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Mathias Enard

Mathias Enard
Né en 1972, Mathias Enard a étudié le persan et l'arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient. Il vit à Barcelone. Il a publié quatre romans chez Actes Sud : La Perfection du tir (2003, Prix des cinq continents de la francophonie ; Babel n° 903), Remonter l'Orénoque (2005), Zone (2008 ; Babel ... Voir plus
Né en 1972, Mathias Enard a étudié le persan et l'arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient. Il vit à Barcelone. Il a publié quatre romans chez Actes Sud : La Perfection du tir (2003, Prix des cinq continents de la francophonie ; Babel n° 903), Remonter l'Orénoque (2005), Zone (2008 ; Babel n° 1020) et Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants (2010 ; Prix Goncourt des Lycéens). Ainsi que Bréviaire des artificiers (Verticales, 2007) et L'Alcool et la nostalgie (Inculte, 2011).

Articles en lien avec Mathias Enard (1)

Avis sur cet auteur (96)

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    Couverture du livre « Boussole » de Mathias Enard aux éditions Actes Sud

    sylvie adam sur Boussole de Mathias Enard

    Franz est musicologue. Il est insomniaque et cette nuit est l'occasion de ressasser de vieux souvenirs, notamment ces voyages en Orient, souvent accompagné de Sarah, jolie femme, universitaire, qui tente de démontrer comment l'occident et l'Orient ont toujours été liés. Musiciens et écrivains...
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    Franz est musicologue. Il est insomniaque et cette nuit est l'occasion de ressasser de vieux souvenirs, notamment ces voyages en Orient, souvent accompagné de Sarah, jolie femme, universitaire, qui tente de démontrer comment l'occident et l'Orient ont toujours été liés. Musiciens et écrivains ont voyagé et se sont inspirés de leurs rencontres.
    C'est ainsi que toutes les deux pages, on apprend la vie de l'un de ces artistes (ses amours, ses maladies...) à différentes époques. C'est assez plaisant quand il s'agit de Mozart, Liszt, Schumann, Rimbaud, Baudelaire ou Eric-Emmanuel Schmidt parce qu'on les connaît. Cela a été plus compliqué quand il s'est agi d'auteurs ou musiciens orientaux que je ne connaissais pas.
    Le narrateur évoque aussi souvent les beautés de l'Orient et les couleurs.
    Pour ce qui concerne les sentiments amoureux de Franz, cela s'avère compliqué. Il est d'une part très réservé et se trouve face à un pigeon voyageur qui se laisse difficilement attraper d'autant plus que sa réserve ne lui permette pas de la retenir auprès de lui.
    Beaucoup de poésie et d'érudition dans ce roman.

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    Couverture du livre « Rue des voleurs » de Mathias Enard aux éditions Actes Sud

    Rose Chambon sur Rue des voleurs de Mathias Enard

    Lakhdar est un jeune marocain qui aime les livres, Bassam est son meilleur ami, il est plus simple, il aime regarder les filles et rêve d'Europe. Lakhdar n'a pas ce rêve européen qu'ont nombre des jeunes de son environnement. On le suivra sur une période assez longue, il sera d'abord confronté...
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    Lakhdar est un jeune marocain qui aime les livres, Bassam est son meilleur ami, il est plus simple, il aime regarder les filles et rêve d'Europe. Lakhdar n'a pas ce rêve européen qu'ont nombre des jeunes de son environnement. On le suivra sur une période assez longue, il sera d'abord confronté au jugement définitif de sa famille, puis jeté à la rue. il va errer jusqu'à retrouver Bassam qui va lui tendre la main alors qu'il est à la rue depuis un certain temps. Il sera hébergé par le cheikh Nourdine, il deviendra le libraire de la mosquée. Avec Bassam, ils feront la rencontre de 2 jeunes espagnoles.

    Ce livre qui est accessible, est pourtant intensément riche, il y a l'amour adolescent, les conflits intérieurs des jeunes maghrébins, le maillage de la religion, la force de l'amitié inconditionnelle, l'exploitation de la misère, les fondements du terrorisme et tellement d'autres choses telle que la maladie.

    Une histoire d'hommes, de jeunes hommes, de jeunes femmes, de mères, de réalités diverses et complexes.

    J'ai été absolument captivée par la précision de cette écriture magnifique, la densité des perceptions proposées pour une lecture fluide.

    Un immense coup de coeur.

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    Couverture du livre « Déserter » de Mathias Enard aux éditions Actes Sud

    Alex-Mot-à-Mots sur Déserter de Mathias Enard

    "... une densité romanesque inversement proportionnelle à sa dépense de mots". Déjà, cette phrase aurait dû me faire hésiter.
    J'ai tout de même commencé ma lecture, mais les faits présentés aléatoirement n'ont pas aidé à me faire entrer dans les récits.
    Et puis ce soldat qui ne fait pas grand...
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    "... une densité romanesque inversement proportionnelle à sa dépense de mots". Déjà, cette phrase aurait dû me faire hésiter.
    J'ai tout de même commencé ma lecture, mais les faits présentés aléatoirement n'ont pas aidé à me faire entrer dans les récits.
    Et puis ce soldat qui ne fait pas grand chose : beaucoup de mots pour ne dire aucune action.
    Et puis à la page 80, l'auteur n'était pas encore entré dans le vif du sujet avec le mathématicien Paul.
    C'est sans doute un roman construit comme une résolution de problème mathématique. Sans doute. Je ne suis pas allée assez loin pour l'éprouver.
    Mais ma lecture du premier tiers de ce roman a été éprouvante (manque de patience ?)
    J'ai fini par lâcher l'affaire.

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    Couverture du livre « Déserter » de Mathias Enard aux éditions Actes Sud

    Regine Zephirine sur Déserter de Mathias Enard

    Deux histoires en une, voilà ce que nous propose Mathias Énard avec « Déserter »
    Le premier qui ouvre le bal est un soldat qui fuit une guerre, laquelle on ne sait pas, le lieu non plus mais toutes les guerres se ressemblent, non ? Et lorsqu’on est déserteur, on reste quand même un soldat...
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    Deux histoires en une, voilà ce que nous propose Mathias Énard avec « Déserter »
    Le premier qui ouvre le bal est un soldat qui fuit une guerre, laquelle on ne sait pas, le lieu non plus mais toutes les guerres se ressemblent, non ? Et lorsqu’on est déserteur, on reste quand même un soldat avec ses réflexes et ces souvenirs qui collent à la peau.
    « Tu es encore des leurs, tu portes toujours des armes, des munitions et des souvenirs de guerre, tu pourrais cacher le fusil et les cartouches dans un coin et devenir un mendiant, laisser le couteau aussi, les mendiants n’ont pas de poignard. »
    La seconde histoire est plus complexe, avec de nombreux personnages qui gravitent autour de Paul Heudeber, ce mathématicien de génie auteur de « Les conjectures de Buchenwald » œuvre à la fois mathématique et littéraire écrite durant son internement à Buchenwald. C’est à travers les témoignages d’amis, de confrères qui admirent ses travaux, les lettres adressées à sa compagne et le récit de sa fille unique, Irina que va se reconstituer sous nos yeux la vie de Paul. Irina qui ne sait pas grand-chose de ses parents et découvre, longtemps après la disparition de son père, quel couple étrange il formait avec sa mère Maja dont il était éperdument amoureux -les lettres le prouvent- mais qui a choisi de vivre loin d’elle. Le mur les sépare. Tandis que Maja vit à l’ouest, Paul, communiste et antifasciste convaincu, est resté à Berlin Est, Irina se souvient des va et vient entre les deux Allemagnes pendant l’époque du rideau de fer. Lui, ce n’est pas son pays qu’il déserte et, pourtant, campé dans son obstination de ne pas affronter la réalité, il déserte le réel pour se plonger dans les mathématiques. Mais est-ce que l’infinité des nombres premiers jumeaux peux protéger de la vie et des désillusions ?
    Il écrit à sa femme : « Les mathématiques sont un voile posé sur le monde, qui épouse les formes du monde, pour l’envelopper entièrement. »
    Sa fille dit de lui « Mon père marchait sur deux jambes : l’algèbre et le communisme. Ces deux membres lui permettaient de parcourir la vie entière. Ces deux mondes lui avaient permis de survivre à la déportation. «
    Irina, qui va aussi fuir toute sa vie en vivant et travaillant à l’étranger, revient sur le passé de ses parents. Tandis que son père se réfugie dans ses recherches, sa mère poursuit sa carrière et devient une personnalité du SPD. Peu à peu se construit comme un puzzle, l’histoire du couple qui a vécu les soubresauts de l’histoire du XXe siècle. Une lettre de Linden Pawley, chercheur en mathématique, lui apprend qu’il a été l’amant de sa mère Maja, mais qu’il avait conscience qu’il n’avait pas le génie de Paul Heudeber.

    Et que devient le déserteur, celui que nous avons laissé dans une cabane au milieu du maquis ? Il va croiser une femme en fuite avec son âne borgne. Ces deux-là ne peuvent s’entendre, et pourtant, ils fuient la même horreur et cherchent l’oubli au-delà de la frontière. Encore faut-il l’atteindre au milieu des dangers. Cette histoire, c’est une sorte d’allégorie qui semble écrite uniquement pour nous ramener à cette idée brute de désertion. Ces retours à l’histoire sans date et sans nom de lieux du soldat déserteur font comme des pauses dans le récit complexe de Paul.

    Ce que j’aime chez Mathias Énard, ce sont ces morceaux d’histoire dans lesquels évoluent ses personnages. On traverse ainsi, par récits juxtaposés, une période sombre du XXe siècle. A travers le colloque consacré à Paul Heudeber et qui se déroule précisément le 11 septembre 2001, jour de l’effondrement des tours jumelles, il nous rappelle ainsi une des grandes tragédies de ce début de siècle. Et il y a jusqu’à la guerre d’Ukraine qui sera évoquée au passage.
    Le récit de Mathias Énard est d’une construction précise et documentée, il ne nous emmène pas n’importe où. Par contre, j’ai eu du mal avec les concepts mathématiques, j’avoue que ce n’est pas ma tasse de thé, et, malgré mes efforts je n’ai pas vu l’aspect littéraire dans l’énumération mathématique. (Voir page 191)
    J’avoue m’être un peu perdue dans les méandres du récit mais, malgré cet écueil, j’ai aimé cette histoire qui plonge ses racines dans les mystères de la grande histoire.

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