Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Pour ma part, mi-figue mi-raisin.
Babel vaut le détour pour son univers enchanteur, son esthétique orientaliste et une certaine pédagogie de l'histoire de l'impérialisme britannique du XIXe siècle.
Mais le roman aurait gagné à être plus condensé et plus rythmé. C’est une lecture qui requiert une grande patience et de l’attention supplémentaire.
Voir mon avis en vidéo :
https://youtu.be/g_KBo3lNqMc
Lire la chronique détaillée sur mon blog :
https://www.aikadeliredelire.com/2024/01/babel-netgalleyfrance-lu-approuve.html?m=1
Robin Swift, jeune orphelin chinois recueilli à Canton par un professeur du prestigieux Institut royal de traduction de l’Université d’Oxford, plus connu sous le nom de Babel, subit une rude éducation afin de mettre sa maîtrise de la langue chinoise au service de Babel. Ce lieu mythique est le berceau de l’argentogravure, une technique magique d’exploitation du sens perdu des mots à l’aide barres d’argent enchantées. Dès ses premiers jours à Babel, ce que Robin pensait être un rêve tourne rapidement au cauchemar et à la tragédie. Les travaux menés à l’université confèrent à l’Empire britannique une puissance inégalée, mise au service d’un impérialiste cruel, de l’oppression des populations colonisées et de l’exploitation des classes les plus pauvres. Alors que Robin prend conscience de son rôle dans ce système, une question se pose : doit-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ? Peut-il la changer de l’intérieur.
Babel est un roman ambitieux et original. C’est une histoire saisissante sur la cruauté de l’Empire britannique qui, en maîtrisant le savoir, impose son pouvoir sur le reste du monde. J’ai beaucoup aimé ce mélange entre fantasy et fiction historique : Babel n’est pas juste une histoire fantastique, c’est un récit engagé qui s’empare de l’histoire coloniale anglaise et de la révolution industrielle pour s’interroger sur les dérives de l’impérialisme. D’autres thèmes sont abordés, comme la misogynie, le racisme et l’hypocrisie des sociétés académiques, ainsi que l’exploitation des classes ouvrières par les autorités en place.
Le rythme est certes très lent mais la beauté de l’écriture et la profondeur du monde construit par R.F. Kuang compensent, selon moi, largement cet aspect. Le système magique inventé, à partir de l’utilisation des mots et de leurs subtilités, est vraiment original. J’ai apprécié l’érudition de l’auteure ainsi que les nombreuses explications sur le fonctionnement des langues et des traductions. L’Angleterre fantastique du XVIIIe siècle est bien dépeinte et, grâce à une écriture bien visuelle, j’ai presque eu l’impression de parcourir ses rues. Les personnages sont complexes et attachants dans leurs contradictions et leurs failles. J’ai beaucoup aimé les voir évoluer dans un monde qui les dépasse et les oppresse.
Néanmoins, même si j’ai adoré cette lecture, je pense qu’elle ne plaira pas à tout le monde, en raison du rythme lent et de l’érudition. Il faut bien être conscient, avant de tourner la première page, que les références historiques et étymologiques sont nombreuses et détaillées, occupant une place importante dans le récit.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société