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Peintres et vilains ; les artistes de la Renaissance et la grande Guerre des paysans de 1525

Couverture du livre « Peintres et vilains ; les artistes de la Renaissance et la grande Guerre des paysans de 1525 » de Maurice Pianzola aux éditions Insomniaque
Résumé:

L'historien de l'art Maurice Pianzola (1917-2004), longtemps conservateur au musée d'art etd'histoire de Genève, fit paraître Peintres et vilains en 1958. Ce livre culte insiste sur le lien entre un mouvement social et un mouvement artistique - en l'occurrence la grande Guerre des paysans de... Voir plus

L'historien de l'art Maurice Pianzola (1917-2004), longtemps conservateur au musée d'art etd'histoire de Genève, fit paraître Peintres et vilains en 1958. Ce livre culte insiste sur le lien entre un mouvement social et un mouvement artistique - en l'occurrence la grande Guerre des paysans de 1525 et les maîtres allemands du début du XVIe siècle. Cranach l'ancien, Albrecht Dürer, Holbein, mais aussi le turbulent Urs Graf ou le truculent Hans Sebald Beham : ces peintres et graveurs, figures de la Renaissance artistique et de la sécularisation des représentations, ont tous porté témoignage de cette révolte aux relents d'anabaptisme et de lutte des classes, avec laquelle ils sympathisaient. Elle survint alors que Luther avait rallié à la Réforme nombre de seigneurs et roitelets allemands. Épousant les intérêts des féodaux, il appela les potentats fraîchement convertis au protestantisme à une répression implacable. Son rival Thomas Munzer prit fait et cause pour les rebelles et le paya de sa vie, ainsi que 100 000 paysans.
C'est cette histoire héroïque et tragique que narre Pianzola, mais aussi les artistes qui lui ont fourni les illustrations de son récit savant (mais limpide) et passionnant (mais lucide).
Pour cette réédition, nous avons entièrement « rénové » l'iconographie de l'édition originale, dans laquelle la plupart des image étaient en noir et blanc et l'impression offset, technique alors balbutiante, plutôt rudimentaire. Nous l'avons également complété en puisant dans les archives des musées rhénans d'Allemagne, de Suisse et d'Alsace.
Même si Pianzola s'en garde bien, on pourrait être tenté d'établir un parallèle, en lisant ce petit chef-d'oeuvre d'érudition malicieuse, avec le rapport qu'il y eut, au siècle passé, entre dadaïstes ou expressionnistes et révolution allemande, voire entre constructivistes et révolution bolchévique. Surtout, cet ouvrage atypique se distingue de la tiédeur de la plupart des livres d'art consacrés aux vieux maîtres en ce que sa lecture importe autant que sa contemplation. C'est un livre d'histoire sociale autant qu'une contribution essentielle à l'histoire de l'art.

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