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Marc Meganck

Marc Meganck
Marc Meganck (1975) est historien issu de l'Université Libre de Bruxelles. Il est attaché aux Musées royaux d'Art et d'Histoire et collabore à la Direction des Monuments et Sites de la Région de Bruxelles-Capitale.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Le jour ou mon pere n'a plus eu le dernier mot » de Marc Meganck aux éditions Deville

    Regine Zephirine sur Le jour ou mon pere n'a plus eu le dernier mot de Marc Meganck

    William le narrateur est un écrivain et archéologue de 42 ans, un homme un peu perdu et qui boit trop depuis sa rupture avec Anaïs, un fils qui a pris ses distances avec son père. Et le père, justement, revient au centre de l’histoire.
    De sa mère Claudine qu’il nomme par son prénom et qui est...
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    William le narrateur est un écrivain et archéologue de 42 ans, un homme un peu perdu et qui boit trop depuis sa rupture avec Anaïs, un fils qui a pris ses distances avec son père. Et le père, justement, revient au centre de l’histoire.
    De sa mère Claudine qu’il nomme par son prénom et qui est morte il y a un an, il ne retient que cette absence de tendresse et son obsession des araignées du matin, celles qu’elle écrase pour tuer le chagrin. Kasper le père est un raciste qui aime porter « une casquette vert-de-gris, comme celles de l’armée allemande dans les films de guerre ». Il collectionne les casques allemands et affirme que « le Führer était très charismatique ». Le frère aîné, Didier, est un clone du père dont il est le préféré et le fait bien sentir à ce petit frère qu’il frappe et humilie sans cesse :
    « Oui, j’avais peur. Ni du ballon ni de la douleur, mais des yeux de ce grand frère, de sa bouche qui crachait cette haine ordinaire. »
    William ne peut s’épanouir dans cette famille où règnent la peur et la médiocrité, cette famille qui le méprise et ne comprend pas son choix d’étudier l’archéologie. Il se sent différent, au bord du malaise dans le carcan de cette famille où le manque d’amour est pathologique. Et il se pose des questions sur le pourquoi ce cette haine ordinaire.
    Adulte, William est toujours surnommé ‘blanc-bec » par ce père autoritaire et distant qui n’a jamais lu les livres de son fils. Mal remis de sa rupture avec Anaïs, William est en souffrance, autant physique que morale, et il noie ses peurs et ses douleurs dans l’alcool. Et puis, il décide de partir en voyage avec Kasper, peut-être cherche-t-il là l’occasion de poser certaines questions sur un secret de famille qui le taraude, et de se rapprocher de ce père vieillissant et irascible avant qu’il ne soit trop tard. Et le but de ce voyage, ce sera l’Islande, sur les traces de Pierre Loti et de son « Pêcheurs d’Islande » que lisait son père. Un prétexte pour le sortir de sa routine Peut-être cherche-t-il là un dernier affrontement avec ce père détesté qui ne l’a jamais aimé.
    « J’ai cette chose en moi, la maladie, physique et affective. On dit que pour être un homme nouveau, il faut tuer le vieil homme qui sommeille en soi. De ce voyage, le vieil homme n’est pas celui qu’on pourrait penser »

    Le roman est construit autour de la relation père-fils et, même si la mère est présente le long du roman, elle qui subit l’autorité du père et ne sait pas protéger et aimer son enfant, elle n’est là que pour souligner la personnalité odieuse de Kasper. Réfugiée dans la religion et les non-dits, elle est glaçante.
    De l’enfance à l’âge adulte de William, on mesure les dégâts que provoquent le manque d’amour et le mépris d’un père. Le personnage de William est attachant, malheureux et pathétique par moment mais on penche forcément de son côté. L’auteur a su rendre sensible et crédible la souffrance du fils et son attente d’un changement du père. Le voyage, qui sert de prétexte, permet la confrontation des deux personnages et c’est à la fois pitoyable et tragique.
    L’écriture, vive, incisive et sans fioritures, colle bien au thème. Ce roman sur les blessures de l’enfance est brutal, parfois dérangeant mais il est bouleversant.

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