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Si le nom de Bela Lugosi vous parle, vous devriez penser rapidement à Dracula, rôle qu'il interpréta dans les années 30, d'abord au théâtre puis au cinéma. Si ce nom ne vous parle pas, alors cette bande dessinée est une première étape pour découvrir cet acteur dont le visage, la voix et la silhouette ont marqué les heures du 7ème art.
La bande dessinée est un récit en noir et blanc proche de la réalité de cet homme, tant dans sa biographie que dans sa manière de réécrire sa propre histoire. Bela Lugosi est venu de Hongrie pour jouer, sur les planches ou devant cet étrange appareil qu'est la caméra dans cette Europe des années 20. Il est passé par Vienne, Berlin avant d'arriver aux Etats-Unis où il effraie et séduit. La bande dessinée travaille sur ces deux impressions. La fascination et la peur. Bela Lugosi a été rattrapé par son rôle phare, Dracula qu'il interprétait dans le film de Tod Browning en 1931. Il a profité de cette célébrité tout en étant écrasé par elle.
Volage, flambeur, c'est surtout un homme fatigué que découvre Danny Sheffield, fan absolu de l'acteur. Danny a rendez-vous avec son idole dont il connait la vie par cœur. Nous sommes dans les années cinquante, le comédien n'a plus travaillé depuis quelques temps. Déshydraté, épuisé par une vie très remuante, le comédien raconte sa vie, ses débuts, ses amours contrariées à son admirateur. Mais très vite, il s'endort. Arrive alors une femme, Lilian. Dans la cuisine, loin de l'artiste assoupi, elle raconte au jeune fougueux, Danny Sheffield, la réalité de Bela Lugosi. Elle raconte ses déceptions, ses espoirs, sa passion pour les femmes, sa mauvaise gestion financière. Dans un noir et blanc, élégant, dans la droite lignée des films qui ont rendu célèbre Bela, la narration retrace l'histoire de cet homme, d'un cinéma réunissant Dracula, Frankenstein ou autres monstres. Les dessins manient cet homme qui a joué de son apparence et pointe les failles d'un acteur qui est habité par son métier. Il est passionné, charismatique, provocateur, séducteur et mystérieux, entretenant malignement sa légende. Parfois, il chute, se trompe et rebondit avec une pirouette. Cette aisance est magnifiée dans les débuts de carrière et ses chutes, ses échecs sont teintés d'une certaine cruauté, révélant les fêlures d'un artiste. C'est un récit passionnant et envoûtant, autant que ne l'était Bela Lugosi dans ses films.
Repris dans la collection "Les grands personnages de l'histoire en Bandes Dessinées" (Le Monde / Glénat)
Saint-Martin-de-Comminges, alors que les ouvriers de maintenance de la centrale hydroélectrique vont prendre leur poste, ils tombent nez à nez avec un cadavre en haut du téléphérique. Et ce cadavre n'est autre que le cheval, à moitié dépecé, d'Eric Lombard le milliardaire philanthrope. Mais qui a pu commettre ce meurtre atroce ? L'ADN d'un criminel, interné dans un asile dont il est presque impossible de s'échapper, est retrouvé sur l'animal. L'enquête commence pour Servaz et la capitaine Irène Ziegler. Ils vont devoir démêler le vrai du faux pour résoudre cette énigme, tout en restant vigilants afin de ne pas perdre la vie, à leur tour...
Cette adaptation du roman de Bernard Minier est la seconde après la série télévisée produite par M6, avec comme acteurs principaux Charles Berling dans le rôle de Servaz et Julia Piaton dans celui de la capitaine. Je ne peux pas vous dire si les deux adaptations sont fidèles au roman d'origine, car je ne l'ai pas lu, mais j'ai pu noter plusieurs petites différences entre la série TV et la BD (Rien de choquant cela dit). Le dessin de Mig se fond (oui elle est facile pour une BD qui se passe majoritaire sous la neige) parfaitement avec cette histoire où la tension vous tient de bout en bout.
Un polar comme on les aime, j'aurais cependant aimé que l'histoire soit encore plus développée, pour mettre encore plus en exergue les parts d'ombre des personnages. Mais c'est bien connu quand on aime, on en veut toujours plus.
Chez Philéas, les adaptations en BD de romans à succès continuent. Nous voici avec « Glacé » signé Bernard Minier, un épisode des aventures de Martin Servaz, le flic héros de l’auteur français.
Un cheval pur race étripé, un homme mort… des traces d’ADN d’un tueur retrouvées sur place, problème : le tueur en question est enfermé dans un hôpital psy tout proche.
Adapter un roman en BD reste un exercice difficile, notamment lorsqu’il s’agit d’un polar. Philippe Thirault s’en sort plutôt bien, il parvient en un seul volume de 120 pages à condenser le récit sans trop de heurts. Alors certes ça va vite, très vite mais je crois que je préfère encore ça à une histoire en 2 volumes dont il aurait fallu attendre la fin…
Dans une histoire où l’atmosphère est si importante, le travail graphique est capital : le froid, la neige, les montagnes, l’hôpital psy… Tout cela est très bien rendu par le dessin de Mig. Les ambiances nocturnes et froides sont fortes, les teintes changent selon le lieu de l’enquête, le contour noir autour des cases plantent bien le décor.
« Glacé » est le premier opus de la série Servaz, cette adaptation est donc peut-être la première d’une longue série (il existe 7 romans). Si la même équipe est aux commandes avec la même réussite, je serai au rendez-vous. Je ne refuse jamais un bon polar en BD !
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