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Philosophie et finitude

Couverture du livre « Philosophie et finitude » de Andre Gravil aux éditions Cerf
  • Date de parution :
  • Editeur : Cerf
  • EAN : 9782204081740
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Loin de pouvoir être réduit à son acception contemporaine, notamment heideggérienne, le concept de finitude est un concept traditionnel.
Tel est le constat qui anime cette recherche dont l'objectif est de mettre au jour certaines de ses figures dans l'histoire de la pensée. il s'agit, en... Voir plus

Loin de pouvoir être réduit à son acception contemporaine, notamment heideggérienne, le concept de finitude est un concept traditionnel.
Tel est le constat qui anime cette recherche dont l'objectif est de mettre au jour certaines de ses figures dans l'histoire de la pensée. il s'agit, en évitant toute interprétation préconçue, d'étudier, sans prétendre à l'exhaustivité, comment ce concept, d'abord présent de façon explicite dans la pensée chrétienne des premiers siècles, se renouvelle ensuite tout au long de l'histoire de la pensée.
Le concept de finitude apparaît inauguralement chez grégoire de nysse, le théologien fondamental de l'infinité divine, pour qui " le fini " - to peratoumenon - est marqué par l'imperfection radicale de ne pas être dieu. l'essence du fini est alors pensée grâce à la liaison platonicienne entre être et non-être. appartenant au domaine général du fini, l'homme est en effet séparé de l'être véritable, mais il possède aussi un être propre : cette double caractéristique est une constante de l'approche chrétienne du fini, que thomas d'aquin exprime dans le concept d'ens finitum " participant " de l'être sans restriction dans sa restriction même.
Refusant la discontinuité médiévale entre l'étant fini et son créateur, encore à leurs yeux présente chez descartes, leibniz et spinoza renouvellent le concept de fini par leur ambition commune d'une rationalité infinie du fini, le premier au travers de la notion de " substance finie " dérivée de l'infini, le second par celle de " mode fini ", affection de la substance infinie. c'est contre de telles approches de la finitude que la philosophie critique réagit : " l'être raisonnable fini " de kant est un sujet originaire et ne peut donc trouver aucun appui dans une rationalité infinie.
L'idéalisme allemand entreprend de dépasser cette finitude kantienne à partir de kant lui-même, en repensant la subjectivité transcendantale. la question du statut à accorder à la finitude - endlichkeit - est au coeur des controverses qui l'animent. heidegger reprendra d'abord, non sans hésitation, ce concept d'endlichkeit, ancré dans la tradition occidentale, en parlant d'une " finitude du dasein ", puis d'une " finitude de l'être ", mais le poids historique d'un tel concept lui apparaîtra rapidement incompatible avec la nouveauté de sa pensée.
Il ressort de cette étude que la question de la finitude consiste moins à se demander si l'homme est ou non un être fini que de déterminer de quelle finitude il est fini. cette détermination est historiquement et philosophiquement décisive car elle concerne l'essence de l'homme, qui peut et doit " se connaître lui-même ".

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