Le jury, présidé par Jean-Christophe Rufin, membre de l’Académie française est composé de 15 membres dont 6 auteurs et 2 libraires
C’est le 3 mai 2018 que le Jury du Prix Orange du Livre s’est réuni pour sélectionner les finalistes de cette 10e édition. Sous la présidence d’Erik Orsenna, les jurés ont défendu leurs romans préférés avec une...
Le jury, présidé par Jean-Christophe Rufin, membre de l’Académie française est composé de 15 membres dont 6 auteurs et 2 libraires
Des lectures pour tromper l'obscurité...
Comment participer ? On vous dit tout !
Le mardi 11 septembre à 13h00 au Café littéraire d'Orange, à Paris
Salomon prépare pour sa famille la Pâque juive, le premier soir de Pessah. Cette année est particulière, Sarah son épouse adorée ne sera pas là. Elle est décédée d'un cancer et Salomon ne s'en remet pas. L'absente est malgré tout présente à chaque instant.
Il se remémore au long de la journée leur vie, la rencontre, la naissance des filles et autres bons moments et en fond des flashs du camp de concentration.
Il est âgé et n'aspire plus qu'à retrouver son amour.
Un récit touchant, nostalgique avec un brin d'humour et beaucoup d'amour.
Salomon pleure Sarah après un demi-siècle de vie commune.
C’est Passah : « Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres ? »
Pourquoi soixante-dix ans plus tard, les nazis continuent-ils à le hanter ?
Le ton est à la fois mélancolique et enjoué, comme pour conjurer le sort ou les peurs enfantines.
Salomon se fait vieux, mais il a encore ses deux filles et il leur a promis de diriger cette nuit de la pâque juive.
Le lecteur, même athée, comme moi, entrera dans cette famille, comme un invité choyé.
Car cette nuit est particulière : « Car il en est ainsi, la soirée de Pessah est la nuit de la transmission aux plus jeunes, la nuit des interrogations. Celle de la découverte du deuil. »
Si Salomon ne raconte rien que l’on ne sache déjà, lorsque l’on a un minimum, le sens de la mémoire, son ton interroge sur la transmission nécessaire. Mais pour transmettre il faut pouvoir raconter. Le lecteur attentif sait que justement les rescapés des camps ne pouvaient pas raconter, d’une part parce ce qu’ils avaient vécu, était au-delà des mots et d’autres part, dans cet après-guerre il fallait reconstruire et avancer et ceux qui étaient là n’étaient probablement pas prêts à recevoir ces histoires-là.
Que ce soit sous les formes les plus diverses : Jean-Claude Grumberg, Marceline Loridan-Ivens, Ginette Kolinka, il y a un droit à la transmission et un devoir de mémoire.
Dans ce livre court, l’auteur va à l’essentiel par touche, par reflux du quotidien et des rituels à partager.
Un livre émouvant car il invite le lecteur dans ce partage, une offrande à accepter et à transmettre.
J’aime beaucoup les livres intimistes qui s’ouvrent sur l’universel, avec simplicité, avec l’humour qui enveloppe les émotions, avec une grâce qui ancre nos mémoires.
Un prix Orange 2018 mérité.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 29 février 2020.
Comme vous pouvez le constater, je suis plus tortue que lièvre, même si celle de la fable arriva la première. Voilà deux ans que "Cette nuit", le deuxième roman de Joachim Schnerf est paru et je viens tout juste de le lire, au gré d’un cadeau de noël. Cette amie qui me veut du bien, à l’origine de ce présent, a tapé dans le mille.
J’ai beaucoup aimé, en effet, ce récit entre larmes et rire, à l’humour dévastateur – ce fameux humour juif – toujours teinté d’une grande tendresse, et à l’écriture brillante. Ce Salomon, le narrateur, n’a pas son pareil pour raconter cette veille de Pessah, la Pâque juive. Il faut dire que cette année-là, elle a un goût particulier. C’est la première qu’il fêtera sans sa femme Sarah, sa femme adorée, l’amour de sa vie, morte il y a quelques mois. Il parle, il raconte, passe du passé au présent avant de mieux y revenir.
Joachim Schnerf a bien du talent qui réussit à la fois à nous faire rire et pleurer et, en nous racontant une histoire intime, à nous dire l’Histoire, à nous rappeler aussi, en tous les cas à me rappeler, une ambiance de dîner de famille somme toute universelle. "Nous savions pourtant que les soirées de fête au côté de sa sœur gommeraient pour quelques heures la félicité de ses traits, un cri suffisant à abîmer la courbe de ses lèvres heureuses." – Il est question de Denise, fille de Salomon et Sarah et sœur de Michelle qui ne la ménage guère – "Toute la Knesset était représentée dans la salle à manger : de la gauche à la droite, chaque nuance siégeait autour du plat du Seder.", quand je vous parlais d’universalité…
Mais il y a plus, j’ai aimé la description très détaillée des rites autour des fêtes religieuses juives, j’ai été touchée par la pudeur quand il s’agit d’évoquer la Shoah ou plutôt de la taire. J’ai été émue par l’amour inconditionnel de Salomon qui s’imagine bien lâcher prise et rejoindre sa femme disparue. J’ai été, amusée par la personnalité de Tania, fille de Michelle et Patrick, en constante opposition et prête à s’éloigner de ses racines pour faire valoir ses propres opinions.
Oui, décidément, "Cette nuit" est un roman de grande valeur, un roman riche, poignant, sensible.
https://memo-emoi.fr
L’humour comme antidote, rire pour ne pas sombrer, telle semble être la devise de Salomon, rescapé des camps de la mort et qui vient de perdre Sarah, sa femme, l’amour de sa vie.
Alors que se prépare la soirée de Pessah qui va réunir ses filles, ses gendres et ses petits-enfants, Salomon se souvient.
C’est un roman plein d’amour, absolument bouleversant. Le personnage de Salomon est très touchant. C’est un homme habité par un humour grinçant, parfois même dérangeant pour les autres. Mais il est aussi rempli de force grâce à son amour pour sa femme, son pilier.
C’est une histoire universelle sur les relations familiales, la transmission, la force des traditions, le deuil. Le style est toujours d’une grande justesse pour décrire les rapports entre les membres de la famille et les sentiments de Salomon.
C’est à la fois pudique, délicat et plein de sensibilité. Un pur enchantement.
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