Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
De l’auteur, Luc Leens, j’avais lu un recueil de nouvelles intitulé "Le père que tu n’auras pas", recueil que j’avais beaucoup aimé. Lorsque ce dernier m’a proposé la lecture de son roman "Au-delà des mères", je n’ai pas hésité. Cet ouvrage est de la même veine que le précédent écrit. Un plaisir de lecture simple et touchant.
Il est vrai que, comme le stipule la quatrième de couverture, l’écriture, fluide et rythmée, coule de source. Elle est aussi d’une infinie simplicité, de celle qui rend les phrases belles et aisées à lire. La construction est, de son côté, parfaitement orchestrée. C’est ainsi que l’on se glisse dans l’histoire et que l’on se laisse porter jusqu’à la fin du récit. C’est en tous les cas ce qui m’est arrivé. On ne peut pourtant pas dire que l’histoire d’Isabelle est heureuse. Il ne lui a jamais été facile d’être à la hauteur de ce que sa mère attendait d’elle. Et quand, à la mort de cette dernière, elle découvre qu’elle ne sait rien de sa vie, et, pire encore que celle-ci est basée sur une montagne de mensonges, elle part en quête de vérité.
On assiste à une véritable enquête, à la recherche de personnages pour certains disparus et l’on va de surprise en surprise. Alors, difficile de s’extraire de ce récit, véritable page turner où les sentiments sont étudiés par le menu, les personnages décrits avec beaucoup de subtilité, les mensonges décortiqués. Et, même si le texte réduit d’un certain nombre de pages aurait, de mon point de vue, gagné en intérêt et en profondeur, je n'ai à aucun moment boudé mon plaisir à cheminer aux côtés d'Isabelle.
L’auteur nous raconte une histoire de mères, femmes avant tout et appelées à se battre, un bel hommage. Et, cerise sur le gâteau, il est délicieux d’y retrouver, emmêlées, quelques-unes des nouvelles du recueil évoqué en introduction, même s’il n’est pas nécessaire de l’avoir lu pour apprécier ce roman.
Une lecture plaisante et touchante.
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Les éditions belges Quadrature se dédient complètement à la nouvelle de langue française. Luc Leens est né à Mons, il est traducteur et nouvelliste. Comme le dit Armel Job dans la préface, l'art de la nouvelle c'est de raconter la vie, les souvenirs arrivent par bribes, par époques, les nouvelles aussi se suivent et ne se ressemblent pas. Douze nouvelles forment le recueil de Luc Leens. Douze nouvelles différentes dans les histoires qu'elles racontent, dans le format.
Aucune ne ressort du livre, c'est à dire qu'elles sont toutes très bonnes. Elles parlent de la filiation, de l'abandon, de l'amour, de la mort, de la transmission, des liens du sang, de la différence.
- Bacchus : Bacchus est sommelier dans un grand restaurant et mis à contribution lorsqu'un inspecteur d'un guide est repéré.
- La peau d'une femme : Émilie est plombière, mal acceptée dans ce monde viril, mais elle a de la ressource.
- Le papillon : Élise s'installe dans un nouveau quartier et tente de faire connaissance avec sa voisine qui semble la fuir
- L'un contre l'autre : 53 ans de vie commune et la Covid qu'elle lui transmet. A l'enterrement, elle se pose beaucoup de questions.
- Le virus de Cooper : après la Covid, c'est le virus de Cooper qui sévit, très différent et s'en protéger est difficile
- La bague : trouver une bague hors de prix dans les affaires de sa défunte femme amène ce veuf à se poser des questions sur la fidélité d'icelle
- L'aveu d'Éva : Lorsqu'Élise répond à ce numéro inconnu, c'est Eva sa grand-mère qu'elle ne connaît pas qui lui parle des raisons de l'éloignement de sa mère
- Que je porte en moi : Thomas est nez pour un parfumeur. Arrivé dans un festival, il fait la rencontre d'une jeune fille qui porte une fragrance qui l'intrigue
- Le féminin de preux chevalier : Quelques semaines après la mort de sa mère, Élisabeth reçoit une lettre qui lui raconte l'enfance de celle-ci, dans un pensionnat catholique
- Le plus beau jour de sa mort : Une maman, quelques jours avant sa mort répond à sa fille et lui explique le plus beau jour de sa vie
- Le dernier mot : l'éloge funèbre d'une capitaine de gendarmerie piégée par un trafiquant de drogue
- Le père que tu n'auras pas : Isabelle est une femme superbe qui ne vit pas bien qu'on ne s'intéresse qu'à sa plastique et qu'on la fuie lorsqu'on s’aperçoit qu'elle est capable de raisonner, de réfléchir.
Beaucoup de femmes dans ces nouvelles, qui se posent des questions sur la maternité, qui veulent la parité, l'égalité, qui parfois subissent coups, brimades, habitudes machistes... Des femmes de tous les jours, les hommes itou. Les histoires de Luc Leens sont celles de nos voisins, de nos ami(e)s, de nos proches ou de gens que l'on côtoie, croise quotidiennement. Émotion, humour, tendresse, poésie, c'est tout cela que l'on trouve dans ce joli recueil
Voilà un bon moment que je n’avais pas lu de recueils de nouvelles de la maison Quadrature. Voilà bien longtemps que celui de Luc Leens "Le père que tu n’auras pas" m’attendait. Je m’y suis plongée et je n’en ai émergé qu’à la fin de la dernière histoire au titre éponyme. Un moment de plaisir, de lecture fluide, de vrai bonheur.
Tels l’alpha et l’oméga, la première et la dernière ont été mes préférées. J’ai beaucoup aimé "Bacchus", certes pour l’histoire, à la fois triste, touchante et tendre. Mais je l’ai appréciée aussi pour tout ce qui tourne autour du vin puisque Bacchus, oui, c’est bien le prénom du personnage, est sommelier dans un grand restaurant. Le vocabulaire est spécifique, précis et imagé, "Ce vin, monsieur, plus que tout autre, attend de vous que vous mettiez chacun de vos sens en éveil, même l’ouïe. J’aurais aimé demander à la salle de faire silence un instant pou que vous puissiez entendre ce vin sec et léger en alcool, descendre dans le verre, brutal, rapide et sonore, comme la source d’un torrent de montagne." Quant à la dernière, "Le père que tu n’auras pas", qui aurait pu s’appeler "Lettre à ma fille". Elle relate une histoire d’amour hors norme, elle est magnifique, toute en délicatesse et élégance.
Les dix autres ne sont pas en reste en termes de qualité, de simplicité, de fluidité. Dans ces petits récits le père est toujours présent qu’il soit mort ou vivant, légitime, inconnu, de substitution. Et puis il y a aussi les femmes, les mères, les filles. Un véritable panel d’émotions, d’impressions, de vies heureuses ou pas, de bonheurs de malheurs. Sans jamais porter de jugement l’auteur dresse un catalogue réaliste de notre société à travers des tableaux qui passent par toutes les couleurs, du noir au rose mélangés de gris, véritable portrait de la vie.
J’ai terminé par la préface, c’est ainsi que je fais toujours. Elle est pleine d’humour mais réaliste aussi. Un début que j’ai lu à la fin et qui m’a confortée dans le plaisir que j’avais pris à me laisser raconter ces petits moments.
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