Gagnez " L'amie prodigieuse t.2 ; le nouveau nom" en partenariat avec les éditions Folio
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Vous aviez envie de les lire, pas encore eu le temps ? Allez, c'est le moment...
"Le nouveau nom" d'Elena Ferrante vient de paraitre (éditions Gallimard). Gagnez "L'amie prodigieuse" paru en collection Folio
Alors que vient de paraitre chez Gallimard le tome II "Le nouveau nom", Virginie et Daniéle ont lu "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante
Après 15 ans de vie commune, Mario quitte brutalement Olga et ses deux enfants pour Carla,une compagne plus jeune. Cette décision unilatérale plonge Olga dans une rage dépressive qu’elle mettra longtemps à surmonter. Un huit clos familial soutenu par la belle écriture de l’autrice qui nous fait partager le désarroi, les angoisses et les illusions perdues d’une femme à l’âme tourmentée qui sombre parfois dans la folie, au point de se trouver prisonnière de son appartement avec un fils malade et un chien agonisant.
j'ai dévoré cette saga, l' histoire de deux amies en Italie , Elena et Lila sur une soixantaine d'années.
elles se rencontrent à Naples et on suit leur destin. pour moi l'une des plus belles histoires sur l'amitié.
A la fin des années 60, les vies d’Elena et Lila semblent avoir pris des chemins toujours plus divergents. La première est partie étudier à Pise, a publié son premier roman qui lui apporte une certaine notoriété, et semble sur le point de s’installer dans une vie bourgeoise confortable avec Pietro, son futur mari, tout juste nommé professeur à l’université de Florence. Lila, quant à elle, est toujours à Naples et vit désormais avec son compagnon Enzo. Elle travaille, dans des conditions déplorables, dans une usine de salaisons où les hommes s’arrogent le droit de cuissage sans se poser de questions.
Un avenir serein pour l’une, une vie au jour le jour pour l’autre ? Avec Elena Ferrante, rien n’est jamais aussi simple. Tout bouillonne, dans ce roman, à commencer par l’Italie elle-même. Entre les révoltes étudiantes sur les campus et les années de plomb pendant lesquelles fascistes et communistes s’entre-tuent, c’est aussi, pêle-mêle, la période de l’émergence du féminisme, des luttes ouvrières, de l’informatique et de l’influence croissante de la Camorra. Plus rien n’est figé, les lignes bougent sans cesse, et les deux amies ne sont pas épargnées par les tempêtes, intimes ou extérieures. Elena réalise que sa vie de couple est décevante, se retrouve coincée dans une vie de mère au foyer dont elle n’avait pas rêvé. Elle qui a fait tant d’efforts, tant d’études pour s’extirper de son quartier, où elle est désormais perçue (et se perçoit) comme une étrangère, ne se sent pas davantage à sa place dans les cercles intellectuels feutrés qu’elle fréquente. Tout ce chemin pour tenter de devenir quelqu’un, de se forger une identité propre, de s’affranchir de la tutelle de Lila, mais non, elle ne parvient pas à se défaire de son complexe d’infériorité, de son syndrome de l’imposteur : « je sentis que je n’arriverais jamais à me libérer de cette condition de subalterne, et cela me parut insupportable« . Et pourtant, c’est Lila qui, un jour, l’appelle à l’aide, et Elena vole à son secours, découvrant son amie au bout du rouleau. Elena se voit alors embarquée dans la lutte prolétaire à Naples, avant de plonger avec délices et mauvaise conscience dans une relation passionnée et adultère…
L’amitié entre les deux jeunes femmes est toujours là, mais son intensité fluctue, se distendant parfois jusqu’au point de rupture. A toute épreuve un jour, elle devient toxique quelques pages plus loin quand Elena se demande si en réalité Lila ne la manipule pas pour arriver à des fins inavouables. La bonne élève studieuse et sage face à l’autodidacte rebelle et incontrôlable, « fausse et ingrate », généreuse et méchante, à l’intelligence fulgurante ; quelle complexité dans cette relation, et quel talent pour la décrire… Avec en prime une réflexion profonde sur la condition et la place des femmes dans la société et le couple, alors qu’émerge un féminisme qui tente de secouer le carcan d’un patriarcat intégré depuis des siècles, y compris par les femmes elles-mêmes.
Ce troisième volume m’a captivée autant que les deux premiers. L’écriture d’Elena Ferrante est fascinante, dense, addictive, d’une intelligence et d’une finesse épatantes, et j’admire sa capacité à tenir la longueur sur ces trois premiers livres, soit plus de 1500 pages. Je vais me plonger avidement dans le dernier, tout en redoutant le manque qui surviendra lorsque je le terminerai…
Voilà, c’est fini…
Et pourtant j’aurais tant voulu que cela continue, pour tout savoir, tout comprendre, voir ce qu’il serait advenu de l’amitié d’Elena et Lila dans leurs vieux jours…
Parce que si la fin de l’histoire boucle la boucle, en quelque sorte, puisqu’on s’en revient à l’épisode des poupées, celui qui marquait le début de la saga et de l’amitié des deux fillettes 50 ans plus tôt, cette fin, donc, n’en reste pas moins ouverte, d’une certaine façon.
Tout savoir, tout comprendre, parce que tous les mystères ne sont pas résolus, tous les comportements ne sont pas expliqués, et surtout, parce que cette histoire ne révèle que le point de vue, les interprétations et les extrapolations de la seule Elena. J’aurais donné cher pour connaître la version de Lila, et comprendre ce qui s’est passé dans sa « tête folle » tout au long de ces années.
Mais voilà, c’est la vie, c’est comme ça…
Je termine cette saga prodigieuse avec un pincement au cœur, tant je me suis attachée à ces héroïnes et à leurs univers, et avec un sentiment de perte. La perte, d’ailleurs, présente jusque dans le titre, marque ce dernier volume. Pouvait-il en être autrement, quand toute la saga trouve son fondement dans la perte des poupées ?
La perte des illusions amoureuses (ah, le beau Nino et ses promesses d’amour éternel) et politiques (les convictions se sont émoussées devant la violence, les compromissions, la corruption), la perte de la jeunesse (et l’arrivée de la vieillesse et de ses affres, avec la mort en ultime point de mire, mais chaque fois plus proche) et de l’innocence (déjà sérieusement entamée par la violence des années de plomb, mais cette enfant perdue… bon sang, quel drame sidérant…), ce qui nous vaut un tome plus sombre que les précédents, où malgré l’âpreté de la vie, toutes les difficultés se surmontaient tant bien que mal. Cette fois, on sent bien que tant Lila qu’Elena marchent, à leur tour, au bord de l’abîme…
Les repères sociaux et religieux se brouillent aussi, on vit ensemble sans être marié, on se marie sans passer par l’église, on ne baptise plus les enfants, les femmes quittent le foyer et prennent leur indépendance.
Ce qui ne se perd pas, ne change pas, c’est la complexité, l’ambiguïté de la relation entre Elena et Lila. Lena, désormais écrivaine reconnue, n’en finit pas de s’interroger sur la manière dont Lila a influencé son écriture. Lena a-t-elle écrit ce qu’elle voulait réellement écrire, ou, inconsciemment, ce que Lila a voulu qu’elle écrive ? A-t-elle écrit par procuration, Lila a-t-elle vécu ses propres rêves à travers l’écriture de Lena ?
Chronique d’une amitié et chronique sociale, la saga d’Elena Ferrante a tenu ses promesses jusqu’au bout, bouclant plus d’un demi-siècle d’histoire italienne sur plus de 2000 pages. Captivante, intelligente, réaliste, sans artifices, sincère, intense, bouillonnante, comme la vie, elle se termine sans répondre à toutes les questions.
D’ailleurs, qui pourrait dire, d’Elena ou de Lila, laquelle est véritablement « l’amie prodigieuse » ?
Du suspense, des enquêtes et des mystères pour les enfants et les ados !
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