Après le remarquable et remarqué C'est comme ça que je disparais, Mirion Malle revient avec Adieu triste amour. Dans cette tranche de vie douce-amère et très « nouvelle vague », nous suivons le parcours de Cléo, jeune autrice de BD qui quitte tout du jour au lendemain : une ville (Montréal), un amour dont elle doute et une vie à laquelle elle se sent étrangère. De l'hiver au printemps, du festival d'Angoulême à la Gaspésie, en passant par Montréal, nous la suivons et nous assistons à la naissance d'une nouvelle Cléo, libre de créer, de vivre, d'aimer et d'être tout simplement elle-même.
Comme toujours, Mirion Malle nous entraîne au plus près de son héroïne et de ses émotions au fil de pages superbes réhaussées d'une mise en couleurs remarquable.
Les thèmes de prédilection de Mirion Malle sont là (la sororité, le soutien, l'écoute), et sont traités avec finesse et sensibilité. Tout cela fait de Adieu triste amour un roman graphique aussi fort que joyeux et une superbe histoire d'émancipation, que viennent éclairer les prémisses et la promesse d'un nouvel amour.
« C'est comme ça que je disparais » avait été un petit bijou pour moi, je suis tombée sous le charme de l’univers que l’autrice nous proposait, tout naturellement j’attendais son nouvel album.
Mirion Malle nous livre de nouvelles bulles délicates et sensibles avec Cléo, qui, lors d’un festival, au détour d’une rencontre, va douter de celui avec qui elle partage sa vie.
Une remise en question qui s’intensifie au fil des pages dévoilant plusieurs réflexions universelles et intemporelles, l’amour, la confiance, la différence des sexes, le féminisme,l’identité… et surtout l’impact de nos décisions et la capacité de faire ses propre choix.
Le crayon singulier de Mirion n’est peut-être pas celui qui donne l’effet "Crush" immédiat mais j’ai été séduite par cette beauté atypique, l’osmose est parfaite avec ce qu’elle nous raconte et les émotions qui se dégagent.
Un récit intimiste sans fioritures qui pointe l’importance de nos mots, de nos actes et des interactions que nous vivons et provoquons.
Parfois la tristesse d’un adieu s’impose pour un renouveau où l’amour pour l’autre laisse place à celui pour soi et c’est peut-être ça la clé …. Une belle leçon de vie.
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