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Jean Raspail

Jean Raspail
Ecrivain, grand voyageur et journaliste, Jean Raspail a effectué de nombreuses expéditions ethnographiques dans le monde. Il a reçu le Grand Prix Jean Giono pour l'ensemble de son ½uvre.

Avis sur cet auteur (11)

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    Couverture du livre « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » de Jean Raspail aux éditions Albin Michel

    Bernard Viallet sur Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie de Jean Raspail

    Antoine de Tounens, issu d’une modeste famille de paysans périgourdins naquit le 12 mai 1825 dans le hameau de La Chèze, commune de Chourgnac, non loin de Tourtoirac, lieu où il mourut dans la misère le 17 septembre 1878. Enfant intelligent, il fut vite repéré par son maître d’école surnommé le...
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    Antoine de Tounens, issu d’une modeste famille de paysans périgourdins naquit le 12 mai 1825 dans le hameau de La Chèze, commune de Chourgnac, non loin de Tourtoirac, lieu où il mourut dans la misère le 17 septembre 1878. Enfant intelligent, il fut vite repéré par son maître d’école surnommé le « Régent » lequel l’encouragea à poursuivre ses études jusqu’au baccalauréat qu’il obtint aisément. En 1841, il entra à l’école de droit de Bordeaux. Deux années plus tard, le voilà devenu clerc de notaire dans une étude de Périgueux. Puis la vente de terres paternelles lui permit de s’acheter une charge d’avoué dans laquelle il s’ennuya très vite. Antoine rêvait de devenir roi dans un pays lointain, la Patagonie. Il commença par obtenir de récupérer la particule perdue sur son nom de famille, demanda un prêt à la banque et fit imprimer proclamations, manifestes et cartes de visites, et fabriquer monnaie, médailles, drapeaux et uniformes avant de s’embarquer vers un territoire encore vierge, mais déjà disputé par les Chiliens et les Argentins. Mais la réalité ne sera pas à la hauteur de ses ambitions. Les indigènes sur lesquels il comptait se révèleront d’incorrigibles alcooliques incapables de faire face au défi de la modernité.
    Cet ouvrage, qui recueillit en son temps un certain succès, se présente comme une biographie romancée, mais assez fidèle néanmoins de la vie d’un petit avoué de province qui se rêvait un destin fastueux et qui ne connut que misère, avanies et moqueries. Raspail ne peut s’empêcher de faire intervenir Pikkendorf, un de ses héros récurrents, dont on se demande un peu ce qu’il vient faire dans cette galère. Il y a un petit côté « Don Quichotte » chez Tounens que l’auteur rend parfaitement. Cette quête de l’impossible étoile. Beaucoup de poésie, de rêve et de désespérants retours à la réalité. Personne ne croit au projet d’Antoine, même pas ses amis francs-maçons de Périgueux. Personne ne croit vraiment à son statut de roi, même pas les rapins, poètes ou demi-mondaines (Charles Cros, Daudet, Richepin, Arène, Manet, Flammarion, Verlaine, Rimbaud, Coppée) qui le reçoivent dans leurs cercles embrumés de vapeurs d’absinthe ! Il n’est et ne sera jamais autre chose qu’un roi d’opérette ou de carnaval, statut qu’il assumera jusqu’au bout dans l’incompréhension générale et de manière christique, presque avec une couronne d’épines sur la tête. À lire ou à relire. Un des meilleurs Raspail.

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    Couverture du livre « Qui se souvient des hommes... » de Jean Raspail aux éditions Robert Laffont

    Les Lectures de Cannetille sur Qui se souvient des hommes... de Jean Raspail

    L’ethnie des Kawésqars, soit des « Hommes », encore appelés Alakalufs, a aujourd’hui disparu. Installé sur la Terre de Feu depuis plus de six mille ans, ce peuple nomade de la mer vivait sur des canots le long du versant pacifique des Andes méridionales, dans un redoutable labyrinthe de chenaux...
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    L’ethnie des Kawésqars, soit des « Hommes », encore appelés Alakalufs, a aujourd’hui disparu. Installé sur la Terre de Feu depuis plus de six mille ans, ce peuple nomade de la mer vivait sur des canots le long du versant pacifique des Andes méridionales, dans un redoutable labyrinthe de chenaux et de fjords reliant une multitude d’îles et de presqu’îles inhospitalières, sous un climat instable et glacial, réputé pour la violence de ses tempêtes et la permanence de ses intempéries. Lorsque Magellan « découvre » cette région en 1520, le choc culturel est une déflagration pour ces Amérindiens restés à l’âge de pierre dans un complet isolement. La colonisation de leur territoire ne commence réellement qu’au cours de la seconde moitié du 19e siècle, mais entre les maladies, les persécutions et l’incompatibilité des deux mondes qui se rencontrent, leur population est quasiment anéantie en quelques décennies seulement. Elle finit par s’éteindre inexorablement au cours du 20e siècle.

    Sensibilisé par ses voyages au sort de ces diverses populations que la modernité voue à la disparition, l’auteur n’a jamais pu oublier le canot kawésqar et ses misérables occupants, croisés en Terre de Feu en 1951. Ses explorations de témoignages historiques l’ayant choqué par leur manque total d’empathie envers ces êtres trop primitifs pour demeurer humains aux yeux de leurs observateurs, il entreprend ici de leur rendre hommage dans un récit romanesque, construit à partir des connaissances de l’ethnologue José Empéraire mais aussi de ses propres recherches et réflexions, et destiné à nous faire imaginer et ressentir le point de vue de ces hommes et de ces femmes, jetés directement du paléolithique à l’ère moderne.

    Si la somme de leur ahurissement et des incompréhensions mutuelles prêtent parfois à rire, l’histoire de leur confrontation à nous, les hommes modernes, est une tragédie accablante qu’on ne peut lire qu’étreints d’un mélange d’effroi, de tristesse et de honte. Pourtant longtemps et dramatiquement éprouvés par l‘environnement naturel dantesque où les Kawésqars évoluaient à leur aise, les colons ont, là comme ailleurs, tiré parti sans vergogne du déséquilibre des forces en leur faveur. Mais, entre les indigènes et les Pektchévés – les étrangers -, c’est surtout l’irrémédiable incapacité à communiquer et à se comprendre que Jean Raspail met en évidence, au fil d’épisodes tous plus confondants les uns que les autres. Souvent cruelle comme lorsqu’elle transforme en bêtes de foire les individus qu’elle emmène en Europe sans se préoccuper de leur terreur si loin de leurs repères, ou encore stupide quand elle déplore leur sur-mortalité sans se sentir responsable des épidémies qu’elle leur inflige, naïve aussi dans ses tentatives d’évangélisation et d’éducation à l’emporte-pièce, la « civilisation évoluée » se montre incapable de sortir de ses référentiels, de faire preuve d’empathie, et tout simplement, d’humanité.

    Aussi passionnante que consternante, cette étonnante confrontation entre deux mondes séparés par plusieurs millénaires d’évolution a de quoi faire réfléchir. Ferions-nous mieux aujourd’hui ? On peut en douter. Mieux vaut sans doute que notre route ne croise jamais celle d’éventuels extra-terrestres, à moins que ces derniers n’aient quelque avance sur nous en matière d’humanité et d’empathie… Coup de coeur.

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    Couverture du livre « Sire » de Jean Raspail aux éditions Le Livre De Poche

    GeorgesSmiley sur Sire de Jean Raspail

    Et si au lieu d'élire tous les cinq ans un monarque impuissant tout juste bon à distribuer récompenses et prébendes à ses amis et obligés, les Français comme nombre de leurs voisins européens décidaient de remettre sur le trône de France le descendant des Bourbon? Idée farfelue, irréaliste...ils...
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    Et si au lieu d'élire tous les cinq ans un monarque impuissant tout juste bon à distribuer récompenses et prébendes à ses amis et obligés, les Français comme nombre de leurs voisins européens décidaient de remettre sur le trône de France le descendant des Bourbon? Idée farfelue, irréaliste...ils ne le décideront pas, les laïcs y veilleront; mais si l'héritier porté par de puissants personnages, à défaut de régner sur les Français, régnait sur la France éternelle à l'issue d'un couronnement aussi secret que conforme à la tradition du sacre de ses quarante prédécesseurs ?
    Jean Raspail imagine cette fiction du couronnement d'un nouveau roi de France, ce qui permet au lecteur de découvrir ce qu'il est advenu des dépouilles royales profanées à la basilique Saint Denis en 1793; d'apprendre que l'épée de Charlemagne "Joyeuse" est visible de nos jours, que le "Saint Chrème" utilisé pour oindre le Roi au moment de son couronnement aurait pu finalement subsister alors qu'on le croyait détruit à la Révolution. Au minimum, ce roman donne envie d'aller visiter la basilique de Saint Denis où, dans un environnement hostile et dégradé, demeurent malgré tout les derniers restes de nos Rois et donc de notre Histoire

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    Couverture du livre « Le camp des saints ; big other » de Jean Raspail aux éditions Robert Laffont

    sandra voet sur Le camp des saints ; big other de Jean Raspail

    Citations :

    « L’homme n’a jamais aimé le genre humain en bloc, races, religions et cultures, mais seulement ceux qu’il reconnaît pour siens, ceux de son clan, si vaste soit-il. Pour le reste, il se force, on l’y a forcé et quand le mal est achevé, il ne reste plus qu’à se désagréger. »

    «...
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    Citations :

    « L’homme n’a jamais aimé le genre humain en bloc, races, religions et cultures, mais seulement ceux qu’il reconnaît pour siens, ceux de son clan, si vaste soit-il. Pour le reste, il se force, on l’y a forcé et quand le mal est achevé, il ne reste plus qu’à se désagréger. »

    « Dans ce monde en proie au désordre de l’esprit, certains parmi les plus intelligents, généreux ou pernicieux, s’agitent spontanément. C’est leur façon à eux de combattre le doute et de s’échapper d’une condition humaine dont ils refusent l’équilibre séculaire. »

    « La France éternelle se devait, respectant la coutume mondialement admise, de pousser en solo de sublimes cris d’amour, sans réfléchir aux moyens de s’en dépêtrer, une fois les carottes cuites. »

    Quelques mots sur l’auteur :

    Jean Raspail, est né en 1925 en Indre-et-Loire. Il est un écrivain et un journaliste français.

    Pendant les vingt premières années de carrière, il va courir le monde à la découverte de populations menacées par la confrontation avec la modernité.

    En 1973 il s'autorise enfin à venir au roman et écrit son œuvre phare Le Camp des saints, dans lequel l'écrivain décrit la submersion de la France par l'échouage sur la Côte d'Azur d'une flotte de bateaux en ruine venue d'Inde, chargée de réfugiés. À partir de ce moment-là, Jean Raspail écrira un grand nombre de romans couronnés de succès.

    Un certain nombre d'ouvrages évoquent également la Patagonie, à travers la revendication du royaume de Patagonie et d'Araucanie par Orélie-Antoine de Tounens, avoué de Périgueux, dans la seconde moitié du XIXe, tout autant que dans l'évocation de l'histoire et du destin de ces régions du bout du monde, notamment dans Qui se souvient des hommes. Il se proclame lui-même « consul général de Patagonie », dernier représentant du royaume imaginaire d'Orélie-Antoine 1er. [Source Babelio]

    Maintenant, place au livre !

    J’avoue, avant de me lancer dans cette lecture, je suis allé regarder les critiques sur internet … Et là, j’ai eu peur !
    Ensuite, comme je suis un peu téméraire, j’ai ouvert le livre …
    La préface de Leonollo BRANDOLINI « Note de l’éditeur » m’a fait grincer des dents. Mais j’ai apprécié le fait que Robert Laffont soutienne la liberté d’expression de Jean RASPAIL, alors je me lance, on verra.

    La préface : « Big Other » est en fait l’histoire du premier livre, ainsi que la remise à jour avec les faits réels qui se sont déroulés en France, notamment en 2001 non loin de Fréjus …

    L’histoire se déroule à Boulouris sur la plage puis en France et dans les pays du Tiers-monde.
    Monsieur Calguès, professeur de lettres, regarde à la longue vue s’échouer un bateau plein d’étrangers … Et puis c’est cent navires qui ont fait naufrage au large de la côte d’azur. Huit cents milles vivants et des milliers de morts…

    Retour sur le comment est-ce arrivé !
    Au Delta du Gange, à Calcutta, la plus grande ville orientale de l’Inde.
    Le consulat général de Belgique dans cette ville se fait déborder. Tout le peule s’amasse dans les rues, prennent d’assaut les vieux cargos, mené par un chef, le coprophage muni d’un totem vivant …
    Tous veulent fuir la misère, la pauvreté, la famine, etc.
    Ils font cap vers l’Europe … Et plus précisément la France.

    Alors que les hautes personnalités des gouvernements des pays occidentaux sont tenues au fait par le consul en temps et en heure avant le départ des cargos, les débats sont lancés …
    Comment faire ? Qui va faire ?

    Que peut-on faire si ce n’est attendre et fuir ? La lecture du livre nous le dévoilera …
    C’est un livre très controversé, dont le Figaro (après le procès de Zemmour – Février 2011) dira que ce livre « Aujourd'hui, "Le Camp des Saints" pourrait être poursuivi en justice pour 87 motifs » !

    L’auteur dit lui-même « C’est un livre impétueux, furieux, tonique, presque joyeux dans sa détresse, mais sauvage, parfois brutal et révulsif au regard des belles consciences qui se multiplient comme une épidémie. »

    « Dans ce roman, qui comporte de nombreuses références à l'Apocalypse de Saint Jean, la submersion de la France est décrite, qui résulte de l'incapacité tant des pouvoirs publics que de la population à réagir face à cette invasion pacifique mais lourde de conséquences pour une civilisation déjà ancienne.
    Il y dénonce ce qu'il considère être un aveuglement de la part d'un clergé catholique trop favorable à l'accueil de populations immigrées devant les modifications que ces flux comportent sur la nature d'une civilisation. » [Source Wikipédia]

    Outre le fait que Jean RASPAIL fait des dénonciations violentes et brutales et des descriptions non moins explicites, ce livre est bien écrit, dans un langage correct.

    Personnellement, je n’ai pas accroché ! Oui, c’est criant de modernité bien que ce livre date de 1973, mais il n’est pas beau. Certains disent que ce livre est comparable à « 1984 » de George ORWELL … Non, je ne suis pas d’accord. Seul point commun : l’esprit visionnaire … Mais ça s’arrête là !

    Je n’ai pas aimé, je n’ai pas accroché, je suis resté planté sur la plage en attendant que les lignes de mots passent avec violence …

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