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Alphonse Boudard

Alphonse Boudard
A lphonse B oudArd (1925-2000) fut apprenti dans une fonderie typographique avant de faire ses maquis et de s'enrôler dans la 1 re armée. De 1944 à 1962 il s'arrête, quelquefois de façon prolon- gée, dans des prisons ou des sanatoriums. C'est en 1962, avec La Métamorphose des cloportes, qu... Voir plus
A lphonse B oudArd (1925-2000) fut apprenti dans une fonderie typographique avant de faire ses maquis et de s'enrôler dans la 1 re armée. De 1944 à 1962 il s'arrête, quelquefois de façon prolon- gée, dans des prisons ou des sanatoriums. C'est en 1962, avec La Métamorphose des cloportes, qu'il devient écrivain. Le Prix Renaudot pour Les Combattants du petit bonheur (1977), consacrera sa reconversion. Chacun de ses ouvrages prend place au sein d'un vaste ensemble de biographie romanesque : Les Chroniques de mauvaise com- pagnie.

Avis sur cet auteur (9)

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    Couverture du livre « Saint Frédo » de Alphonse Boudard aux éditions Flammarion

    Franck FINET sur Saint Frédo de Alphonse Boudard

    L'auteur qui a fréquenté pendant quelques années la même "université " que son héros; à savoir Fresnes-lès-Rungis...nous raconte la vie "post carcérale" de son ami Alfred Friteau, dit Frédo la Tringle.
    Une reconversion après 21 ans de maison de correction et 14 années de "chtar", le défi semble...
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    L'auteur qui a fréquenté pendant quelques années la même "université " que son héros; à savoir Fresnes-lès-Rungis...nous raconte la vie "post carcérale" de son ami Alfred Friteau, dit Frédo la Tringle.
    Une reconversion après 21 ans de maison de correction et 14 années de "chtar", le défi semble insurmontable.
    Une licence de voyou en poche, Mireille sa compagne amoureuse et dévouée, Alphonse (l'auteur) un ami, extirpé de la fiente châtimenteuse par les belles-lettres et Baudelaire, son agent de probation...vont le soutenir dans cette mission .
    Frédo va donc à la pêche aux âmes avec une simplicité, un bonheur du geste et de l'expression évangélique. Un véritable Jean Valjean du XX e siècle. Un ex-bagnard, relégué devenu agent de l'Administration pénitentiaire. ça tournait tout à fait Vidocq son épopée.
    Entre bonnes oeuvres et coups fourrés, Frédo surfe sur une ligne de démarcation mouvante. Son passé n'est jamais très loin et les réflexes ne disparaissent pas en quelques années.
    " Y a des romans qui finissent bien. Le baiser nuptial... on lance aux mariés des pétales de roses, des dragées.. les cloches sonnent.. eurent beaucoup d'enfants.
    J'ai l'air de quoi, moi, en vous finissant mon histoire à la morgue. Je rabats la joie, ma femme, ça y est ! mais puisqu'il est de bon ton de se proclamer lucide, n'est ce pas...lucide, alors, c'est les funérailles."

    Vous l'avez compris, Alphonse Boudard rend un vibrant hommage aux "caves", aux rescapés du mitard.
    Une langue fleurie, des tirades à la Audiard, des bourre-pifs pour régler les litiges.
    Une époque révolue où les psy, les féministes et autres intellos de tous bords étaient renvoyés dans leurs 18 mètres quand ils la ramenaient de trop .
    On imagine facilement Gabin, Ventura, Blier et toute la clique incarner les personnages de Boudard.
    Mais derrière la rigolade et la mitraille, l'auteur brosse une fine étude de la société et des observations qui auraient le droit de citer aujourd'hui .
    Un incroyable moment de littérature que je ne peux que vous engager à découvrir .

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    Couverture du livre « Saint Frédo » de Alphonse Boudard aux éditions Flammarion

    Bagus35 sur Saint Frédo de Alphonse Boudard

    Alphonse Boudard a partagé un temps d'incarcération avec Alfred Friteau ,dit « Frédo » ou « La tringle » qui distribuait la popote dans les cellules .Des années plus tard ,alors qu'Alphonse s'en est sorti grâce à la littérature et au cinéma ,Frédo le contacte pour pouvoir se retrouver devant un...
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    Alphonse Boudard a partagé un temps d'incarcération avec Alfred Friteau ,dit « Frédo » ou « La tringle » qui distribuait la popote dans les cellules .Des années plus tard ,alors qu'Alphonse s'en est sorti grâce à la littérature et au cinéma ,Frédo le contacte pour pouvoir se retrouver devant un bon repas.Et ils ne vont plus se lâcher .Alphonse va nous conter l'incroyable ascension de Frédo qui d'éducateur va devenir directeur d'un centre de réinsertion grâce à sa prestance et son bagou mais en continuant à se livrer à de petites magouilles .Truculent.

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    Couverture du livre « Madame... de Saint-Sulpice » de Alphonse Boudard aux éditions Folio

    Kateginger63 sur Madame... de Saint-Sulpice de Alphonse Boudard

    Confessions en maison close
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    J'ai la nette impression que l'auteur mérite quand même une meilleure publicité. Peu lu, peu cité, je me fais une joie de vous présenter ici un de ses bons romans.
    Alphonse Boudard est un de ces hommes "touche-à-tout" dont de multiples expériences de la vie ont...
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    Confessions en maison close
    *
    J'ai la nette impression que l'auteur mérite quand même une meilleure publicité. Peu lu, peu cité, je me fais une joie de vous présenter ici un de ses bons romans.
    Alphonse Boudard est un de ces hommes "touche-à-tout" dont de multiples expériences de la vie ont fait le sel de ses écrits. Né dans les années 20, il bourlingue à droite à gauche, des séjours en prison, en sanatorium, il plonge dans le Paris populaire et observe tout ce petit monde.
    *
    Madame de Saint-Sulpice est une sorte de témoignage interposé. Récupérant les mémoires de la taulière, Mme Blandine, tenancière d'une célèbre maison close parisienne. L'auteur, curieux comme un pou, fait une petite incursion dans cette maison en 1946, lors de la fermeture définitive.

    Nous avons donc toute la vie de Madame Blandine, de son enfance à sa retraite. Presque cinquante années dont 25 en maison close.
    Quelle verve, quelle gouaille! Une description minutieuse, quelquefois librement adaptée, d'un milieu fermé et très intime. De plus, l'Abbaye porte bien son nom puisqu'elle rassemble majoritairement des clients du clergé.

    Le style employé est succulent. De l'argot parisien pure souche, mâtiné de termes ecclésiastiques, avouez tout de même que ça ne s'accorde pas tant que ça. Mais l'auteur a cette "patte" venue de la ruelle qui apporte l'authenticité.
    Ca choque pas mal, on rigole beaucoup , très imagé également et c'est bien écrit. Le monde des proxénètes, gangsters, maquerelles, prêtres pervers est magnifiquement brossé. Il est évident qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains :)
    Mais bien envie de découvrir d'autres romans du même acabit, j'aime beaucoup ce langage populaire.

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    Couverture du livre « L'hôpital » de Alphonse Boudard aux éditions Table Ronde

    Bernard Viallet sur L'hôpital de Alphonse Boudard

    C’est l’été. Atteint de tuberculose, Alphonse, 26 ans, est admis à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. À peine arrivé, il doit abandonner ses chaussures, quitter ses vêtements civils qui prennent la direction de l’étuve. En échange, il reçoit des savates de taulard, une chemise rêche, sans col et sans...
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    C’est l’été. Atteint de tuberculose, Alphonse, 26 ans, est admis à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. À peine arrivé, il doit abandonner ses chaussures, quitter ses vêtements civils qui prennent la direction de l’étuve. En échange, il reçoit des savates de taulard, une chemise rêche, sans col et sans bouton, un « froc de toile grise trop court ou trop long et une capote luisante d’usure. » Il pense avoir attrapé son bacille de Koch au mitard. Il partageait la cellule avec un Sénégalais prénommé Aboudou, sans doute contagieux qui n’arrêtait pas de tousser, cracher et postillonner. Ajouté à la maigre pitance, le froid et l’humidité, cela avait suffi à lui créer une volumineuse géode côté droit de son poumon et un voile opaque inquiétant côté gauche. Que faire pour passer le temps ? Alphonse bouquine, il dévore tous les livres qui lui tombent sous la main. Il attend une place dans le service de phtisiologie de Cochin…
    « L’hôpital », sous-titré « Une hostobiographie », est une description résolument comique de la triste réalité de la condition des patients dans les hôpitaux, les sanatoriums et les centres de post-cures des années cinquante. Nul doute que ce livre pourra servir de référence pour les historiens de ce siècle et des prochains. La pénicilline et les antibiotiques venaient tout juste d’être découverts et l’on soignait encore les patients de façon aussi barbare qu’inefficace (ponctions, thoracoplastie, insufflation d’air sous la plèvre, etc.) Résultat : les patients croupissaient des mois et des années sans grande amélioration. Nombreux étaient ceux qui passaient l’arme à gauche. Boudard aurait pu livrer un témoignage sinistre et déprimant. En choisissant le rire rabelaisien, l’humour grinçant, la dérision, il réussit le tour de force d’amuser le lecteur avec un aussi piètre sujet. Ses descriptions de personnages allumés, hauts en couleurs (obsédés sexuels, poètes incompris, clochards azimutés et autres alcooliques invétérés) sont remarquables. Un peu moins drôle et un peu plus grinçant que « Cinoche », cet ouvrage procure un indéniable plaisir de lecture. Il faut impérativement lire ou relire la prose de ce brave Alphonse ne serait-ce que pour savourer son style et sa langue verte.

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