Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Christian Astolfi

Christian Astolfi
Christian Astolfi est né en 1958 à Toulon, et vit actuellement à Marseille. Son premier roman, Les tambours de pierre , a été retenu dans la sélection du prix Robert Walser, en Suisse, et du prix littéraire des lycéens et des apprentis de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2008. Son deuxiè... Voir plus
Christian Astolfi est né en 1958 à Toulon, et vit actuellement à Marseille. Son premier roman, Les tambours de pierre , a été retenu dans la sélection du prix Robert Walser, en Suisse, et du prix littéraire des lycéens et des apprentis de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2008. Son deuxième roman, Une peine capitale, a été distingué par le prix du deuxième roman de la librairie imprimerie Colophon, à Grignan, ainsi que dans la sélection du prix Horizon 2016. Son troisième roman, Cette fois je ne t'attendrai pas, est paru en novembre 2018.

Avis sur cet auteur (8)

  • add_box
    Couverture du livre « De notre monde emporte » de Christian Astolfi aux éditions Le Bruit Du Monde

    Regine Zephirine sur De notre monde emporte de Christian Astolfi

    Les chantiers navals de la Seyne sur Mer qui font vivre toute une ville, comptent parmi les fleurons industriels du pays. Embauché comme graisseur, le narrateur va rejoindre toute une lignée d’ouvriers qui œuvrent dans les entrailles de » La Machine »
    « À l’image de mes camarades, chaque fois...
    Voir plus

    Les chantiers navals de la Seyne sur Mer qui font vivre toute une ville, comptent parmi les fleurons industriels du pays. Embauché comme graisseur, le narrateur va rejoindre toute une lignée d’ouvriers qui œuvrent dans les entrailles de » La Machine »
    « À l’image de mes camarades, chaque fois qu’on me posera la question, je ne dirai jamais que je travaille aux Chantiers, mais que j’en suis. Comme on est d’un pays, d’une région, avec sa frontière. »
    En pénétrant cet univers d’acier, de graisse et de bruits, on troque son nom contre un surnom. Il y a l’Horloger, Cochise, Mangefer, Filoche, Barbe et pour le petit nouveau ce sera Nerval.
    Le récit de Nerval nous plonge au cœur même de cette vie ouvrière avec ses codes. Mais, si le travail est pénible, on est fier de bien l’accomplir. La ville respire au même rythme que les chantiers, on fait la fête sur les quais, et, lors des défilés du 1e mai, on sait lever le poing. Aussi, l’espoir est grand lorsque Mitterrand est élu en mai 1981.
    Les désillusions viendront très vite. Déboussolé par l’arrêt des chantiers après le dépôt de bilan, Nerval traine son mal de vivre et s’éloigne peu à peu de Louise sa compagne. A cette difficulté viendra se rajouter, sept ans après l’arrêt des chantiers, le scandale de l’amiante. Ces fibres, respirées tous les jours pendant des années de labeur, font leur travail de sape dans les poumons des anciens ouvriers.
    « Des substances, dans la Machine, il y en avait à la pelle. Elles flottaient devant nos narines, suintaient sur les parquets, graissaient les blocs-moteur, vaselinaient les collecteurs, les gaines et les câbles. »

    Avant d’être écrivain, Christian Astolfi a débuté sa vie professionnelle aux chantiers navals et, s’inspirant de son vécu, il nous immerge dans cette vie ouvrière agitée par les luttes sociales et minée par le scandale de la crise sanitaire de l’amiante. Après les années glorieuses viennent celles du dégoût, de la tristesse et des morts.
    L’auteur évoque aussi les familles, il esquisse quelques portraits touchants comme celui du disquaire mélomane. La solidarité du monde ouvrier est bien rendue ainsi que cette camaraderie pudique et sans concessions. Les pages que le narrateur consacre à son père dont il est fier sont touchantes de vérité.
    « Tout-à-coup, une phrase que mon père vient de prononcer me sort de ma rêverie. La dignité, c’est la seule chose qu’on ne doit jamais leur céder. »
    Évitant l’écueil d’un lyrisme débridé, l’écriture sobre est vibrante de sincérité et de véracité. L’émotion est palpable et on sort un peu sonné de ce roman puissant. Pour mou, la découverte d’un auteur et un coup de cœur.

  • add_box
    Couverture du livre « De notre monde emporte » de Christian Astolfi aux éditions Le Bruit Du Monde

    La Bibliothèque de Jujue sur De notre monde emporte de Christian Astolfi

    Gros coup de ❤️ Une pépite !
    Alors sincèrement, quand j’ai lu la quatrième de couverture, je me suis dit Ah !…pour être honnête, le thème ne m’attirait pas vraiment. Et puis la magie de la lecture ! Les surprises littéraires !

    Ce roman se déroule entre le début des années 70 jusqu’à la fin...
    Voir plus

    Gros coup de ❤️ Une pépite !
    Alors sincèrement, quand j’ai lu la quatrième de couverture, je me suis dit Ah !…pour être honnête, le thème ne m’attirait pas vraiment. Et puis la magie de la lecture ! Les surprises littéraires !

    Ce roman se déroule entre le début des années 70 jusqu’à la fin des années 80 sur les chantiers navals de la Seyne-sur-Mer. Il nous mène au sein d’un combat pour la sauvegarde des emplois, dans un monde de travailleurs si solidaires qui rêvent de politique pour changer le monde.
    À travers la lutte, le lecteur découvre tout un univers de chantier, le travail manuel, les hommes, la solidarité, les journées de labeur si bien décrites.
    Ce roman, ce sont aussi des hommes (Narval, Cochise, Barbe, Filoche, Mangefer) forts et attachants, une vraie équipe !
    Et puis ces travailleurs qui se battent pour leurs emplois sans savoir que l’amiante les ronge et les tue progressivement… Comment savoir si le gouvernement était au courant et s’il a sacrifié la vie des travailleurs au détriment d’aspect économique et de profit ? comment savoir pourquoi on a mis la vie en danger de tant d’hommes…
    Sans patho, magnifique roman social où la solidarité des hommes est bouleversante et qui raconte très justement l’évolution politique et sociale de la France à une époque où les hommes avaient tant d’espoir en la politique, et plein de rêves de justice…..
    Un magnifique voyage dans les années 80.
    À lire !!!!!!!
    Un gros gros coup de cœur

  • add_box
    Couverture du livre « De notre monde emporte » de Christian Astolfi aux éditions Le Bruit Du Monde

    MAPATOU sur De notre monde emporte de Christian Astolfi

    Les Chantiers Navals de La Seyne/Mer étaient une véritable institution pour cette petite ville dont le port fait face à la rade de Toulon.

    Nombreux étaient les fils qui y été embauchés comme leurs pères avant eux.

    C’est le cas du narrateur de ce roman, Narval. Il nous raconte les années...
    Voir plus

    Les Chantiers Navals de La Seyne/Mer étaient une véritable institution pour cette petite ville dont le port fait face à la rade de Toulon.

    Nombreux étaient les fils qui y été embauchés comme leurs pères avant eux.

    C’est le cas du narrateur de ce roman, Narval. Il nous raconte les années fastes où le travail ne manquait pas pour tous les corps de métiers, les journées passées dans le ventre des bateaux, la camaraderie parmi les ouvriers, le sentiment d’appartenir à un groupe,

    Sans oublier la liesse au moment de l’élection de François Mitterrand en 1981, les espoirs placés dans le programme commun signé avec le Parti Communiste.

    Puis vient le désenchantement deux ans plus tard avec la diminution des commandes, la raréfaction des bateaux à quai et la rumeur de la possible fermeture des Chantiers.

    Les ouvriers décident alors d’engager la lutte pour sauver les Chantiers qui sont le poumon économique de La Seyne/Mer :

    » Le mot d’ordre initial de tenir autant de temps qu’il le faudrait, comme on tient un siège, se perdait dans le bruit et la fureur. Nous ne suivions plus que notre instinct grégaire. Un jour nous improvisions des meetings avec les habitants des villes avoisinantes. Le lendemain, nous défilions en masse dans les rues, nos slogans en porte-voix. Le surlendemain, nous investissions les sous-préfectures, foulards relevés sur nos visages, à la façon d’apaches défendant un territoire. Puis nous reprenions le cycle de blocage des routes, celui des voies ferrées, et de l’affrontement avec les forces de l’ordre. (…) Tout cela était dans le droit-fil de cette pièce à laquelle nous rajoutions notre propre scène. La plus spectaculaire sans doute. Celle de l’expression incontrôlée de notre colère. Car c’était bien de cela qu’il s’agissait : nous liquidions notre colère. Pendant ce temps, en coulisse, eux liquidaient les Chantiers. »

    Après le traumatisme de cette fermeture qui a laissé nombre de familles sur le carreau, des ouvriers en dépression dont ils mettront pour certains des années à sortir, une ville qui mettra des décennies à sortir du marasme économique, un scandale va éclater : celui de l’amiante à laquelle des centaines d’ouvriers ont été exposés pendant des années sans aucune protection.

    Christian Astolfi raconte de façon touchante et poignante parfois les vies de ces ouvriers, leurs combats, la façon dont ils ont été exploités. On ne peut s’empêcher à la lecture de ce roman de penser à « Germinal » de Zola.

    » De notre monde emporté » m’a permis de mieux comprendre ce moment de l’histoire de la région toulonnaise qui a été un énorme traumatisme pour les Seynois.

  • add_box
    Couverture du livre « De notre monde emporte » de Christian Astolfi aux éditions Le Bruit Du Monde

    Evlyne Léraut sur De notre monde emporte de Christian Astolfi

    « De notre monde emporté » livre socle, l’exemplarité et la rectitude.
    Il suffit de lire les premières pages pour comprendre l’heure cruciale. Être d’emblée en transmutation aux Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. L’écriture cède la place au vaste de ce récit éperdument sociétal et engagé....
    Voir plus

    « De notre monde emporté » livre socle, l’exemplarité et la rectitude.
    Il suffit de lire les premières pages pour comprendre l’heure cruciale. Être d’emblée en transmutation aux Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. L’écriture cède la place au vaste de ce récit éperdument sociétal et engagé.
    La douceur du ton est un arrêt sur le mot et son symbole. Figer ce qui fût de ces hommes aguerris à l’effort, à la beauté même du travail bien fait, la glorification du travail. Sueur perlée sur le front, mains gercées, les heures longues d’un travail opératif.
    Le narrateur est un jeune homme surnommé Narval par ses pairs, passeur des existences blessées et meurtries dans leur chair. Son père avant lui, ses collègues et amis, les Chantiers navals, le pictural du monde ouvrier. Bataille rangée dans l’action même, « je ne dirai jamais que je travaille aux Chantiers, mais que j’en suis. Comme on dit d’un pays, d’une région, avec sa frontière. » Des centaines d’hommes, fourmis en file indienne, vaillants et tenaces, régler, démonter, polir, subir, se serrer les coudes, la concorde et la connivence pour alliées. Un navire, des milliers d’heures de travail, sans même savoir le risque, l’amiante à cris et à flots, à mains et à souffles. Poumons pris en otage, ils ne devinent pas, pas encore, le flux de ce poison lent.
    Puisque le temps est à la grève, à la reconversion, au lâcher-prise, au vaisseau fantôme. Les Chantiers navals agonisent. « Comment imaginer à cet instant que tout cela , un jour, puisse disparaître. »
    Narval pressent sa vie basculer. Les aiguilles s’affolent. Tout change, Louise, sa compagne, le quitte. Ce serait s’affranchir, couper le cordon qui le retient encore un peu, dans cette ville où son cœur bat en diapason de celui de ses collègues et amis.
    Le récit est olympien, calme, maîtrisé, malgré les turbulences de ce qui va advenir subrepticement. On ressent Narval attentif aux siens, à l’image de son père, mort car malade d’un trop plein de travail et d’amiante. « Je gardais les Chantiers en point de mire… Je me demande juste si après tant d’années passées aux Chantiers, on vaut quelque chose dehors. Je veux dire sur le marché du travail. »
    Questionnements, l’impression d’un gâchis immense. Il est un symbole, « il n’y avait de notre part aucun défi, seulement le besoin d’ajuster le geste au métier. »
    un double drame qui a pris son temps pour abattre ses victimes : la fibre. « La fibre s’élevait et retombait en pluie fine sur leurs vêtements, saupoudrait leurs mains nues, pailletant leurs chevelures. On tournait autour du mal sans le savoir. »
    Asbestose. Tous, vont être malades, voire mourir à petits feux. Le tourbillon, trou noir, d’aucuns sont ici au tribunal emblématique. Entendre les responsables, craquer ses doigts, serrer les poings, larmes sur les bateaux invisibles. Veuves à milliers, fils et pères en fauteuil roulant, l’amiante, « l’héritage empoisonné ».
    « Ce soir-là, j’ai écrit sur mon carnet .Il n’y aura pas de reconnaissance définitive de notre condition tant que notre parole ne sera pas jetée à la face de ce scandale. »
    Christian Astolfi est un passeur, un lanceur d’alerte, car l’heure est toujours pavlovienne. Un homme-écrivain qui rend hommage à ses frères des Chantiers. Il pointe du doigt là où ça fait mal. Il dévoile une période qui s’étire en vie entière, celle du monde ouvrier et de ses plus grands malheurs. La Cause du siècle. Sociologique, la fraternité révélée, les souffrances et les lâchetés des puissants, tout ici est mémoire et urgence sociétale. Ce serait à l’instar du Rocher de Sisyphe, mais voilà Christian Astolfi prend parole et acte le combat de « Notre monde emporté ». Livre d’utilité publique, pétri d’humanité. Une chronique sociale, politique, sans colère froide. Juste dire les faits et bousculer les diktats qui perturbent le café du matin avant de franchir les Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Un hymne au monde d’en bas, alors que c’est celui d’en haut pour ceux qui savent. Ce récit est un livre blanc résolument bâti. Un hommage bouleversant car humble. Publié par les majeures Éditions Le bruit du monde.

Thèmes en lien avec Christian Astolfi

Discussions autour de cet auteur

Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur

Soyez le premier à en lancer une !

Récemment sur lecteurs.com