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Sonia Ristic

Sonia Ristic
Née en 1972 à Belgrade, Sonia Ristic a grandi entre l'ex-Yougoslavie et l'Afrique, et vit à Paris depuis 1991. Après des études de Lettres et de Théâtre, elle est comédienne et assistante à la mise en scène. Parallèlement, elle travaille avec des ONG importantes (France Libertés, FIDH, CCFD) sur ... Voir plus
Née en 1972 à Belgrade, Sonia Ristic a grandi entre l'ex-Yougoslavie et l'Afrique, et vit à Paris depuis 1991. Après des études de Lettres et de Théâtre, elle est comédienne et assistante à la mise en scène. Parallèlement, elle travaille avec des ONG importantes (France Libertés, FIDH, CCFD) sur les actions autour des guerres en ex-Yougoslavie et des questions de Droits de l'Homme. Au sein du collectif du Théâtre de Verre, elle met en scène plusieurs de ses textes ainsi que des créations collectives. En 2004, elle crée sa compagnie, Seulement pour les fous. Elle encadre régulièrement des ateliers d'écriture et de jeu en France et à l'étranger. La plupart de ses pièces ont été publiées, créées ou mises en ondes. Elle a bénéficié des bourses du CNL (2005, 2008 et 2014), de la DMDTS (2006), du CNT (2007), de Beaumarchais/SACD (2008), de la région IDF (2010 et 2011), du Conseil Général du 93 (2013), et a reçu plusieurs prix pour ses textes.

Avis sur cet auteur (15)

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    Couverture du livre « Celles qui se perdent » de Sonia Ristic aux éditions Intervalles

    Yv Pol sur Celles qui se perdent de Sonia Ristic

    Six femmes, d'origine, d'âge et de milieux différents. Six femmes qui, à ce moment précis se posent la question qui peut changer leur vie, ou agissent sans se la poser profondément.

    Joséphine, l'influenceuse, claquemurée dans son appartement.

    Daphné, l'agent d'artistes qui se sépare de son...
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    Six femmes, d'origine, d'âge et de milieux différents. Six femmes qui, à ce moment précis se posent la question qui peut changer leur vie, ou agissent sans se la poser profondément.

    Joséphine, l'influenceuse, claquemurée dans son appartement.

    Daphné, l'agent d'artistes qui se sépare de son compagnon et se bat pour des meubles design.

    Florence qui, seule, se lance dans la location de chambres d'hôtes.

    Agnès, qui, après un séjour dans sa maison de campagne, décide de ne pas revenir à Paris auprès de son mari et ses fils.

    Hortense, qui vit seule, dans le village d'Agnès. Solitaire, elle lit beaucoup.

    Et Marion qui connaît Joséphine, et Daphné (et Rebecca sa sœur), et Hortense...

    Je crois avoir lu tous les livres de Sonia Ristić, et j'aime beaucoup la manière qu'elle a d'écrire des romans à multiples personnages qui se croisent, se rencontrent, s'aiment, se détestent, apprennent à se connaître et se défont parfois de leurs préjugés. Dans ce roman, elle fait le portrait de femmes. Les hommes sont absents, morts ou lâchement partis, parfois abandonnés par des femmes qui décident de reprendre leur liberté. Ces femmes, elles se battent, se bougent pour faire enfin ce qu'elles ont envie de faire. Elles sont modernes, vivantes.

    Sonia Ristić écrit un roman faussement léger. La mise en page aérée, dans un format plus large qu'un roman classique, l'écriture fluide, sans artifice et les illustrations de l'autrice, très colorées qui représentent des paysages, des intérieurs de maisons, concourent à l'impression de légèreté, presque de livre pour la jeunesse. Mais ne nous y trompons pas, ses héroïnes sont plus complexes qu'il n'y paraît. Elles subissent et se relèvent. Elles osent et ne comptent plus se laisser diriger.

    Encore une fois, Sonia Ristić, écrit un roman choral, pétri d'humanité, de foi en la femme et malgré des moments difficiles, positif et réjouissant.

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    Couverture du livre « Triptyque en ré mineur » de Sonia Ristic aux éditions Intervalles

    Géraldine C sur Triptyque en ré mineur de Sonia Ristic

    Triptyque en ré mineur de Sonia Ristić paru chez les Éditions Intervalles en cette fin du mois d'Août, c'est un titre que j'avais repéré sur le fil Facebook de Maria Bejanovska, traductrice du macédonien en français, elle a par ailleurs traduit Mon cher mari de Rumena Buzarovska, publié chez...
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    Triptyque en ré mineur de Sonia Ristić paru chez les Éditions Intervalles en cette fin du mois d'Août, c'est un titre que j'avais repéré sur le fil Facebook de Maria Bejanovska, traductrice du macédonien en français, elle a par ailleurs traduit Mon cher mari de Rumena Buzarovska, publié chez Gallimard début septembre. Sonia Ristić est une auteure d'origine serbe, elle écrit en français, elle vit en France depuis près de trente ans. Le roman se scinde en trois temporalités : la première rapporte un échange épistolaire de façon unilatérale depuis la focalisation de Milena, belgradoise scénariste, et s'ancre dans les années 1970. La deuxième s'étale pendant les années de la seconde guerre mondiale. La troisième est le journal intime d'une auteure serbe, Ana, qui s'ancre dans cette nouvelle décennie du XXIe siècle, à Paris. La première et dernière parties enchâssent une deuxième partie, qui est la retranscription d'une novella inventée par Milena. Un roman qui semble s'annoncer comme le triptyque de la littérature, de la musique et de la peinture, rien de plus pour m'appâter.
    Triptyque parce que c'est une oeuvre en trois parties. Triptyque parce qu'il y a d'abord une histoire d'amour qui transparaît de cette correspondance entre une Serbe et un Américain, Milena Djordjevic et Samuel Jacobs, auteurs tous les deux. Et en marge, mais toujours présent, il y a Peter qui complète le trio, ami et amant. Nous n'avons que les missives de Milena, nous devinons indirectement les réponses de son correspondant à travers ses textes à elle. La deuxième partie de ce triptyque est le fruit de l'écriture de Milena, un texte dans le texte, une Novella inachevée intitulée Lily Clara et que l'auteure apparente à la Symphonie n°3 de Gustav Mahler. Puis vient l'ultime partie, la seconde temporalité, issue de nos dernières heureuses années actuelles de Covid et de confinement, assimilé au Concerto pour piano n°A de Brahms, qui met en son centre Ana. Ana est la destinataire des courriers échangés entre Samuel et Milena qui lui viennent droit de Belgrade... De l'Etat du Maine, aux Etats-Unis ! En ré fait référence au Concerto pour piano no 3 de Rachmaninov, Concerto pour piano en ré mineur, op. 30, le troisième des quatre concertos pour piano du compositeur, il serait le plus exigeant de tous, il est composé de trois mouvements. Tout tourne autour d'une relation à trois dans ce roman, quels que soient les fils que l'on tire.
    J'imagine qu'au vu du titre et de la composition du roman, il faut avoir une vision globale de l'oeuvre littéraire, les trois parties étant totalement interdépendantes et liées au point de vue de l'esthétique musicale, rythmique, et visuelle : trois parties d'un même tableau, trois parties d'une même symphonie. Le rythme est clairement différent, l'échange épistolaire donnera un rythme plus haché, la novella du milieu comme un retour en arrière avant la narration sous focalisation interne d'Ana. Le contenu est également lié : il existe de grands points communs entre la Milena des années soixante-dix et la Ana des années 2020 à Belgrade. Au-delà du fait d'avoir vécu dans la capitale serbe, elles ont toutes les deux entretenu une liaison avec un Américain, elles sont toutes les deux en plein deuil de leur père, elles vivent seules, n'ont pas enfants.
    J'ai aimé ce roman, tout en faisant abstraction de ces références musicales, qui personnellement ne m'ont rien évoqué. Pour quelqu'un pas forcément féru de musique classique, j'avoue que cette attribution de symphonies demeure un peu obscure. En revanche, avec le recul sur cette lecture, on s'aperçoit que les motifs sont répétitifs, qu'il est basé sur un jeu d'échos entre les différentes parties, la Serbie et les Etats-Unis, Belgrade, Milena/Ana, leur histoire d'amour, leur deuil, leur vie. Un jeu à trois, une histoire d'amour où un troisième larron s'interpose, comme Peter entre Milena et Sam, comme la France entre la Serbie et les Etats-Unis. Peut-être faut-il y voir une retranscription littéraire des compositions musicales, un rapprochement entre peinture, musique et littérature. Une composition littéraire élaborée commune une symphonie, ses mouvements, un tableau, ses panneaux.
    A travers les échanges épistolaires ressortent les différences culturelles entre une Amérique auréolée de cette liberté d'expression et d'action que lui confère le premier amendement, et un pays qui représente l'un de ses ennemis les plus chers, le communisme. L'un évoque les bureaux de censure, l'autre les "agents zélés de la CIA", au-delà de l'océan de ce qui les sépare, c'est cet amour de l'écriture qui les réunit. On se plaît à remarquer que l'un et l'autre cherchent ce juste-milieu dans leur relation, ce moyen terme qui peut les unir, à mi-chemin entre le socialisme exacerbé de l'un, le libéralisme qui ne l'est pas moins de l'autre. Et si la France joue ce terrain de neutralité, leur activité d'auteur également. (...)

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    Couverture du livre « Triptyque en ré mineur » de Sonia Ristic aux éditions Intervalles

    Henri-Charles Dahlem sur Triptyque en ré mineur de Sonia Ristic

    Toutes les femmes de sa vie

    Dans ce triptyque Sonia Ristić raconte les vies de Milena, de Clara et d'Ana. Trois femmes et trois époques, mais aussi trois fragments d'une autobiographie subjective.

    Le 14 juillet 1972 Milena admire le feu d'artifice à Paris en compagnie de Peter et de Sam....
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    Toutes les femmes de sa vie

    Dans ce triptyque Sonia Ristić raconte les vies de Milena, de Clara et d'Ana. Trois femmes et trois époques, mais aussi trois fragments d'une autobiographie subjective.

    Le 14 juillet 1972 Milena admire le feu d'artifice à Paris en compagnie de Peter et de Sam. Ils sont tous les trois écrivains, eux aux États-Unis, elle à Belgrade et profitent de cette parenthèse enchantée pour faire connaissance. Après avoir passé une nuit avec Peter, qui voit cette relation comme un jeu, Milena passe dans les bras de Sam. À compter de ce séjour en France, ils vont entretenir une correspondance intensive. Ce sont les lettres de Milena à Sam qui composent la première partie de ce triptyque où l'humour le dispute à l'émotion, sur fond d'anticommunisme primaire. Mais il est vrai que le rideau de fer continue alors à séparer l'est de l'ouest, rendant les relations d'une partie du globe à l'autre très difficiles.
    Encore plus difficile est la situation des juifs en Allemagne à la fin des années 1930. C'est dans la capitale du Reich que vit Clara, fille d'un couple d'avocats juifs. Pour eux, la situation va devenir intenable, voire désespérée. Et Clara, qui est amoureuse de Lily, semble vouloir éluder la réalité au bénéfice de sa passion. Jusqu'au jour où les parents disparaissent, ou Lily n'est pas au rendez-vous quand il s'agit de fuir. Clara se souvient de la France où elle a été accueillie, d'avoir traversé la Suisse et de s'être retrouvée à Belgrade après avoir rejoint un groupe de partisans à Trieste.
    Celle qui recueille ses confidences et cette histoire parcellaire est Ana, une écrivaine en mal d'inspiration. Elle a fait la connaissance de Clara dans l'asile psychiatrique où cette dernière est internée pour schizophrénie. Difficile alors de faire le tri entre vérité et affabulation. Mais elle sent qu'elle tient là un sujet de roman, d'autant qu'elle est en panne d'inspiration et vit une situation difficile, maintenant qu'elle a regagné la Serbie. Et qu'à nouveau les bruits de botte résonnent pour un conflit fratricide.
    Finie la période bénie durant laquelle, elle a bénéficié d'une aide de l'État et a pu partir étudier dans un campus américain. C'est là qu'elle a rencontré Noah, qu'elle a entamé une liaison avec lui, se doutant qu'elle allait sans doute être éphémère.
    Est-ce son amant américain qui lui a envoyé ce paquet contenant les lettres adressées par une certaine Milena à Sam? Le doute n'est pas levé, mais cette correspondance pourrait sans doute aussi faire l'objet d'un roman...
    Avec toute la subtilité démontrée dans son précédent roman traduit en français Saisons en friche, Sonia Ristić nous propose donc un triptyque rassemblant ces trois destinées. Trois manières de raconter la vie des femmes durant trois périodes distinctes, mais toutes trois confrontées à l'Histoire en marche, aux bouleversements politiques et à des décisions personnelles qui font basculer leur existence. Faut-il fuir ou rester? Faut-il accepter la demande en mariage? Faut-il jeter des fleurs sur les chars qui partent vers Vukovar?
    Avec cette déclaration d’amour à l’écriture, Sonia Ristić nous offre également des portraits de femmes libres, qui ont envie de choisir leur destin et qui entendent tracer leur propre voie et faire entendre leur propre voix.
    https://urlz.fr/knsE

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    Couverture du livre « Triptyque en ré mineur » de Sonia Ristic aux éditions Intervalles

    Yv Pol sur Triptyque en ré mineur de Sonia Ristic

    Triptyque donc, sur les musiques de Rachmaninov (concerto pour piano n°3), Mahler (symphonie n°3), Brahms (concerto pour piano n°1). Trois femmes à des époques différentes, trois types de récit : épistolaire, souvenirs et courts fragments. Le procédé n'est pas neuf, mais le classique c'est bien...
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    Triptyque donc, sur les musiques de Rachmaninov (concerto pour piano n°3), Mahler (symphonie n°3), Brahms (concerto pour piano n°1). Trois femmes à des époques différentes, trois types de récit : épistolaire, souvenirs et courts fragments. Le procédé n'est pas neuf, mais le classique c'est bien si c'est bien fait, et là Sonia Ristić fait cela admirablement. J'ai dévoré son livre en deux jours sans pouvoir le lâcher.

    C'est d'abord la relation épistolaire entre Milena et Sam, qui évolue durant les années. Eux deux se veulent écrivains et les réflexions tournent beaucoup autour de l'écriture. Comment on en vient à écrire et qu'écrit-on ? Où trouver la matière ? Écrire de la fiction ou de la réalité ? Le roman doit-il se nourrir de la réalité, mais ne le fait-il pas intrinsèquement ? D'autres thèmes sont abordés, comme l'amour, la mort, la maladie notamment psychiatrique, la vie à Belgrade dans ces années-là...

    Ces réflexions sont poussées dans la dernière partie, Cinquante ans plus tard : Ana veut elle aussi écrire un roman et se pose beaucoup de questions : "Je sais que la bonne littérature et la littérature qui marche sont deux choses distinctes souvent. La première n'est que subjectivité, une histoire de goût ; la seconde s'inscrit dans un paysage économique et obéit au fonctionnement d'un système. Des fois il arrive que goûts et loi du marché se rejoignent." (p.223)

    Milena et Ana se ressemblent, à la différence que l'une a vécu sous Tito, finalement pas si mal que cela et que l'autre a vu son pays se déchirer, et Sonia Ristić écrit des pages bouleversantes sur la guerre : "La guerre dure. Un an, deux trois, pas loin de dix en tout. Les premiers morts sont des visages aux traits nets, mais lorsque les centaines, puis les milliers commencent à s'additionner, tenir les comptes devient de plus en plus insoutenable. Les vies de toutes celles et ceux que je connais basculent. Il y a ceux qui meurent sous les bombes, les balles perdues, les tirs des snipers. Il y a celles et ceux qui partent, émigrent, se réfugient ailleurs, se trouvent parfois, reconstruisent autre chose, rarement, la plupart continuent à errer jusqu'à ce jour. Il y a ceux qui perdent leur boulot, leur maison, leurs économies, leurs amis, dont les familles éclatent." (p.193)

    Sonia Ristić sait faire vivre ses personnages, on croit en eux, on se demande souvent s'il y a en eux une partie d'elle ou de ses amis, preuve s'il en est qu'ils sont réalistes. Elle les fait vivre dans des contextes géographiques, géopolitiques différents qui sont très bien dressés, mais tous, à toutes les époques se posent les mêmes questions sur la vie, la création, l'amour, l'amitié. Parce que sûrement, au fur et à mesure qu'on avance en âge on s'aperçoit qu'on se pose les mêmes questions que nos parents et aïeux et que nos enfants, sans doute se les poseront eux aussi.

    Bref, ce roman est excellent, et j'espère que pour une fois, la bonne littérature rejoindra la littérature qui marche.

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