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"Rubiel e(s)t moi" de Vincent Lahouze : "Ce livre est une autobiographie fictive, avec des bouts de réel"

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"Rubiel e(s)t moi" de Vincent Lahouze : "Ce livre est une autobiographie fictive, avec des bouts de réel"

Aucun doute, en 2018, un nouvel auteur est né. Son nom ? Vincent Lahouze, comme nous le dit Fabienne DEFOSSE.

 

Joëlle Guinard, fidèle lectrice nous donne son avis sur Rubiel e(s)t moi le roman de Vincent Lahouze.

 

Je ne fais pas partie des nombreuses personnes qui suivent Vincent Lahouze sur les réseaux sociaux où il livre des textes personnels très engagés, je l'ai découvert avec ce livre et je ressors de ma lecture complètement émerveillée. .

Dans Rubiel e(s)t moi Vincent Lahouze entremêle deux histoires, l'histoire autobiographique de son adoption et une fiction dans laquelle il imagine l'enfant qu'il serait devenu s'il n'avait pas été adopté. "Ce livre est une autobiographie fictive, avec des bouts de réel" dit-il.

Né à Medellin en Colombie, Vincent, qui se nommait alors Rubiel, a vécu ses premières années entre les murs gris et froids d'un orphelinat. Adopté par un couple de français à l'âge de quatre ans, il grandit dans le Lot. Il a donc deux mères, "l'Ephémère" qui lui a donné la vie avant de décéder quelques mois après sa naissance et  la "Merveilleuse" qui ne l'a  "pas porté dans son ventre, mais à bout de bras" et deux pères "Le Perfide" qui l'a abandonné et  "Le Repère" qui lui a tout appris.

Malgré tout l'amour qu'il a reçu de ses parents adoptifs, pour Vincent son adoption est à la fois une bénédiction et une malédiction. Il a dû lutter contre l'intolérance et le rejet, faire face aux humiliations à l'école, subir des questions indiscrètes mais il a surtout vécu écartelé entre deux cultures, deux mondes opposés. Il a eu toutes les difficultés du monde à trouver son identité et a vécu une entrée dans le monde adulte très difficile tellement il était rongé par son mal-être. Il ne parviendra à trouver un équilibre que lorsqu'il acceptera de se pencher sur son passé qu'il a refoulé pendant des années grandissant sans un regard en arrière, sans se poser de questions, avec la honte de dire d'où il venait. Il retrace ici son enfance, son adolescence dans des chapitres écrits à la première personne où il se met à nu avec beaucoup de sincérité et d’honnêteté, il déroule le chemin qu'il a pris pour devenir un être complet et se débarrasser de ses fantômes. " Durant mon enfance, mon adolescence, je me suis senti différent, à part. Rien n'a changé une fois adulte. Je continue d'être ce petit enfant, la tête lourde de questions. A porter un masque, à me cacher derrière un costume de superhéros trop grand pour moi."

Parallèlement, dans des chapitres écrits à la troisième personne, Vincent Lahouze met en scène Rubiel, l'enfant qu'il serait devenu s'il n'avait pas été adopté. Il décrit un Rubiel qui, devenu un gamin perdu dans la Rue, intègre un clan dirigé par Juanito. Rubiel survit alors en volant et en mendiant, dormant dans une cabane en carton dans la rue, vivant un quotidien régi par la terreur dans ce pays où les narcotrafiquants sévissent. Au travers de la vie d'un orphelin colombien qui passe des années de souffrance et de fraternité dans la Rue, qui vit de belles rencontres mais aussi des arrachements successifs côtoyant souvent la mort, c'est un portrait saisissant de la Colombie que nous dresse ici Vincent Lahouze...

Vincent Lahouze traite du sujet de l'adoption d'une façon très originale à la façon d'Eric-Emmanuel Schmitt dans "La part de l'autre" dans laquelle l'auteur imagine ce qu'aurait été le monde si  Hitler n'avait pas été recalé à l'école des Beaux-Arts de Vienne. Vincent Lahousse nous raconte deux vies en miroir, Rubiel et Vincent vivent la même solitude, sont hantés par les mêmes fantômes, ressentent les mêmes premiers émois amoureux, ont la même révélation du pouvoir des mots et sont portés par le même amour pour la littérature et pour l'écriture.

Dans ce livre-témoignage sincère et très fort, Vincent Lahouze montre qu'il est important que le passé de l'enfant adopté soit reconnu. J'ai aimé ses variations de style et de mode de narration, il passe de phrases percutantes lorsqu'il relate sa rencontre avec C. , la cocaïne, à des passages éminemment poétiques lorsqu'il évoque certaines relations amoureuses. J'ai beaucoup apprécié la montée en puissance dans l'écriture. Il manie avec adresse l'art de la métaphore notamment avec la lettre C., symbolisant à la fois la cocaïne, la Colombie et Claire, une jeune femme qui a éclairé son chemin.

Un livre très émouvant, une lecture riche en émotions qui offre de nombreuses pistes de réflexion. Un auteur de talent et un homme abîmé par la vie qui se révèle très attachant. 

Une lecture coup de cœur à conseiller aux enfants adoptés et aux parents adoptifs.

© Joëlle Guinard

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