1860 dans le Missouri, Simon Green 15 ans, va entreprendre la traversée de l'Amérique avec un drôle d'équipage ...
1860 dans le Missouri, Simon Green 15 ans, va entreprendre la traversée de l'Amérique avec un drôle d'équipage ...
L'autrice du déjà culte "Anaïs Nin" évoque son travail et sa première BD jeunesse
Un roman graphique sur une expérience initiatique pour un jeune garçon qui est mauvais à l'école mais qui n'est pas si mauvais dans la vie. Sur les encouragements de sa maitresse, il se lance pour trouver sa voie et mène un voyage qui va bien au delà du périple initial. En menant un convoi de dindons vers un autre état pour y faire fortune et trouver un sens, Simon réussit à créer et à vivre une aventure humaine qui va bien au-delà de l'aspect financier de sa démarche initiale.
Il va aussi a l'encontre de toutes les inégalités qui sévissent à l'époque, que ce soit contre l'esclavage, le traitement faits aux Amérindiens qu'à la place donnée aux femmes dans la société. Un message positif est retranscrit ici avec des planches de couleurs pastels qui donnent de la gaité et le sourire au fil des pages.
J'avais adoré le travail de Leonie Bischoff sur Anais Nin. Aussi, j'étais ravie de la retrouver pour cette adaptation de la Longue marche des dindes, le roman de Kathleen Karr.
Dès les premières cases, nous faisons la connaissance de Simon, 13 ans. Après la mort de sa mère et le départ précipité de son père, il a été élevé par son oncle et sa tante. En butte aux préjugés de sa famille d'adoption qui le surnomme « cervelle d'oiseau », il ne trouve qu'une forme de réconfort dans l'école. Même s'il a redoublé plusieurs fois.
Mais, voilà, son institutrice sent que le moment est venu pour lui de chercher sa place dans le monde. Simon réfléchit au projet qu'il pourrait entreprendre. Et il décide de se lancer un défi assez fou : traverser une partie de l'Amérique avec 1000 dindes pour les vendre à Denver.
Il débute son périple avec un meneur d'ânes un peu bourru, un peu perdu aussi dans les volutes de l'alcool. Toutefois, comme tout voyage est toujours source de rencontres, leur caravane accueille au fil de leurs étapes de nouveaux compagnons. Et quelques ennuis également.
Je ne connaissais pas du tout l'oeuvre d'origine de Kathleen Karr. Par conséquent, je me suis complètement laissée porter par l'intrigue. J'ai toujours eu une prédilection pour ce type de thématique : le voyage et ses conséquences sur ceux qui se lancent à l'aventure. Ici, l'histoire met en scène de nombreux archétypes liés dans notre imaginaire aux Etats-Unis au 19ème siècle : les Indiens, les esclaves en fuite, les bandits...Autant d'archétypes synonymes de rencontres et surtout d'apprentissage.
Car Simon, lors de cette longue marche des dindes, va connaître de nombreuses expériences qui vont le faire évoluer et justement réfléchir à sa place dans le monde.
Pour accompagner ce récit si réussi, il y a tout le talent d'illustratrice de Leonie Bischoff. Sa manière de découper l'action avec des formats évolutifs : tantôt des cases plus classiques, tantôt des pleines pages si parfaites pour les paysages et les scènes d'action les plus importantes. Et il y a également ses gros plans sur les visages, notamment de son héros si attachant.
Bref, un roman graphique que je vous recommande (dès 11 ans).
Bizarrement, à la lecture de l'interview de Léonie par Nicolas Zwirn (le lien est attaché à la fiche de l'album), j'ai pensé à deux films :
* "La vie, l'amour, les vaches", une comédie avec Billy Crystal, où une bande de quadra en perte de sens décide d'accompagner un troupeau de vaches au fin fond du Far West
* "Une histoire vraie" de David Linch, Alvin traverse la moitié des US, en tondeuse à gazon, pour retrouver son frère avec qui il s'est brouillé il y a plusieurs années...
Finalement, j'ai retrouvé un peu de ça dans cette jolie lecture. On est en prise avec des personnages rejettés ou dévalorisés, qui ont réussi à passer outre et à exprimer (du fond d'eux même) leurs "talents", car ils en ont.
Qui eut crû que le jeune Simon, élève préféré de sa maîtresse au regard du nombre d'années passées dans sa classe, trouverait les ressources et les soutiens nécessaires pour entreprendre cette épopée 'On the road again' ?
Comme on dit, il ne savait pas que c'était impossible, alors il l'a fait. Tout en nouant une complicité forte avec ses compagnons de convoi, et en déjouant les malveillances de personnes qui auraient dû être proche (son propre père).
L'album est très frais, les personnages sont vraiment très attachants, les dindes et le chien y compris, et c'est une belle lecture que Léonie nous propose. Ma fille de 11 ans, qui m'a vu sourire dès les premières pages, au décompte des dindes, a embrayé directement dans la lecture de l'album.
L'aventure est validée à son niveau aussi :).
Merci au site lecteurs.com de m'avoir fait parvenir cet album. Grand plaisir !
Un véritable bouffée de liberté et de bienveillance !
Tout juste auréolé du Fauve Jeunesse, ce titre est une vraie pépite.
Quand Simon, décide de quitter sa famille avec l'idée saugrenue mais réfléchie de faire voyager 1000 dindes pour les vendre au plus offrant, autour de lui ce n'est que moquerie. C'est sans compter la précieuse aide de son institutrice et son optimisme à toutes épreuves.
Voici donc notre jeune héros et sa drôle de colonie en route, sur le chemin les rencontres se feront tour à tour lumineuses ou malveillantes mais Simon et les amitiés rencontrées l'aideront dans cette quête atypique.
C'est doux, c'est sublime, c'est essentiel.
On le referme le sourire aux lèvres et ne serait-ce que pour ça, j'en fais un indispensable 2022
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Notre héros, sous le nom de code "César", documente les tortures au péril de sa vie...
Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !