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La reconnaissance en chemin : l'institutionnalisation des couples homo sexuels à Genève

Couverture du livre « La reconnaissance en chemin : l'institutionnalisation des couples homo sexuels à Genève » de Marta Roca I Escoda aux éditions Presses Universitaires Romandes
Résumé:

Ce livre souhaite retracer le cheminement de la lutte pour la reconnaissance des couples homosexuels en Suisse en faisant une étude socio-ethnographique sur la première légifération helvétique qui s'est déroulée dans le canton de Genève. Cette histoire a eu lieu dans un passé relativement... Voir plus

Ce livre souhaite retracer le cheminement de la lutte pour la reconnaissance des couples homosexuels en Suisse en faisant une étude socio-ethnographique sur la première légifération helvétique qui s'est déroulée dans le canton de Genève. Cette histoire a eu lieu dans un passé relativement proche, elle a commencé au milieu des années 1990 et a abouti avec la loi genevoise sur le Partenariat Enregistré approuvée par le Parlement genevois en février 2001. Cependant, l'histoire de la reconnaissance des couples homosexuels en Suisse n'est pas encore achevée. Elle a une actualité politique puisque le Parlement suisse, ainsi que le peuple, ont approuvé en 2005 une loi fédérale qui institutionnalise les couples homosexuels, sans leur accorder une égalité de traitement avec les couples hétérosexuels, puisque les premiers sont exclus de l'institution du mariage, et n'ont donc ainsi pas accès à la filiation.
Au regard de cette inégalité, forte est la tentation d'étudier le processus d'institutionnalisation des couples homosexuels en Suisse avec l'hypothèse de l'omniprésence d'un «ordre hétéronormatif» renforcé et véhiculé (ou produit et reproduit) par des régulations d'ordre juridique, à travers notamment les lois relatives au couple et à la famille. Dans cette optique, l'on peut constater que l'histoire de la régulation juridico-politique de la famille moderne est fondamentalement hétérosexuée puisqu'elle fait fond sur une version de couple dans laquelle celui-ci, outre qu'il est nécessairement hétérosexuel, a un but reproductif qui implique une franche division sexuelle du travail et emporte une hiérarchisation sociale entre les sexes et les sexualités (Roux : 1996, 1999). En ce sens, et sur cette même base, une autre hypothèse pourrait s'avérer pertinente. Une hypothèse sous-jacente qui affirmerait que derrière les actions et réactions relatives au processus d'institutionnalisation des couples homosexuels, de telles conceptions normatives de la famille apparaissent nécessairement (Bourdieu : 1990c, 1998).

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