Alexandre rend hommage à ce frère, qui l’a terrifié durant toute son enfance. « (…) Je trouvais ça incroyable qu’une chose aussi belle, sauvage et incontrôlable puisse sortir de sa tête"
Forme "d'exorcisme familial", Maus nous conte l'histoire du père d'Art Spielgelman, acteur et spectateur d'une terrible fresque historique, la Shoah. Regard sans fards sur la nature humaine dans ce qu'elle a de plus terrible, ce récit se veut intimiste au possible. Le dessin crée un véritable paradoxe : l'utilisation d'un zoomorphisme, associée à un dessin en apparence simple pourrait laisser penser au premier abord à une atténuation de la violence du sujet traité. En réalité, cela produit l'effet inverse. Le dessin crée un décalage volontaire avec la dureté de l'histoire. Le résultat est là. Cette lecture marque. Un classique à lire, même si cette lecture n'est pas facile à maîtriser.
J'ai eu du mal à entré dans l'histoire, il a fallut atteindre une bonne moitié de la BD pour que je m'habitue à la façon de raconter de Vladek qui prononce ses phrases à l'envers. J'ai finalement été surprise par la dimension très touchante de l'histoire dans l'histoire : Celle du fils qui vit mal de connaître le succès avec l'histoire attroce de l'holocauste.
Soyons honnête au premier abord, il est difficile de trouvé Vladek attachant, comme le dit son fils dans une bulle, il est la caricature même du juif radin, néanmoins le fils à su dérouler l'histoire dans le bon ordre, ce qui finit par donné des "circonstances atténuantes" à son père.
L'oeuvre dans son ensemble est très franche, sans filtre, et très touchante.
je n'avais pas encore eu l'occasion de lire ce chef-d'œuvre. Du coup difficile de parler d'une BD déjà si connue, sans répéter encore une fois les mêmes choses. Mais je devais le faire, car elle le mérite. C'est une véritable claque, un témoignage atroce mais précieux. Pendant ma lecture j'étais partagée entre le désir de continuer et celle de faire des pauses pour digérer ce que je venais de lire.
J'ai beaucoup apprécié l'honnêteté du récit de la création de cet ouvrage, l'auteur nous explique sans concession comment il a recueilli le témoignage de son père avec qui il entretient une relation difficile. Il présente aussi aux lecteurs les dilemmes qui le rongent et la difficulté d'aborder ce sujet.
Si au départ le fait de représenter chaque peuple sous une forme animale m'a surprise et un peu déroutée (je craignais tomber dans une forme de déterminisme), c'est finalement très bien pensé et facilite la lecture.
Je pense que je la relirai dans quelques temps, car c'est extrêmement riche.
Peu habituée à lire des BD que j’associe- à tort- à l’humour et à la caricature, encore moins habituée à en faire une critique, je viens exprimer ici le choc ressenti à la découverte de ce monument qu’est MAUS .
Une page de l’Histoire de l’Europe est racontée au travers d’une histoire familiale, celle de Juifs victimes du nazisme .
Cette BD nous emmène au plus près du vécu quotidien de l’ensemble de cette famille depuis les premiers pogroms jusqu’à la libération des camps et la réinsertion des survivants dans l’ économie de l’après-guerre .
Les drames vécus par ces personnages emblématiques de tout un peuple, qui constituent le récit du passé sont rendus encore plus poignants par le fait que ils alternent avec des épisodes du présent de l’écriture où le narrateur ne nous cache rien.
Il rend sensible son mal-être à se sentir un étranger à ce drame, une sorte de privilégié « je dois me sentir coupable quelque part d’avoir eu une vie plus facile qu’eux » à se considérer comme un fils mal aimé « le casse-pieds » par opposition à Richeu, le « le frère-fantôme »considéré comme un« l’enfant-modèle »,
Mal-être aussi face à la difficulté à traduire en mots et images ce qu’il a arraché à son père « une partie de moi ne peut pas dessiner Auschwitz ni même y penser », face enfin aux traces indélébiles que l’enfermement dans les camps a laissé dans la vie des survivants ( la pingrerie de son père semble y puiser sa source…. )
Le choix du dessin en noir et blanc, couleurs de la nuit et du brouillard, pour rendre compte de la barbarie a un énorme pouvoir de suggestion .
On croit voir défiler les images d’un film déjà connu mais les dessins de vignettes qui figent l’action comme dans un arrêt sur l’image, en dramatisent certains épisodes . Ah, cette image d’un jeune enfant séparé de ses parents à l’arrivée à Auschwitz , qui crie et dont s’empare un SS qui le balance par les pieds contre un mur .........
Un ouvrage indispensable dans la bibliothèque de l’honnête homme du 21e siècle au même titre que SI C’EST UN HOMME de Primo Lévi .
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