Objet esthétique, thématique pointue, le beau livre retient toujours l'attention et notamment lors de période de fêtes, propice à un cadeau de qualité.
Objet esthétique, thématique pointue, le beau livre retient toujours l'attention et notamment lors de périodes de fêtes, propice à un cadeau de qualité. Aussi, en cette fin d'année, nous avons demandé à Karine Henry, libraire...
Objet esthétique, thématique pointue, le beau livre retient toujours l'attention et notamment lors de période de fêtes, propice à un cadeau de qualité.
70 ans, l'age de l'auteure, le mien aussi !
Les rides, les douleurs, les questions, ses questions sont aussi les miennes.
Elle y répond avec intelligence et humour, culture et émotion, sens et sensibilité !
Un peu trop intellectuel pour moi, trop de citations et d'errements : j'ai plusieurs fois eu l'impression qu'il n'y avait pas de plan !
Mais en fait, un peu comme notre vie, il n'y a pas de plan, défini ! Et si par hasard, il existait, les autres, cet enfer parfois , nous aideraient à le changer, passer du A au B et ainsi de suite.
Donc il faut accepter de se laisser bousculer, parfois rudement, de passer subrepticement de jeune à vieux, à ne pas vouloir, ne pas pouvoir, ne plus pouvoir, ne plus vouloir !
Selon son propre caractère, sa vie !
Sage ou rebelle, notre vieillesse sera à notre image, car nous sommes .. nous !
Ou ne sera pas si la maladie nous atteint.
Un jour yoga ou qi gong, l'autre jour moto, laissons la vie, l'humeur et l'humour nous toucher là où elle veut, tant qu'elle veut.
Ce portait d'une femme indépendante et qui donne envie de lancer des projets est un vrai coup de fouet. Elle ne s'est rien interdit. En perpétuelle réinvention, elle ne s'est pas laissée enfermer dans une case.
« Je ne suis pas architecte, surtout pas designeuse, je suis une inventeuse. Pour tout vous dire j'ai du mal à me définir. Si on me demande ce que je suis, je ne sais pas répondre…une femme de l'art peut-être, mais je n'en sais rien ».
Engagée dans l'équipe de le Corbusier pour s'occuper de la partie intérieure et mobilier, dédaignée par ce dernier, elle ne restera pas à la place à laquelle on l'avait assignée. Son nom disparaitra de nombreuses créations issues de cet atelier auxquelles elle participe avec un rôle plus que proéminent, comme celui de Pierre Jeanneret, puisqu'elle en avait dessiné les plans comme pour la fameuse La chaise longue basculante. Leurs noms apparaitra d'abord par ordre d'importance, donc le sien, puis par ordre alphabétique jusqu'à être totalement effacé au profit de le Corbusier. Mais elle n'en gardera pas ombrage, c'est une femme qui va de l'avant, aime participer aux projet de groupes et ne retient que le meilleur de son expérience chez <a href="/auteur/Le-Corbusier/8892" class="libelle">Le Corbusier</a>. Elle n'était pas en recherche de reconnaissance. Elle souhaitait oeuvrer pour le bien commun jusqu'à s'oublier parfois.
<a href="/livres/Adler-Charlotte-Perriand/1165886" class="titre1">Charlotte Perriand</a> a de multiples talents, le livre contient des photos saisissantes en majorité prises par elle. Elle portait un regard aiguisé sur le monde qui l'entourait et passait de longues semaines d'observation sur les lieux avant de se lancer dans l'exécution de projets comme par exemple en montagne ou au Japon. Elle prenait le temps d'observer la nature environnante, les espaces, avant de créer. Pour elle il y a une nécessite d'harmonie entre l'intérieur et l'extérieur, tout est lié, on est proche du taoïsme.
Toujours en pleine communion avec la nature, pour un projet à Méribel, elle associera les artisans de la région pour qu'ils ne quittent pas les lieux et pour créer un espace en harmonie la nature. On était bien avant la folie des grandeurs des stations de ski…
Ce sont ces mêmes principes qui seront appliquées pour répondre à l'appel à d'offre qu'elle remportera pour les Arcs.
Ce fut aussi une humaniste. Engagée politiquement elle dénonça notamment dans des installations l'insalubrité de quartiers parisiens, dans ses propositions de projets elle prit en compte la situation des SDF qui se raccrochaient à leur baluchons et aménagea un espace pour qu'ils l'aient à portée de leur main dans leur lit, elle fera réaliser des fresques pédagogiques pour les femmes avec des enfants à la Cité de refuge de l'armée du salut...
Sa 1ère création fut un « bar sous le toit », elle décloisonna les espaces avec une cuisine ouverte…pour elle le beau n'était pas antinomique de l‘utile. Elle a poussé son indépendance jusque dans ses créations et a mené une existence libre en s'affranchissant des règles imposés.
Talentueuse pour saisir la vie à bout de bras, on la suit au Japon, en Russie dans les montagnes…Un parcours qui donne le tournis et donne l'impression de ne vivre sa propre vie qu'à moitié, un vrai modèle !
La vieillesse?Seulement dans le regard des autres...Et peut être aussi le matin devant la glace.
" OK boomers ” comme une insulte.L'expérience de l'âge rend notre existence intense.Notre société est indisponible á la sagesse de l'âge.
Dans cet essai, l’auteure nous invite à réfléchir sur la vieillesse, sa définition, ce que cela représente selon qu’on est un homme ou une femme, pauvre ou riche…
Puis, on passe à la notion du « sentiment de l’âge », notion introduite avec cette citation de Elias Canetti dans Le livre contre la mort :
« Depuis quand es-tu vieux ? Depuis demain. »
J’ai aimé surtout dans cet essai, les auteures cités par Laure Adler : Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Annie Ernaux mais aussi des hommes Marcel Proust, Victor Hugo, Emmanuel Todd, ou encore des artistes : Hokusai, Sviatoslav Richter, Soulages entre autres.
J’ai apprécié la comparaison entre Chateaubriand qui a décidé qu’il était devenu vieux à trente ans alors que Stéphane Hessel s’indignait encore à quatre-vingt-treize ans… ou les références à Philip Roth, la réflexion sur la difficulté à affronter le déclin de nos parents qui deviennent parfois nos enfants, quand la sénilité tente d’occuper la place.
Devenir la mère de sa mère jusqu’à l’épuisement ; réaliser la mort de celle qui vous a enfanté permet de se déprendre de soi.
Laure Adler a des mots durs parfois lorsqu’elle compare le prestige des temps grises des hommes qui épousent des jeunettes alors que les femmes à l’inverse sont des cougars qui « s’accrochent » ou ne veulent pas « raccrocher » et que dire de la sexualité ou de l’ombre d’Alzheimer, on a l’impression d’être à la limite des gros mots, là…
Ensuite, passons à la phase EHPAD… Sujet sensible, parce que j’ai dû me résoudre à y placer ma mère qui a 95 ans et que l’on a gardé chez elle jusqu’à 93 avec les auxiliaires de vie très dévouées, mais c’était devenu trop compliqué avec une chute tous les 2 mois, qui se terminait au CHU. C’est une décision terrible à prendre tant on se sent coupable de ne plus pouvoir assumer, d’y laisser sa propre peau…
J’ai fini ma lecture « en travers » comme disait une de mes profs de français car j’ai le même âge que Laure Adler, je suis plutôt d’accord avec elle, mais je suis restée sur ma faim (ma fin ?) car si le voyage avec des penseurs que j’aime m’a plu, je trouve qu’elle ne propose pas grand-chose. Et je dois le reconnaître, sa manière de jouer les « Madame Je-sais-tout donneuse de leçon, m’insupporte, chaque fois que je la vois à l’écran, je zappe ce qui n’a pas facilité ma lecture.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir cet essai ainsi que la plume de son auteure car Laure Adler m’a donné envie de me plonger ou replonger dans les livres de Nathalie Sarraute et Simone de Beauvoir entre autres.
#Lavoyageusedenuit #NetGalleyFrance
https://leslivresdeve.wordpress.com/2021/02/22/la-voyageuse-de-nuit-de-laure-adler/
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