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Carole Martinez

Carole Martinez

Carole Martinez a d’abord tenté de devenir comédienne. Elle a dirigé une troupe de théâtre avant d’admettre qu’elle manquait de talent et de reprendre des études de lettres tout en rédigeant des piges pour des journaux d’entreprises. Elle a ensuite enseigné les lettres en banlieue parisienne dura...

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Carole Martinez a d’abord tenté de devenir comédienne. Elle a dirigé une troupe de théâtre avant d’admettre qu’elle manquait de talent et de reprendre des études de lettres tout en rédigeant des piges pour des journaux d’entreprises. Elle a ensuite enseigné les lettres en banlieue parisienne durant dix ans en écrivant les premières pages d’un roman « Le Cœur cousu », sorti chez Gallimard en 2007 (14 prix littéraires). Son deuxième roman, « Du domaine des Murmures » (Gallimard) a remporté le Prix Goncourt des lycéens en 2011. Le troisième « La Terre qui penche » (Gallimard) est sorti à la rentrée 2015. Elle est aussi l’auteur d’un roman jeunesse « L’œil du témoin » (Edition Rageot), d’un album jeunesse « La Belle et la Bête » (Gallimard) et d’une bande dessinée, « Bouche d’ombre » (Casterman, 2014/2015/2017).

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Articles en lien avec Carole Martinez (4)

Avis sur cet auteur (153)

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    Couverture du livre « La terre qui penche » de Carole Martinez aux éditions Folio

    Les Lectures de Cannetille sur La terre qui penche de Carole Martinez

    Quand elle est morte en 1361, Blanche n’avait que douze ans. Le récit de son existence nous parvient au travers de deux voix réunies dans la même tombe, celle de l’enfant qu’elle fut et qui se raconte au présent, avec la vivacité fraîche et naïve du jeune âge, et celle de la vieille âme qu’elle...
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    Quand elle est morte en 1361, Blanche n’avait que douze ans. Le récit de son existence nous parvient au travers de deux voix réunies dans la même tombe, celle de l’enfant qu’elle fut et qui se raconte au présent, avec la vivacité fraîche et naïve du jeune âge, et celle de la vieille âme qu’elle est devenue de nos jours, son fantôme lesté d’une sagesse de six cents ans et qui, se souvenant de ce passé consécutif à une terrible épidémie de peste, lui donne une perspective évocatrice du long et difficile chemin parcouru par l’humanité au travers des siècles.

    Privée dès le plus jeune âge de sa mère, morte de la pestilence qui, succédant à la Guerre de Cent ans au mitan du XIVe siècle, a emporté une personne sur trois et vidé en quelques années le pays de ses forces vives, Blanche ne connaît que l’autorité brutale d’un père rendu plus paillard et soudard encore par sa puissance seigneuriale. Elle qui rêve tant d’apprendre à lire et de courir librement comme les garçons de son âge – toutes actions interdites au sexe faible et déraisonnable qu’il faut préserver de ses penchants pervers – se retrouve à onze ans arrachée à ses sœurs et emmenée dans un fief voisin, au château des Murmures, y faire son apprentissage de promise au doux mais débile Aymon.

    L’imagination et le fort tempérament de Blanche colorent son récit, par ailleurs d’une grande précision historique, d’une magie onirique empruntant au conte merveilleux et à la fable fantastique qui, alliée à une langue poétique d’une envoûtante beauté, ensorcelle le lecteur sitôt la lisière des premières pages franchies et son étonnement enjambé. Et tandis qu’autour de cette période charnière, frappée d’une crise d’une telle ampleur qu'entre mauvaises conditions climatiques, famines, épidémies, razzias dévastatrices perpétrées par les grandes compagnies – ces bandes de mercenaires privés d’employeurs par la fin de la guerre –, elle devait sonner la mort du Moyen Age et le début d’un long processus de sortie de la féodalité, tandis donc que les regards de Blanche enfant et de Blanche vieille âme se renvoient en miroir ce qu’elles furent et ce qu’elles devinrent, c’est toute l’évolution du pays qui transparaît métaphoriquement, entre l’époque médiévale, son ignorance, ses peurs et ses superstitions pleines de magie, et celle d’aujourd’hui, plus rationnelle mais nostalgique de sa fantaisie perdue.

    Traversé par les grandes peurs primitives liées à la mort et peuplé de figures, ogres ou fées, directement inspirées de l’imaginaire des contes et des légendes, le récit fait aussi la part belle à cette terre franc-comtoise qui penche de toute la hauteur de ses coteaux en terrasses, péniblement façonnés au détour d’épaisses forêts, en surplomb de la Loue, cette rivière-femme aussi traîtresse qu’enchanteresse qui avale les hommes venus s’y mirer. Un livre d’une grande richesse historique et poétique, au charme si puissant qu’il vous laisse éperdu d’admiration pour son écriture si imaginative et si belle. Au-delà du coup de coeur.

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    Couverture du livre « Les roses fauves » de Carole Martinez aux éditions Gallimard

    Chantal Lafon sur Les roses fauves de Carole Martinez

    Cet étrange parfum de roses fauves dans le sillage des femmes
    De beaux portraits de femmes, une nouvelle fois, sous la plume de l’auteur.
    Bretagne de nos jour, la narratrice souhaite s’y réfugier pour écrire son livre. Mais une rencontre fait tout basculer et l’histoire va bien au-delà de ce...
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    Cet étrange parfum de roses fauves dans le sillage des femmes
    De beaux portraits de femmes, une nouvelle fois, sous la plume de l’auteur.
    Bretagne de nos jour, la narratrice souhaite s’y réfugier pour écrire son livre. Mais une rencontre fait tout basculer et l’histoire va bien au-delà de ce qu’elle imaginait écrire.
    Une femme qui boite, c’est la silhouette aperçue . Lola Cam modeste postière cache bien des secrets. Ce cœur vacillant, qui a toujours été rabrouée et ramenée à son handicap va éprouver un véritable coup de foudre amical pour cette nouvelle venue dans son paysage.
    Côté cœur, son expérience se limite à veiller sur cinq cœurs cousus, enfermés dans une armoire ancienne. Le cœur d’une lignée de femme.
    «Des cœurs de femmes battent dans la vieille armoire de Lola. Ils racontent une histoire qui a commencé il y a plus d’un siècle en Espagne, du côté de Málaga, là où la coutume voulait que les filles aînées héritent du cœur cousu de leur mère morte. Les femmes de cette famille n’avaient pas grand-chose à s’offrir, pas de terre, pas de maison, pas de bijoux, mais elles savaient toutes écrire, elles s’enseignaient ça de mère en fille, et leurs cœurs débordaient de secrets.
    Un cœur bien rempli est-il le signe d’une vie riche ?
    Écrit-on davantage quand on a aimé ? Quand on a vécu intensément ? Quand on a voyagé ?
    C’est étrange de savoir ces cœurs tranquilles au fond d’une armoire bretonne, inviolés, pleins de vies émiettées. Des cœurs déplacés, exilés, défendus par un dérisoire verrou de fil. Des cœurs où nul n’est allé fourrer son nez, car on dit que le cœur d’une mère ne doit pas être ouvert, sinon malédiction ! Par superstition ou par respect, les Espagnols se plient à cet interdit et les cœurs ne sont jamais forcés. »
    Un seul s’est ouvert de lui-même et c’est celui d’Inès Dolorès.
    Le jour la poste sert de centre d’accueil pour ces femmes qui viennent s’y réconforter, c’est le lieu de tous les bavardages, nouvelles fraîches mais surtout étalage du temps passé. Cela va intéresser notre narratrice.
    Lola Cam va oser l’inviter chez elle, elle qui ne reçoit personne.
    La complicité est si évidente qu’elle va ouvrir son armoire à sa nouvelle amie . Et ce cœur qui a fendu l’armure, elles vont le faire vivre en prenant connaissance de tous ces petits papier qui raconte l’histoire de la femme qui les a écrits sentant sa fin proche.
    À sa façon si particulière l’histoire va prendre de multiples tournures, des saveurs, des senteurs, des images, le tout à foison, comme pour nous envoûter, car ce parfum de roses le lecteur en a les narines emplies, jusqu’au vertige.
    La vie d’Inès est unique, troublante, dérangeante, enivrante.
    L’auteur, visiblement croit que chaque femme a une vie digne d’un intérêt particulier.
    Dans le sillage du parfum des roses fauves, la sauvagerie a sa place, ce parfum sème-t-il la mort ou la passion ? Et si ce parfum était annonciateur d’une passion entraînant la mort ?
    A vous de le découvrir, une chose est certaine, ce n’est pas un récit linéaire et vous devrez accepter de vous laisser porter voire vous perdre dans ces multiples histoires, mais sans craindre de vous perdre puisqu’il n’y aura pas un chemin meilleur que l’autre.
    C’est un conte merveilleux, sensuel, onirique et fantastique, qui va vous isoler dans une bulle, le temps de lire, et vous en sortirez empli d’émotions riches et hautes en couleur.
    Cette légende de cœur cousu est comme la boîte de Pandore.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/04/05/les-roses-fauves/

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    Couverture du livre « Le coeur cousu » de Carole Martinez aux éditions Folio

    Chantal Lafon sur Le coeur cousu de Carole Martinez

    La conteuse laissera pour traces vos frissons
    Soledad est la petite dernière de la fratrie de la famille Carasco.
    Dans les années 30, au sud de l’Espagne Frasquita n’est pas une jeune fille comme les autres, possède un don qu’elle devra transmettre de fille en fille, selon un rite très précis...
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    La conteuse laissera pour traces vos frissons
    Soledad est la petite dernière de la fratrie de la famille Carasco.
    Dans les années 30, au sud de l’Espagne Frasquita n’est pas une jeune fille comme les autres, possède un don qu’elle devra transmettre de fille en fille, selon un rite très précis et l’objet sera une boîte à n’ouvrir que neuf mois après la cérémonie qui se fait toujours à la période du Carême.
    Frasquita sait repriser comme personne, puisque chaque chiffon qui passe entre ses mains devient une œuvre d’art.
    Magicienne ou sorcière cela dépend de qui vous en parle.
    Marié à José un forgeron qui lui aussi aurait eu de l’or entre les mains si son esprit ne s’était égaré, s’il avait su voir le trésor qui habitait sa maison.
    Les grossesses s’enchaînent et les délivrances sont l’affaire de toutes. Après deux filles, un garçon est venu (il est roux autant dire marqué par le diable) puis trois filles suivront.
    Lorsque José mise Frasquita comme enjeu de ses paris, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, déjà bien plein.
    Frasquita prend sa marmaille sous son aile et traverse le pays et se trouve confronter et enrôler dans la révolution sociale qui secoue ce pays.
    « Le monde était calme encore ce soir où la mère y entra. Certes, les mots étaient déjà prononcés, des couteaux s’aiguisaient dans l’ombre, le silence pleurait. Le ventre du monde vrombissait de milliers de prières murmurées, la foule des désespérés contenue par la peur, par les traditions, par des siècles d’asservissement ne parvenait plus à dégorger sa peine. Le monde était calme, mais trois sacs de craie allaient suffire à l’embraser. »
    Cette révolution est à l’image du séisme qui secoue sa vie.
    Soledad raconte ces générations de femmes qui transmettent la vie et plus encore.
    Dans ce décor du sud espagnol, où la vie est aride, dont les vies ordinaires peuvent ressembler à des épopées avec une myriade de joies et de peines.
    Une vie comme une vaste broderie, qui fait chatoyer les couleurs, qui dans chaque point peut dissimuler autant de secrets que de trésors.
    A chacun de savoir lire.
    Structurer en trois parties, cette narration épouse le cycle de la vie.
    Chacun des enfants de Frasquita développera un don qui lui sera particulier.
    L’auteur brosse des portraits noirs mais aussi sait par la magie de ses mots faire des femmes de cette famille des femmes flamboyantes.
    Ce réalisme magique n’est pas sans rappeler Cent ans de solitude de Garcia Marquez, ce roman a le souffle des grandes épopées.
    La condition féminine de cette époque est justement décrite et son pendant étant de vivre sa vie en se détachant du regard des autres, c’est cela aussi que la mère transmet à ses filles et Soledad en est l’exemple ultime.
    « Je suis ce dernier vers, cette main rouge, enluminée de henné, qui mit fin à notre course folle, je suis celle qui obligea ma mère à se coucher. Je suis le bout du voyage ? Je suis l’ancre et je ne peux qu’écrire pour que meure l’histoire qui nous berce et nous mure et fait de nous des êtres différents, intraduisibles et étranges à tous. »
    La sonorité de cette écriture nous happe, nous envoûte, nous entraîne, et l’imparfait du subjonctif qui danse sous nos yeux chante merveilleusement à nos oreilles.
    C’était une relecture pour moi, et si vous n’avez pas lu cette merveille, n’hésitez plus.
    Comme l’écrivait Gabriel Garcia Marquez :
    « Je n’ai jamais oublié qu’on ne devait lire que les livres qui nous obligent à les relire. »
    Pour moi, il n’y a pas plus belle définition de la littérature et Carole Martinez fait partie de ces écrivains rares qui subliment les relectures.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/03/30/le-coeur-cousu/

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    Couverture du livre « Les roses fauves » de Carole Martinez aux éditions Gallimard

    Pilly sur Les roses fauves de Carole Martinez

    Après un début de lecture plus qu'incertain, je crois bien que j'ai été littéralement envoûtée par la plume de Carole Martinez.
    Quel délice de lecture !
    Un mélange de conte, de poésie, de fantastique... avec des moments plus rudes et plus réels, d'autres sensuels voire érotiques...
    Je me suis...
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    Après un début de lecture plus qu'incertain, je crois bien que j'ai été littéralement envoûtée par la plume de Carole Martinez.
    Quel délice de lecture !
    Un mélange de conte, de poésie, de fantastique... avec des moments plus rudes et plus réels, d'autres sensuels voire érotiques...
    Je me suis laissée porter par l'histoire de Lola Cam et de ses aïeules avec délectation, et dans celle de la narratrice qui plonge de toute son âme dans ce passé finalement découvert.

    "Lola vit en Bretagne au-dessus du bureau de poste où elle travaille. Elle est jolie, sage et boiteuse. Elle ne désire rien et se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de son potager et, dans sa chambre, face au grand lit où elle s'interdit de rêver, trône une armoire de noces pleine des cœurs de ses aïeules.
    Dans la région d'Espagne où sont nées ses aïeules, quand une femme sent la mort venir, elle brode un coussin en forme de cœur qu'elle bourre de bouts de papier sur lesquels sont écrits ses secrets... À sa mort, sa fille ainée en hérite avec l'interdiction absolue de l'ouvrir. Des cœurs de femmes battent dans la vieille armoire de Lola. Ils racontent une histoire qui a commencé en Andalousie, il y a plus d'un siècle. "

    Lola se demande si le passé contenu dans ces cœurs l'ont construite, ont façonné sa vie, son histoire. Mais les secrets sont bien gardés dans ces cœurs cousus, qu'elle se doit de garder intacts.
    "Un jour, l'un des cœurs éclate, libérant les secrets de son aïeule Inès Dolorès."
    Elle hésite à lire les petits papiers qui en sont sortis, mais la narratrice réussira à la convaincre que c'est peut-être le signe qu'on l'autorise à découvrir ce passé.
    Elle y trouve également "un plus petit cœur rempli de graines, d'où naîtront des roses au parfum envoûtant qui envahiront le jardin." Ce sont les roses fauves, des roses très particulières qui ne fleurissent qu'à certaines conditions, qui n'ont rien à voir avec le climat, ou la qualité du sol...

    "Saura-t-elle se laisser porter par son désir, s'affranchir de la voix de son père qui lui a prédit un destin de solitude ?"

    J'espère que vous aurez autant de plaisir que moi durant cette lecture. Laissez-vous porter, c'est le seul conseil que je peux vous donner.

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