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Taina Tervonen

Taina Tervonen

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Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « Le sabre d'Oumar Tall : les otages, contre-histoire d'un butin colonial » de Taina Tervonen aux éditions Marchialy

    catherine a sur Le sabre d'Oumar Tall : les otages, contre-histoire d'un butin colonial de Taina Tervonen

    Un texte qui m'a beaucoup intéressé. Un récit-enquête dans les archives et avec des rencontres de spécialistes ou "experts" du sujet.
    L'auteure a décidé de mener une enquête sur les objets désignés sous le nom du "Trésor de Ségou" : des pièces, bijoux, tissus, armes, livres ont été ramenés du...
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    Un texte qui m'a beaucoup intéressé. Un récit-enquête dans les archives et avec des rencontres de spécialistes ou "experts" du sujet.
    L'auteure a décidé de mener une enquête sur les objets désignés sous le nom du "Trésor de Ségou" : des pièces, bijoux, tissus, armes, livres ont été ramenés du Sénégal, en particulier par le Colonel Archinard au début du 20e siècle. Ce natif du Havre, où il a eu sa statue (qui a été fondue pendant la deuxième guerre mondiale) avait légué sa collection à l'état au retour de ses missions au Sénégal.
    La narratrice va enquêter au Havre, dans les réserves des musées, du quai Branly, des Armées, de la Porte Dorée, des Colonies à Aix en Provence mais aussi à Dakar où certaines pièces ont été rendues, restituées. Elle va aussi découvrir que qu'il y a eu aussi des "otages" humains, Des fils et filles des chefs rebelles défaits ont été séquestrés et rééduqués au sein d'une école, nommé "école des otages" qui fut créer e, 1853 à Saint Louis par Louis Faidherbe, le "pacificateur du Sénégal". Mais d'autres enfants ont été emmenés en France, en particulier, Abdoulaye, petit fils d'El Hadj, qui a intégré l'école militaire de Saint Cyr avant de mourir précocement de la tuberculose. et Naba Kamara, fille d'un guerrier amenée au Havre et qui est devenue servante dans une famille bourgeoise.
    L'auteure est une journaliste franco-finlandaise et a passé une partie de son enfance au Sénégal, où il a appris l'histoire de ce pays. Elle nous raconte sa recherche dans les archives, ses rencontres, ses découvertes, ses colères.. Elle mène quasiment une enquête policière, sur ce trésor, sa destination, sa disparition, la réapparition d'objets, mais sont ils vraiment authentique (en particulier, ce sabre rendu en grandes pompes au Sénégal !! des doutes persistent. Ce trésor qui était dans le muséum du Havre, qui a été détruit en 1944 sauf 6 caisses mises à l'abri par un jeune conservateur au prieuré de Granville : 147 objets ont été sauvés. Elle ne parle pas que des objets mais aussi des hommes et femmes : que ce soit le colonel Archinard, le prince Abdoulaye, le fils de l'ennemi, Naba Kamara, petite fille élevée par la soeur d'Archinard ... Elle se questionne et nous questionne sur le rôle des "pacificateurs", "colons", collectionneurs d'oeuvres des colonies et ce que nous pouvons en faire actuellement. Ce sujet est d'actualité car certaines oeuvres vont être restituées au pays d'origine. Elle questionne sur l'héritage colonial, sur la façon de raconter L Histoire avec un grand H avec des "grands hommes", des gens ordinaires (elle parle très bien du rôle des tirailleurs sénégalais dans la conquête française de territoires africains), des objets, des archives (des pages impressionnantes quand elle lit les correspondances entre les militaires et les autorités parisiennes ou la correspondance privée du colonel Archinard avec son "filleul"). "Mon enquête ressemble à un jeu de pistes. Tantôt, je cherche la trace d'un objet dans des documents militaires vieux de plus de 130 ans, tantôt c'est le nom du militaire que je traque dans les inventaires de musée. "
    D'ailleurs, ce texte se lit très simplement, facilement et c'est une vraie enquête et certains personnages pourraient faire l'objet de livres, de romans, de films.
    #LesOtages #NetGalleyFrance

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    Couverture du livre « Le sabre d'Oumar Tall : les otages, contre-histoire d'un butin colonial » de Taina Tervonen aux éditions Marchialy

    voyages au fil des pages sur Le sabre d'Oumar Tall : les otages, contre-histoire d'un butin colonial de Taina Tervonen

    En 1890, le colonel français Archinard et son armée prennent la ville de Ségou, dans l’actuel Mali. Ils s’emparent du trésor du palais, dans lequel figurent notamment des bijoux et un sabre, qui aurait appartenu à El Hadj Oumar Tall, seigneur musulman érudit et chef de guerre, qui fonda au 19ème...
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    En 1890, le colonel français Archinard et son armée prennent la ville de Ségou, dans l’actuel Mali. Ils s’emparent du trésor du palais, dans lequel figurent notamment des bijoux et un sabre, qui aurait appartenu à El Hadj Oumar Tall, seigneur musulman érudit et chef de guerre, qui fonda au 19ème siècle un empire sur le territoire des actuels Sénégal, Mali, Guinée et Mauritanie. Parmi le « butin » ramené en France par Archinard se trouvent également deux enfants, dont Abdoulaye, 10 ans, petit-fils d’Oumar Tall.

    A l’heure où le Sénégal et d’autres pays africains réclament la restitution des objets acquis (pour ne pas dire pillés) par les métropoles pendant la colonisation, l’auteure, journaliste et documentariste qui a passé son enfance au Sénégal, a décidé d’enquêter sur les objets volés à Ségou et en particulier sur le sabre d’Oumar Tall, désormais restitué au Sénégal par la France et exposé au Musée des Civilisations Noires de Dakar. Que sont devenus les autres objets, quel a été le sort des deux enfants enlevés à leurs racines ? Et le sabre en question est-il réellement celui d’Oumar Tall ? Exploitant toutes les archives et sources disponibles en France et au Sénégal, elle retrace peu à peu la piste des enfants et du butin, et fait émerger un pan violent et déshumanisant (mais ne le sont-ils pas tous?) et peu connu de l’histoire coloniale française. Sans se prétendre historienne, son enquête est cependant méthodique et fouillée, même si elle n’atteint pas le résultat escompté. L’auteure met le doigt sur la condescendance dont les (anciens) colonisateurs faisaient et font encore preuve à l’égard de leurs (anciens) colonisés. Ainsi, citant Felwine Sarr*: « Il y a comme une impossibilité à prendre en compte le fait qu’il existe un continent d’un milliard d’individus avec une jeunesse qui a droit à son patrimoine – exactement comme les jeunes Européens ont droit à leur patrimoine. Non, ils pensent que ce qui est à eux est à eux, et ce qui est à nous est aussi à eux ! Ils proclament l’universalité des musées, mais c’est une universalité centrée sur soi. […] Il y a toujours des arguments. ‘Il n’y a pas de musées en Afrique’ – nous en avons dénombré autour de 500. ‘A qui doit-on rendre ? A l’époque, le Sénégal ou le Bénin n’existaient pas’. Quand des objets ont été pris dans l’Empire austro-hongrois, on les a bien rendus à l’Allemagne ou à l’Autriche, même si l’empire n’existait plus. ‘Les objets n’ont pas été pris, ils ont été donnés ou vendus’. Oui, donnés ou vendus dans un rapport asymétrique de pouvoir. N’est-ce pas la même question que pour les biens spoliés juifs ? Quand des Juifs vendaient des toiles de maître pour trois fois rien afin d’échapper à la mort, on leur a quand même rendu leurs biens, à eux ou à leurs descendants. Pourquoi ces analogies ne fonctionnent-elles pas ? […] Rapidement, on se rend compte que la question ne se joue pas au niveau de la raison, mais bien ailleurs, poursuit-il. Elle se joue dans une vérité intime qui s’est construite dans le temps, à force de répétitions dans les films, dans les livres, dans les médias, dans les livres d’histoire, dans les discours politiques. Au fond, il y a toujours cette idée que l’Africain est un incapable ».

    Un récit sensible et captivant et d’une lecture très fluide, qui témoigne d’une volonté d’ouvrir les esprits, avec humanité et humilité : « Je parcours les vitrines [du musée du Quai Branly], mes leçons de primaire en tête, et je vois une étranger mise en scène de l’histoire coloniale, transformée en un récit de dons, dénuée de toute trace de violence guerrière ou de domination, de toute référence à la brutalité dont ces objets sont les témoins directs. Le silence me paraît assourdissant ». « Ainsi, en 1893, il était impossible de penser que ces pièces soient africaines : trop délicates, trop fines, fabriquées avec des techniques trop sophistiquées. L’Afrique ne pouvait produire ce que les journalistes, à la vue des bijoux, qualifiaient d’ « originalité » et de « sentiment artistique ». Près de cent trente ans plus tard, leur regard me paraît schizophrène : il fallait admirer la beauté du butin de guerre, témoin de notre domination sur l’Afrique, tout en se disant que cette beauté ne pouvait provenir d’Afrique ».

    *auteur en 2018, avec Bénédicte Savoy, du rapport commandé par E. Macron sur la question des restitutions