Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Tour l’art de l’écrivain réside, selon moi dans le fait de nous captiver avec des petits rien, des tracas du quotidien. Mission accomplie ici pour Sally Rooney avec son roman Où es-tu monde admirable ? On retrouve 4 trentenaires, 2 femmes et 2 hommes qui bien sûr vont par paire ou plutôt par couple et leur vision pessimiste de ce monde, leurs atermoiements, leurs questionnements face à ce qui est, ou qui aurait pu être, le « c’était mieux avant », le m’aime-t-il ? Que veut-elle ? En résumé rien de nouveau sous le soleil mais j’avoue que j’ai aimé retrouver dans ce roman, cette génération Y, avec Eileen, Alice, Félix, Simon et leur vision de notre monde racontée avec humour, ironie et un brin d’érotisme. Classique mais terriblement efficace !
Je ne suis pas fan des lectures tournant autour des amours adolescentes ni des étudiants à l’université. Ce roman cochait toutes les mauvaises cases, et pourtant.
Avec un style hyper descriptif (« Il prend son café à 11h38 » par exemple), ce n’était pas gagné non plus.
Mais j’ai accroché à ses deux personnages dont l’une Marianne est une écorchée et l’autre, Connell, fut un des garçon en vue du lycée. Leur amour était improbable.
J’ai aimé leurs relations chaotiques sans pourtant jamais se perdre de vue.
J’ai senti le poids du regard des autres, à quel point il pouvait détruire une relation.
J’ai aimé la mère de Connell qui élève seule son fils en faisant des ménages. J’ai aimé son attitude bienveillante envers lui.
J’ai aimé que l’autrice parle de la dépression de Connell sans en faire une montagne.
J’ai eu de la peine pour Marianne qui subit l’influence néfaste de son frère Allan sans que sa mère intervienne.
J’ai aimé ses deux personnages de leur temps.
L’image que je retiendrai :
Celle de la voiture de Connell (lui seul possède une voiture dans ce roman) comme un refuge.
https://alexmotamots.fr/normal-people-sally-rooney/
Ma chronique : Titre élégant, tiré d'un poème de Schiller, qui m'a interpellée. Ouvrage contemporain, subtil, mais très nombriliste, pouvant autant plaire que déconcerter !
L'auteure peint la solitude et les angoisses existentielles des "Milléniaux" ( nés entre 90 et 2000) une génération plus dans l'interrogation que dans la passion, intellectualisant tout, surtout l'amour. Autres mœurs, autre époque. On est loin de l'amour sublime et coupable d'Anna Karénine et Vronski ou d'un "Solal épris d'Ariane juste le temps d'un battement de paupières." L'amour ici est souffreteux ! Ils mettent du temps à aimer, ne refusant pas le bonheur mais n'y croyant plus, hantés par la fin de la civilisation dans une société où la culture devient "un marketing de masse".
L'auteure décortique à la loupe les relations de quatre trentenaires dans un monde qui ne leur plait pas, qu'il trouve laid, un monde qui va mal.
Alice et Eileen se sont connues à l'université. Alice, auteure à succès, dépressive, s'isole dans la campagne irlandaise. Elle a rencontré Félix sur Tinder, pas vraiment un coup de foudre !
Eileen vit à Dublin, travaille pour une revue littéraire. Les deux ont connu des déceptions amoureuses. Elles communiquent par mail, évoquent pêle-mêle Jésus, le pardon, la politique, la planète, le sexe, la pauvreté, les inégalités, conscientes de leurs privilèges (surtout lors de leurs soirées de beuverie).
Les garçons m'ont paru moins torturés, surtout le beau Simon, doux, fiable, très croyant, amoureux d'Eileen depuis l'enfance.
Ouf ! une lueur d'espoir éclaire le dénouement .
J'ose espérer que cette morosité ne touche pas toute cette classe d'âge.!
Voilà une peinture au scalpel de notre époque, mais ce roman ne me laissera pas une empreinte indélébile,
J'aimerai connaitre votre avis !
Une histoire d'amitié et d'amour sur plusieurs années
Irlande, 2011. Marianne et Connell sont dans le même lycée. Ils commencent une histoire tous les deux, mais la peur du regard des autres risque bien de tout gâcher.
C'était mon premier roman de l'autrice, et je suis un peu perplexe.
Je l'ai lu super vite, c'est assez bon signe avec moi, ça veut dire que je ne m'ennuie pas.
Mais j'avais tout le long un petit sentiment de malaise devant la relation entre ces deux adolescents devenus ensuite jeunes adultes. Je n'ai pas réussi à les trouver attachants ou à vouloir croire en leur relation.
Il m'a semblé qu'ils passaient leur temps à se saboter, à se manquer à cause de non-dits ou quiproquos ridicules. Quel dommage ! J'aurais voulu un peu plus de chaleur et de lumière entre eux...
J'ai apprécié que la santé mentale soit abordée sans tabou et sans filtre tout au long du roman.
Je serais assez curieuse de voir la série maintenant, car étant donné qu'il ne se passe pas grand chose je me demande comment ils ont adapté ce texte à l'écran.
Je ne peux pas dire que j'ai aimé ou pas, je crois que j'aurais besoin de lire un autre roman de Sally Rooney pour mieux comprendre sa façon d'écrire et savoir si c'est mon truc ou pas !
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