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L'art et la mesure ; histoire de l'art et méthodes quantitatives

Couverture du livre « L'art et la mesure ; histoire de l'art et méthodes quantitatives » de Beatrice Joyeux-Prunel aux éditions Rue D'ulm
Résumé:

Parler de chiffres en histoire de l´art est souvent malvenu, car cela semble considérer que l´on pourrait codifier des données dont on aime à penser qu´elles relèvent de l´immesurable, de l´insondable, du spirituel : « On ne met pas la beauté en boîte. » Mais pourquoi ? On met bien les tableaux... Voir plus

Parler de chiffres en histoire de l´art est souvent malvenu, car cela semble considérer que l´on pourrait codifier des données dont on aime à penser qu´elles relèvent de l´immesurable, de l´insondable, du spirituel : « On ne met pas la beauté en boîte. » Mais pourquoi ? On met bien les tableaux dans des cadres, sur des murs et dans des musées, et on sait bien aussi que les oeuvres d´art vivent d´abord par leur rang dans un classement élaboré depuis des siècles, dont les musées et les histoires de l´art, mais surtout le marché, sont les meilleurs comptables.
Cette question préoccupait depuis plusieurs années les participants du séminaire « Art et Mesure », tenu à l´École normale supérieure, à l´Institut d´histoire moderne et contemporaine, depuis 2006 : aucun n´aurait jugé honnête de ne pas reconnaître ce qu´apportait l´approche quantitative à ses recherches - et d´abord la constitution d´une base de données rigoureuse. Les premiers travaux ayant abouti à un numéro spécial de la revue Histoire et Mesure (déc.
2008), le présent volume va plus loin : il réunit, outre des historiens, des économistes, des sociologues, des mathématiciens, des statisticiens. Il se veut un outil de travail pour les historiens de l´art qui souhaiteraient, en cohérence avec les questions suscitées par leur objet de recherche, passer par l´analyse quantitative, qu´elle soit très simple ou plus raffinée.
Les articles qu´il contient proposent, à partir des exemples les plus divers, une approche très méthodique de l´analyse quantitative, qui vise d´abord à faire comprendre ce qu´est une base de données, comment il faut la construire et ce qu´elle peut apporter. Mais on a veillé à ce que les auteurs ne se dérobent pas à la question heuristique des effets du chiffre sur l´interprétation des arts... L´ouvrage s´articule ainsi en trois grandes parties : « L´approche quantitative est-elle utile à l´histoire de l´art ? », « De la sociologie à l´histoire de l´art » et « Défis pour l´approche métrique ». Indispensable à la formation des spécialistes de l´histoire de l´art, il ne veut cependant pas les faire renoncer à l´originalité de leurs approches : la connaissance de l´histoire des styles et des formes ; le désir de comprendre les arts sans les déconnecter de leurs époques, tout en gardant la conscience de leur rayonnement jusqu´à nos jours ; l´intérêt jamais démenti pour la dimension matérielle des objets qu´ils étudient, pour la manière dont ils ont été faits, et pour la philosophie ou l´esthétique qui en a inspiré la création ; l´amour des belles choses, et le désir de comprendre pourquoi on les tint ou on les tient pour belles ; et plus généralement une curiosité affirmée pour l´intimité : celle des artistes, celle des amateurs, celle des contemplateurs, comme celle qui s´instaure, on ne sait comment, entre un objet et celui qui l´apprécie.

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