Quel polar lire pour assouvir vos envies d'ailleurs ?
A l’occasion du festival Quais du polar, nous sommes allés rencontrer Francis dans sa librairie Le bal des ardents à Lyon et nous lui avons demandé ses suggestions de romans policier ou thrillers. Pourquoi Lyon ? Parce que nous y avons découvert un...
Quel polar lire pour assouvir vos envies d'ailleurs ?
Premier livre que je lis de cet auteur, un peu atypique, ce n'est pas un polar mais l'histoire de l'auteur et d'un de ses romans. Dans les neiges du Québec, à la campagne, Andrée Michaud rencontre certains de ses personnages et cela se mêle à sa propre vie. C'est parfois un peu confus mais impossible de s'échapper avant la fin.
Une lecture inhabituelle et étonnante, envoûtante et angoissante, à découvrir.
D'entrée de roman, on sent qu'il va se passer quelque chose avec ces trois ados, et quelque chose de pas joli.
L'auteure instille un climat tendu qui durera tout le long de la lecture.
J'ai aimé suivre Aby, Alex et Jude chacun dans un destin différent.
J'ai presque crié à chaque personnage : mais suit ton instinct, bon sang de bois !
Un bémol : trop de détails quand j'aurais voulu que le récit aille plus vite.
Entrer dans l’univers de cette auteure canadienne, c’est pénétrer dans un monde fait de forêts profondes, de mystères, de poésie des lieux mais aussi de cauchemars. Car c’est bien connu, la forêt de nos contes d’enfants recèle peut-être des trésors, mais aussi des monstres auxquels il est parfois impossible d’échapper.
Tout avait bien commencé, pourtant, en ce beau matin d’août. Trois adolescents, Jude, Abe et Alex, partent vivre l’aventure de leur jeune vie, à savoir quelques jours dans la nature sauvage qui borde leur village, Rivière-Brûlée, avec une rivière justement, La Brûlée, au-delà de laquelle on entre dans le royaume des contes. Joie des premières vacances sans parents, excitation d’une liberté gagnée, fougue encore enfantine … Ces trois ados respirent la belle vie. Pourtant, le lecteur est prévenu dès la première phrase : « Le mardi 18 août d’une année dont on se souviendrait plus tard comme d’une année de deuil et de stupéfaction ». Voilà, on a une longueur d’avance sur les héros de cette histoire et l’on commence à frissonner avant même qu’il ne se passe quelque chose. Notre imagination va gamberger, et comme à Guignol, on a envie de crier aux trois ados, « Attention ! Fuyez ! ». Et bien sûr, ils n’entendent pas.
L’auteure instille doucement mais sûrement un climat d’angoisse, en alternant les scènes de bonheur simple et joyeux, avec les petits détails qui nous conduisent du côté du monstre des contes, bien réel celui-là, celui qui va transformer les jeunes gens en proies toute désignées de ses pulsions malsaines. Rien de pire que de se sentir observés sans en être sûr … Rien de plus inquiétant que de ne pas voir ses affaires à la place où on les avait laissées … Petit à petit, tout devient matière à se poser des questions, jusqu’à ce que le loup sorte du bois et se jette sur une proie …
Parallèlement à ces heures qui tournent à l’angoisse viscérale, on suit la vie du village, où a lieu la foire annuelle. Autre excitation, celle des adultes cette fois, parenthèse dans la vie rude de ces habitants un peu loin des villes. On découvre alors une sorte de chronique sociale, à travers quelques personnages, tels les parents des trois jeunes, ou Shooter, un peu marginal.
Quand vient le jour du retour, le père de Jude va comme convenu à leur rencontre, pour ramener les trois ados. Ni Jude ni les deux autres ne sont au rendez-vous.
Commence alors un autre volet, celui des recherches. On suit les habitants, les parents, effondrés, le monstre aussi, car on le connaît. Ce choix de l’auteure n’en est que plus fort, et augmente le suspens, la tension.
Ce roman joue avec les nerfs du lecteur de manière tellement puissante qu’on se sent impliqué dans l’histoire comme si l’on était un habitant de Rivière-Brûlée …Il est rare de ressentir cela ! L’écriture d’Andrée A. Michaud, entre tension narrative et descriptions poétiques des lieux, émaillant son texte sans l’alourdir d’expressions québécoises, nous embarque dans un voyage quasi sans retour car on sent bien que « l’après » ne sera pas rose.
À lire, à découvrir !
En ce début d’été 1967, l’ambiance est aux vacances au bord du lac de Boundary Pound, lieu de villégiature idyllique entouré de profondes forêts aux confins du Québec et des USA.
Zaza et Sissi, deux ados meilleures amies du monde, et leurs familles sont au nombre des estivants. Barbecues, bronzage, papotage, canotage et barbotage sont au programme.
Et puis le paradis devient enfer quand Zaza disparaît. On la retrouve morte, vidée de son sang, la jambe coincée dans un vieux piège à ours rouillé. Malheureux accident ?
Le doute s’efface quand Sissi disparaît à son tour, et est retrouvée dans les mêmes circonstances : un tueur de jeunes filles sévit à Boundary/Bondrée.
J’ai acheté ce roman sur la foi de nombreuses critiques positives et de la 4ème de couverture (grande naïve que je suis), qui promettait « Une écriture raffinée au service d’atmosphères angoissantes et de subtiles explorations psychologiques ».
Et cela avait pourtant bien commencé : mise en place lentement mais sûrement, ample description du décor et des réflexions des personnages, rupture de temporalité avec l’histoire tragique d’un trappeur réfugié dans les bois environnants après avoir déserté pendant la 2ème Guerre mondiale, multiplicité des points de vue, ambiance de plus en plus oppressante.
Mais les qualités des premiers chapitres sont très vite devenus les défauts du reste du bouquin : l’intrigue est trop mince et le dénouement presque bâclé, les descriptions du paysage et de l’ambiance deviennent d’une lourdeur accablante et sans intérêt, les pensées des personnages se transforment en ruminations larmoyantes d’autant plus pénibles qu’elles sont répétitives et interchangeables, et l’insertion à tout bout de champ de phrases en anglais est carrément horripilante. Beaucoup trop de lyrisme et de pathos pour moi.
Je reste sur une impression de remplissage et de bavardage.
Un livre qui m’a ennuyée et que j’ai lu jusqu’au bout mais en diagonale.
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