Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Eshkol Nevo

Eshkol Nevo
Né en 1971, Eshkol Nevo vit et travaille près de Tel Aviv avec sa femme et ses enfants . Publié par les plus grands éditeurs dans le monde entier, acclamé par la critique et le grand public dans son pays, il est aujourd'hui considéré comme l'une des voix les plus originales de la scène littéraire... Voir plus
Né en 1971, Eshkol Nevo vit et travaille près de Tel Aviv avec sa femme et ses enfants . Publié par les plus grands éditeurs dans le monde entier, acclamé par la critique et le grand public dans son pays, il est aujourd'hui considéré comme l'une des voix les plus originales de la scène littéraire internationale.

Avis sur cet auteur (13)

  • add_box
    Couverture du livre « Turbulences » de Eshkol Nevo aux éditions Gallimard

    Jackylebook sur Turbulences de Eshkol Nevo

    Eshkol Nevo nous livre trois courtes histoires (une centaine de pages chacune) de type « nouvelles », au relent hitchcockien. Sorte de mini-thrillers, aux faux-semblants, avec des revirements de situation et où un des personnages, passe fugacement, dans les autres récits, comme le faisait le...
    Voir plus

    Eshkol Nevo nous livre trois courtes histoires (une centaine de pages chacune) de type « nouvelles », au relent hitchcockien. Sorte de mini-thrillers, aux faux-semblants, avec des revirements de situation et où un des personnages, passe fugacement, dans les autres récits, comme le faisait le maître du suspense dans ses films.
    Un couple de jeunes mariés israéliens, Mor et Ronen, partent en voyage de noces en Bolivie et le comportement du mari, macho et autoritaire, tend l’atmosphère. La rencontre avec Omri, leur compatriote, parti se vider la tête après un divorce rend le terrain glissant, au propre comme au figuré.
    Un médecin réputé de Tel-Aviv, Asher, récent veuf, est troublé par l’une de ses internes, Liat. Un attrait difficilement définissable, pas forcément charnel. Il se sent à l’aise avec elle, comme en terrain de connaissance, comme un père pour sa fille. Mais ce rapprochement devient scabreux et dangereux, d’autant plus qu’une relation entre collègues peut remettre sa carrière en jeu.
    Comme beaucoup de vieux couples, Hali et Ofer, s’apprécient l’un l’autre avec beaucoup de tendresse. Mais les liens affectifs semblent distendus et la libido en berne d’Ofer a poussé Hali à prendre un amant. On retrouve, néanmoins, nos deux mariés se promenant main dans la main dans une orangeraie, quand une envie pressante du mari le fait s’enfoncer entre les arbres, d’où il ne ressortira jamais. Hali aidée de sa fille Ori tentent de comprendre ce qui a bien pu se passer.
    « Turbulences » comme ces trous d’air, au beau milieu de votre vol, qui viennent, ici, perturber l’existence de nos héros. Eshkol Nevo est un véritable orfèvre pour sonder la nature humaine, double jeu, ambivalence, méconnaissance de ses proches, comment discerner le vrai visage de nos protagonistes ? Comment un fait peut-il avoir des vérités aussi distordues ? Ce roman est un livre dense à l’écriture limpide, il fourmille de détails, tous intéressants, qui, telles des pièces de puzzle, nous livrent peu à peu le contour de portraits dans leur complexité kaléidoscopique.
    Je découvre cet auteur et vous engage à faire de même si vous ne le connaissez pas.
    Un grand merci aux Editions Gallimard pour cette belle découverte.

  • add_box
    Couverture du livre « Turbulences » de Eshkol Nevo aux éditions Gallimard

    Les Lectures de Cannetille sur Turbulences de Eshkol Nevo

    Ne serions-nous qu’ambivalences, Janus aux contiguïtés équivoques toujours prêtes à nous faire basculer malgré nous dans la noirceur de drames aussi complexes que sournois ? En trois courtes histoires unies par un lien ténu, l’auteur israélien peint doutes, contradictions et déchirements intimes...
    Voir plus

    Ne serions-nous qu’ambivalences, Janus aux contiguïtés équivoques toujours prêtes à nous faire basculer malgré nous dans la noirceur de drames aussi complexes que sournois ? En trois courtes histoires unies par un lien ténu, l’auteur israélien peint doutes, contradictions et déchirements intimes craquelant si bien la banalité quotidienne que la vie ressemble à un champ miné plus ou moins consciemment par nos propres actes.

    Comme pris au hasard dans une foule où ils se croisent sans se connaître, l’un simple figurant dans le récit de l’autre, trois narrateurs israéliens, secoués par les événements qu’ils ont malgré eux aidés à faire chavirer leur vie, se livrent chacun à une sorte de confession, hagarde et douloureuse, de rescapés meurtris affrontant leur part de responsabilité avec une lucidité souvent toute relative. Un quadragénaire fraîchement divorcé ne parvient toujours pas à admettre la terrible manipulation à laquelle, aveuglé par son désir d’amour, il s’est laissé prendre. Un médecin-chef vieillissant accusé de harcèlement sexuel continue à se persuader du caractère protecteur de son attachement à une jeune interne. Une femme cherche dans le passé ce qui pourrait expliquer la disparition de son mari, mystérieusement volatilisé au cours d’une promenade.

    Avec pour ressorts suspense et angoisse, savamment entretenus dans le développement de ces faits divers dramatiques où les narrateurs s’observent rétrospectivement s’empêtrer dans leurs irrépressibles erreurs, leur raison si bien dépassée par leurs désirs que même a posteriori, et contre les évidences, la clairvoyance leur fait encore partiellement défaut, ces tranches de vie parallèles sont semblablement parcourues par les courants souterrains qui, serpentant dans nos inconscients, transforment nos vies en dangereux culs-de-grève susceptibles de s’effondrer à tout moment.

    C’est ainsi qu’une fois assemblées, ces trois histoires qui, séparément, pourraient n’être considérées que sous l’angle du thriller, la dernière teintée d’onirisme fantastique, dessinent en filigrane une sorte de peinture sociale, traversée d’ironie et d’inquiétude, qui, faisant écho à d’autres ouvrages récents d’auteurs israéliens, comme Stupeur de Zeruya Shalev, vient elle aussi souligner combien la société israélienne vit de tensions profondes.

    Un livre troublant et brillant, où les déboires intimes et individuels, vécus dans l’incrédulité et le déni, révèlent entre les lignes le désarroi né des turbulences de l’histoire collective israélienne.

  • add_box
    Couverture du livre « La dernière interview Nouv. La dernière interview » de Eshkol Nevo aux éditions

    voyages au fil des pages sur La dernière interview Nouv. La dernière interview de Eshkol Nevo

    Un titre annonciateur d’une fin, mais la fin de quoi ? Et s’agit-il d’un événement positif ou négatif ? La fin du bonheur, la fin d’une carrière d’écrivain, la fin de la tristesse avant un nouveau départ ?
    Le narrateur écrit des livres depuis 20 ans. Des fictions. Du moins est-ce ce qu’il veut...
    Voir plus

    Un titre annonciateur d’une fin, mais la fin de quoi ? Et s’agit-il d’un événement positif ou négatif ? La fin du bonheur, la fin d’une carrière d’écrivain, la fin de la tristesse avant un nouveau départ ?
    Le narrateur écrit des livres depuis 20 ans. Des fictions. Du moins est-ce ce qu’il veut faire croire à ses lecteurs. Mais il n’est pas dupe, et son entourage non plus. Il sait qu’il est « devenu un menteur, un narrateur obsessionnel et un cannibale, tout ce [qu’il vit, il] le transforme en matériau » pour ses romans. Et cela ne le rend plus heureux, au point d’être dysthymique (trouble dépressif chronique, moins sévère que la dépression), et incapable d’écrire. Mais est-ce la seule cause de son mal-être ? Son couple va mal, sa fille aînée a décidé de partir en internat, son meilleur ami se meurt d’un cancer. Ce contexte cafardeux lui ôte toute inspiration, mais il s’accroche à une ultime tâche comme à une planche de salut : rédiger des réponses aux questions posées par des internautes. La banalité de ces questions pourrait faire craindre des alignements de platitudes, mais le narrateur prend à chaque fois la tangente et se sert des questions comme d’un prétexte à dire ce qui lui tient à cœur, sous forme de tranches autobiographiques en flash-back, et à amener, l’air de rien, une multitude de thèmes. L’amour, l’amitié, la paternité sont les plus récurrents, mais aussi les rêves de jeunesse usés par l’érosion du quotidien, les regrets et l’espoir, le métier d’écrivain (égratignant au passage les polars scandinaves), le monde de la publicité et celui de la politique, et, comme on est en Israël, les attentats, Tsahal et la colonisation des territoires palestiniens. Mais là où le texte est le plus captivant, c’est dans le jeu permanent entre réalité et fiction, dans lequel on se perd avec délices. Dans quelle mesure le narrateur est-il le double de l’auteur, dans quelle mesure le narrateur est-il sincère ? Faut-il le croire quand il dit : « Je mens toujours dans ce genre d’interviews, tu sais, je fournis des réponses d’écrivain. Cette fois, je me suis efforcé d’être sincère ou, du moins, de tendre à la sincérité, et il y a quelque chose de libérateur là-dedans« . Mais après tout, l’important n’est pas là mais dans le plaisir du lecteur (le mien en tout cas) à se laisser balader entre vérité et imagination.
    Même s’il m’a moins émue que « Le cours du jeu est bouleversé« , ce roman rusé, drôle et touchant, savoureux et addictif, est un grand moment de lecture et de littérature, tant il est riche, profond, intelligent et sincère.

  • add_box
    Couverture du livre « Trois étages » de Eshkol Nevo aux éditions Gallimard

    Anita Millot sur Trois étages de Eshkol Nevo

    Dans cet immeuble, près de Tel Aviv, il y a trois étages.

    Au premier étage, habite un couple (Arnon et Ayélet) parents de deux petites filles : Ofri et Yaéli. Leurs voisins de palier (Herman et Ruth, des juifs allemands) gardent régulièrement l’aînée de sept ans, et ce depuis sa naissance...
    Voir plus

    Dans cet immeuble, près de Tel Aviv, il y a trois étages.

    Au premier étage, habite un couple (Arnon et Ayélet) parents de deux petites filles : Ofri et Yaéli. Leurs voisins de palier (Herman et Ruth, des juifs allemands) gardent régulièrement l’aînée de sept ans, et ce depuis sa naissance …

    Au deuxième étage, Hani ne se sent pas vraiment heureuse : Assaf est toujours en voyage et elle est trop souvent seule avec leur fille Liri. Jusqu’au jour où Eviatar, le frère d’Assaf, vient frapper à sa porte …

    Au troisième étage, Déborah est à la retraite. Déborah est mélomane et terriblement « isolée » psychologiquement. Son fils Adar (qu’elle ne voit plus) vient d’avoir à son tour un enfant (Binyamin) aussi a-t-elle décidé de donner un coup de main à son épouse, Assia. (Michael, le père d’Adar n’est plus là …)

    Un roman tout en délicatesse et sensibilité – découpé en trois parties – où les principaux protagonistes et narrateurs (Arnon, Hani et Déborah) confient leurs états d’âme à un proche absent (un auteur de best seller pour le premier, Neta pour la seconde et Michael pour la troisième …) Des regrets, des non-dits, des malentendus et parfois même un peu de mauvaise foi … Je suis très curieuse à présent de visionner le film (qui sort justement cette semaine !) et de découvrir de quelle façon Nanni Moretti a adapté ce récit. Une interprétation dans laquelle il a transposé l’immeuble en Italie, bien sûr !