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Un Jeune Homme ordinaire

Couverture du livre « Un Jeune Homme ordinaire » de Anonyme Du Xxe Siecle aux éditions Sous La Cape
  • Nombre de pages : (-)
  • Collection : (-)
  • Genre : (-)
  • Thème : Non attribué
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

Un train, un jeune homme, une rencontre qui ne se fera peut-être pas...
"Extrait. C´était un jour de train.
C´était un jour de grève. Le compartiment réservé au bar avait été exceptionnellement ouvert aux voyageurs. Dans ce champ libre, j´avais emménagé à Orléans, puis une autre femme à... Voir plus

Un train, un jeune homme, une rencontre qui ne se fera peut-être pas...
"Extrait. C´était un jour de train.
C´était un jour de grève. Le compartiment réservé au bar avait été exceptionnellement ouvert aux voyageurs. Dans ce champ libre, j´avais emménagé à Orléans, puis une autre femme à Châteauroux.
À Limoges, je m´étais levée pour aller dans le couloir, regarder à travers la vitre les gens sur le quai, les deux bras croisés sur la rampe de métal. Elle m´arrive généralement au cou, j´y appuie ma tête. C´est dans cette position que j´ai senti quelqu´un s´approcher de mon territoire.
Après Paris, où il était parti plein, le train s´était vidé, d´abord d´une bonne moitié à Orléans, puis, petit à petit, dans chaque gare où il s´arrêtait, circonstance assez exceptionnelle pour n´avoir alerté personne.
C´était un jeune homme que je vis mal. Il demanda s´il y avait de la place. J´ai acquiescé comme on donne un laissez-passer, avec une bienveillance en accord avec la saison, mon humeur, mon bon plaisir et un je ne sais quoi de déterminé dans la voix à dire ? : oui. Oui, oui.
Le train partit, et la campagne limousine vagabonda bientôt sous mes yeux fatigués (je manquais de sommeil). Au bout d´un moment, je rentrai dans le compartiment pour m´asseoir. J´occupais la place de choix, face à la marche près de la fenêtre. C´est en passant devant sa paire de pantalons blancs que je me souvins du jeune homme. Sa présence me revint comme un oubli, comme le rappel d´une négligence. Je décidai aussitôt que j´aurais eu tort de ne pas le regarder un peu. Un peu plus que n´y invitaient sa mise et sa taille banales. Quelque chose de remarquable me toucha soudain, qui tenait à la position de son corps, un abandon mesuré de la posture, moins étudié que médité, un refus manifeste de l´avachissement, l´affirmation silencieuse d´une fierté, d´une tenue.

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