On s'amuse toujours autant à découvrir les réinterprétations des dieux grecs et de leurs univers respectifs
J'ai voulu raconter l'amour tel qu'il est vécu la plupart du temps par la plupart des gens : sans crise ni événement. Au gré de la vie qui passe, des printemps qui reviennent et repartent. Dans la mélancolie des choses. Il est nulle part et partout, il est dans le temps même. Les Moreau vont vivre cinquante ans côte à côte, en compagnie l'un de l'autre. C'est le bon mot : elle est sa compagne, il est son compagnon. Seule la mort les séparera, et encore ce n'est pas sûr. F. B.
Un roman court, net, efficace, 96 pages lus en en une heure.
L'auteur capte ses lecteurs du début jusqu'au twist final, totalement bouleversant.
La plume est sensible subtile fluide , saupoudré d'un brin d'humour ,entrainant une lecture captivante, addictive .Le genre de roman où le mot fin est frustrant.
Au début , on aurait pu penser que l'histoire était basique, un sujet lu et relu, la vie de deux personnages.
Nous sommes loin de la vérité, ce roman est époustouflant, je viens de prendre un uppercut, une histoire qui m'a scotchée et qui va perdurer dans ma mémoire, pendant en certain temps.
L'histoire de Jeanne et Jacques, un rencontre fortuite , un mariage sans passion, nous sommes dans les années 70.
Un couple qui vont apprendre à mieux se connaitre, une sorte de vie en harmonie, une relation forte, sans vraiment en prendre conscient. Ils s'habituent , avec grande facilité , aux nouvelles technologies. Un couple discret , sans histoire, qui tisse au fur et à mesure de la lecture, une passion intense. Ils sont reliés , inséparables, impossible de vivre sans l'un auprès de l'autre.
La vie continue, la vieillesse arrive rapidement, la maladie, la mort. Comment pourront-ils surmonter ses aléas de la vie?
Une nouvelle étape surmonter, une empathie intense se dégage des ces deux personnages.
Le final est bouleversant, les larmes coulaient toutes seules. La vie de deux être pendant 50, une vie où le mot Amour, prend toute sa valeur.
Lisez ce roman, ne passez pas à coté de le vie de Jacques et Jeanne.
En 96 pages, l'auteur décrit la vie ordinaire d'un couple ordinaire, Jeanne et Jacques pendant 50 ans des années 70 à nos jours, qui se sont mariés jeunes, ont eu un fils, ont gravi quelques échelons de la classe moyenne.
Malgré le titre du roman, le mot "amour" n'est jamais évoqué ou prononcé dans le roman sauf lors des formules rituelles au moment du mariage du fils.
D'amour, il n'est pas vraiment question lors de la rencontre entre Jacques et Jeanne; rien d'enthousiasmant, les choses se font comme ça. L'amour semble absent dans cette relation sans passion, ordinaire, routinière qui dure 50 ans, une sorte de tendre compagnonnage où chacun connaît si bien l'autre; les défauts de l'autre agacent mais témoignent aussi de la permanence du lien.
Bien sûr, rien à voir avec l'Amour avec un grand A qui a donné à la littérature des œuvres inoubliables, qui embrase les cœurs, qui exalte, qui embellit la vie par un feu d'artifices permanent, mais qui ne traverse pas une vie complète et ne résiste pas au temps qui s'écoule inexorablement. Mais ce qui lie Jeanne et Jacques est bien de l'amour-tendresse, celui ancré dans la réalité, celui qui s'approfondit au fil des années, s'adossant aux habitudes qui réchauffent et rassurent face aux incertitudes de la vie, aux projets aussi banals soient-ils, celui qui ne se déclare pas mais qui se vit au jour le jour.
On sent la tendresse de l'auteur pour ce couple qui aura avancé dans la vie sans jamais se lâcher la main; la vie de Jeanne et Jacques, les personnages qui gravitent autour d'eux, les évènements sont décrits avec un humour pince sans rire, certaines répliques sont savoureuses.
J'ai été touchée par ce roman très court car il m'a rappelé mes grands-parents, qui ont partagé 60 ans de vie commune, ce genre de vie sans éclat mais d'attachement profond qui me faisait chaud au cœur.
Sobriété du titre, sobriété du texte, sobriété des personnages, ce roman est bouleversant par ce qu’il suscite d’émotions à partir d’un propos simple. Le déroulement d’une vie d’amour ordinaire, avec ses temps forts et l’installation d’une routine, tout au long de quelques décennies dont les repères sont très bien posés, anciens tubes, objets du quotidien ou modèle de voiture. Ce roman me fait penser à la chanson de Benabar, Quatre murs et un toit, où l’on assiste en accéléré, à travers la vie d’une maison à un défilé des générations.
Il faut finalement très peu de pages pour faire le tour du sujet, et pourtant tout y est, des amours adolescentes à la fracture numérique, jusqu’aux douleurs liées au temps qui passe sans état d’âme.
Difficile de retenir ses larmes dans les dernières pages…
96 pages Gallimard 17 août 2023
A chaque rentrée littéraire un livre partage les lecteurs en deux camps irréconciliables. D’un côté les enthousiastes qui crient au chef d’œuvre et de l’autre les outrés pour qui il est incompréhensible d’avoir un tel raffut pour si un texte avec si peu d’intérêt. Et cette année c’est Francois Begaudeau @la_minute_begaudeau qui en est la cible, avec son court texte qui nous conte cinquante ans de vie entre Jeanne et Jacques. Un couple sans histoire, des gens simples avec une vie banale, deux êtres liés par des années de vie commune et un attachement presque sans faille.
Je ne ferai pas durer le suspense plus longtemps, j’ai adoré ce texte. Il m’a profondément émue et il m’a beaucoup touchée. Je l’ai trouvé très tendre, plein de bienveillance pour ces deux anonymes, délicatement mélancolique et tellement authentique. En lisant j’ai pensé à mes grands parents, qui ont partagé 65 ans de mariage, inséparables et touchants, à ces retraités qui gentiment se chamaillent mais qui toujours se complètent, à ces personnes âgées que l’on regardent émues se soutenir dans la rue. Au sujet de ce livre, on m’a posé la question de savoir si je voudrais d’une vie comme cela, sous entendu un peu terne, sans feu d’artifice ou de grandes effusions. Et pourquoi pas finalement, si au bout de ma vie j’ai le sentiment d’avoir aimé et d’avoir été aimée. Ce livre c’est l’amour sans passion, sans éclat de voix ou de portes qui claquent mais c’est le bonheur rassurant de la permanence de l’affection. C’est la sublimation du quotidien, un regard plein de tendresse sur l’ordinaire et que ça fait du bien.
Et si je peux vous donner un dernier conseil, lisez le d’une traite. Sans chapitre, sans paragraphe, il vous fera prendre conscience de combien notre vie est brève, de combien elle file comme un train lancé à pleine vitesse et que rien ne peut arrêter. Et le refermant, dans cette course folle, il vous donnera envie de vous recentrer l’essentiel: l’amour, tout simplement.
En lisant et en cheminant aux côtés de Jeanne et Jacques me sont revenues en tête les paroles d’une des plus belles chansons de Brel: « Et plus le temps nous fait cortège, et plus le temps nous fait tourment, mais n’est-ce pas le pire piège, que vivre en paix pour des amants […] oh mon amour, mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour, de l’aube claire jusqu’à la fin du jour, je t’aime encore tu sais, je t’aime. »
Lui reprochait on de parler des amours ordinaires?
Chez ces gens-là
François Bégaudeau nous avait habitués à écrire sur les dérives de notre société, nos privations de liberté acceptées tacitement, les chocs de deux mondes qui ne se connaissent pas, des dirigeants vivant dans un espace-temps qui n’est pas celui du commun des mortels.
L’écrivain en colère laisse la place à une autre facette, son regard a l’acuité de celui qui sait voir au-delà des apparences.
En cette rentrée littéraire il nous offre un texte épuré sur l’amour.
Rien à voir avec Roméo et Juliette, Autant en emporte le vent, et autres histoires.
Jeanne et Jacques se sont rencontrés jeunes, dans une vie simple et besogneuse. Ils se tiendront compagnie sur un demi-siècle, sans artifices, sans éclats, ils deviendront au fil du temps les Moreau.
Ils travailleront toute leur vie, auront les maux d’une vie de labeur, ils s’organiseront encore et encore à chaque évènement, la naissance de l’enfant qui souligne le manque de place dans leur petit logement, la vieillesse de leurs parents, tout est adaptation dans le respect de l’autre.
Leur fils deviendra ingénieur et ira travailler en Corée avec sa femme et ses enfants. C’est la séparation pour les grands-parents, mais ils l’accepteront car c’est la vie.
Cinquante ans en moins de cent pages, c’est une prouesse. Tout semble banal dans cette vie comme la vie de millions de gens, ceux dont on ne parle pas, ceux qui n’existent que par leur force de travail, car ce sont eux qui font tourner la machine.
C’est avec un regard acéré que cette vie coule en mots, tout y est en ce demi-siècle, l’évolution est là dans les détails, ces technologies qui facilitent le quotidien ou nous met un fil à la patte.
Chez ces gens-là, il y a aussi une économie de mots et l’auteur fait vivre cette économie avec brio. Le mot juste, l’expression authentique, la logique d’une vie simple, tout est sous nos yeux pour voir toutes les Jeanne et tous les Jacques du monde.
Le tout, en une langue classique, qu’il fait bon lire, nous fait vivre cette vie sans éclats avec tendresse, l’émotion à fleur de peau en toute simplicité.
Un vrai tour de force qui démontre brillamment que François Bégaudeau sait se renouveler et qu’il ne peut être mise dans une « cage » même littéraire.
Un vrai coup de cœur.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/09/10/lamour/
Une vie ordinaire sur 50 ans racontée en 90 pages, celle de Jeanne et Jacques, un couple suivi et observé de l’adolescence à la mort par un auteur qui témoigne d’une époque, d’un amour qui dure et se manifeste simplement au travers d’attitudes et de gestes du quotidien au fil des ans. Une banalité qui justifierait à peine de la raconter, mais, on se laisse embarquer par une émotion, un naturel, et une sorte d’inéluctabilité de la survenance des événements. Cette histoire, c’est la nôtre, celle de nos voisins, elle nous parle, nous émeut, elle est factuelle et le constat en est plutôt réconfortant, quoique !
Poignant par cette simplicité dans laquelle on retrouve ses parents, soi-même, son couple, la vie, sa vie ; celle de tout un chacun (ou presque).
Certains pourront s’étonner de cette histoire si banale (la vie / l’amour d’un homme et d’une femme tout au long de leur vie à deux), de ces (petites - diront certains) gens (elle est devenue secrétaire de direction après plusieurs (petits) boulots, lui a finalement monté sa petite entreprise d’entretien d’espaces verts), aux passions simples (il fait notamment des maquettes, elle aime certains chanteurs de son époque, …), à la vie sans trop d’anicroches (même si il peut y avoir quelques difficultés et tensions). Et les joies et contraintes d’avoir un enfant, qui grandit, se marie, de devenir grands-parents, … et puis aussi la maladie et le départ d’elle, le laissant avec cette solitude et d’un vide ... parsemé d’une présence indéfectible.
Mais le lecteur qui se laisse porter (et on a du mal à lâcher ces lignes de ce court texte) va être remué au plus profond.
François Bégaudeau décrit deux vies en 96 pages. Cinquante ans de vie commune où le temps s’écoule sans trop d’aspérités, sans évènements majeurs, juste le temps qui passe à deux avec de l’amour, sans majuscule.
Jeanne deviendra sténo après avoir fait le ménage dans le gymnase de sa ville, au côté de sa mère et tenue un hôtel, longtemps, la nuit. Jacques, qui a été l’éternel apprenti de son père avec semble-t-il deux mains gauches, a pensé, un temps, à l’armée puis a oublié pour devenir jardinier de sa ville. Ce sont les années soixante-dix et le temps ne compte pas ! Alors, même si Jeanne zieutait plutôt Pietro, c’est Jacques qu’elle a choisi.
Dans l’amour, il y a juste de l’ordinaire, rien d’extravagant, presque une routine, mais enrobée de cette tendresse qui fait passer les jours et les années sans s’en apercevoir. C’est la description du rien qui s’écoule qu’exalte l’écriture de François Bégaudeau en montrant ce lien indéfectible entre Jeanne et Jacques qui remplit toute leur vie.
Pourquoi si arrêter alors ? Juste parce que c’est beau, touchant, parfois énervant et même accablant quelques fois. Car cet amour-là est émouvant dans sa simplicité et dans l’absence de qualificatif, car il ne se dit pas. François Bégaudeau réussit à nous entraîner dans son histoire où il ne se passe rien de passionnel, juste un compagnonnage au long cours.
Mais, François Bégaudeau décrit une espèce déjà presque disparue. Des couples qui passent ensemble cinquante ans de leur vie, ils ne devraient plus en avoir beaucoup dans les années futures. Alors, quel bel hommage leur rend cet écrivain qui tranquillement raconte les faits qui ont rempli leurs vies. De ceux qui composent une histoire de tendresse sans trop s’en moquer, même si un peu, quelques fois, juste pour faire sourire, mais à contre-courant de notre époque qui fait de petites phrases exaltées le chouchous de la communauté.
Des années 70 jusqu’à aujourd’hui, l’amour remonte dans le temps au fil des objets, des films et des chansons pour raconter des enfants aux lendemains de la guerre de milieu ouvrier devenir petits-bourgeois jusqu’à leur fils, au futur mondialisé.
Pour la fin de L’amour, rien d’innovant, c’est la vie qui se finit. Mais, François Bégaudeau provoque l’émotion, comme l’amour de Jeanne et Jacques, intime et silencieuse, de celles qu’on aura des difficultés à oublier.
l’amour, François Bégaudeau le met en scène dans la vie de Jeanne et Jacques pendant cinquante ans, sans explosion, sans cri et sans rupture dans ce petit roman. Juste de l’attention pour l’autre, au quotidien, et c’est tout juste émouvant !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/18/francois-begaudeau-l-amour/
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