristes croisés au Sri Lanka, autant d'autres vies que la sienne qu'Emmanuel Carrere nous raconte avec empathie.
La résonance très personnelle de ce récit m'a souvent tiré des larmes, c'est triste mais c'est tellement beau de savoir que le souvenir d'une personne pourra vivre au travers d'une œuvre.
Les parallèles avec la vie d'Emmanuel Carrère et son œuvre, notamment Jean-Claude Romand, outil de mort, qui revient assez régulièrement, sont très intéressants.
Je ressors de cette lecture les yeux embuées, et même carrément noyés, et une forte envie de lire L'adversaire.
Je voulais en savoir plus sur la méditation, ce roman m'a conquis de ce point de vue, pas du tout manichéen, ironie et bienveillance sont au programme.
Un art du roman, sensible, toujours au rendez-vous avec Emmanuel Carrère
Ce livre d'Emmanuel Carrère avait une grosse pression en arrivant entre mes mains : offert par @point.a.laligne comme l'un de ses coups de cœur absolu de sa vie de lectrice, vous en avez rajouté une couche en me conseillant de sortir les mouchoirs...
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce roman, il serait bien vain de le résumer avec justesse, tant il comporte d'éléments multiples et variés. Je peux tout de même vous dire que le narrateur (l'auteur donc, puisqu'ici, « tout y est vrai ») a assisté à deux deuils dans son entourage et que ce livre est le récit de ces événements. Au delà de ces tragiques histoires de vies, ce récit devient un prétexte (pour l'auteur) à se questionner, comparer sa vie, chercher le bonheur, comprendre son incapacité à être heureux, se souhaiter le meilleur. Il y aborde, en plus du deuil, les thèmes de la misère et du surendettement, de la maladie et plus globalement de notre rapport aux autres, notre rapport à leur bonheur et à leurs malheurs.
J'ai eu du mal à comprendre où il voulait en venir et je suis restée assez neutre une bonne partie du récit. Il m'a même pas mal agacée dans les premiers chapitres, ayant l'impression d'un auteur autocentré qui rapportait tout à lui.
Mais il a finalement réussi à me toucher véritablement dans le dernier tiers du livre, jusqu'aux larmes : vous aviez vu juste !
Parce que l'injustice est sûrement ce qui me bouleverse le plus violemment et me met le plus en colère, parce qu'elle me touche depuis ma plus tendre enfance. L'injustice de ceux qui galèrent et qu'on enfonce, l'injustice pour ceux qui restent, ceux qui doivent survivre après les vagues qui détruisent tout sur leur passage.
Si je ne l'estampille pas en coup de cœur, c'est parce que j'ai eu de la difficulté à comprendre son cheminement, le livre en tant que tel m'a paru légèrement bancal dans sa construction.
Mais à part ça, la prose d'Emmanuel Carrère m'a réellement touchée, et m'a interpellée (encore et toujours) sur mon rapport aux autres et le jugement que je ne devrais pas leur porter, ainsi que sur mes angoisses quant à la perte de mes proches. Des réflexions qui vont faire sens pendant longtemps...
Le titre dévoile en partie le sujet du livre. La quatrième de couverture le présente. « C’est un livre sur le yoga et la dépression/ sur la méditation et le terrorisme/ Sur l’aspiration à l’unité et le trouble bipolaire/Des choses qui n’ont pas l’air d’aller ensemble/En réalité, si : elles vont ensemble ».
C’est un récit de quatre années de la vie de l’auteur, qui commence par un stage de yoga et de méditation « Vipassana » au cœur du Morvan, dans le respect « du noble silence ». Puis survient l’attentat contre Charlie Hebdo, cas de force majeure pour interrompre la session, il doit préparer un texte pour l’enterrement de Bernard Maris. Se succèdent ensuite, une longue hospitalisation suite à un mal-être qui glisse crescendo vers les abîmes les plus profonds. Le moindre apaisement est cependant accompagné par les rythmes alternatifs de la Polonaise héroïque de Chopin.
En empathie avec l’auteur face à la maladie, je comprends ses espoirs, ses doutes comme ses moments de plénitude et d’union, son désespoir face aux choses cruelles de la vie, mais sa mise à nu totale de l’âme s’associe mal à son statut de personne socialement privilégiée. Aucune relation de cause à effet, mais j’ai vu cela comme une dissonance. Dans le camp de réfugiés de Lesbos qu’il rejoint lors d’un séjour en Grèce, beaucoup de jeunes - à qui il apporte de l’aide- sont confrontés à la dépression…
Je préfère penser que ce livre fait partie de la thérapie de l’auteur et le considérer comme un témoignage, très autocentré. En ce sens, c’est un livre utile, mais rien d’un « petit livre souriant et subtil sur le yoga » . D’ailleurs, fallait-il rassembler autant de sujets?
Ainsi, je reste sur le souvenir de Limonov et bien d’autres.
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