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Yvon Coquil

Yvon Coquil
Yvon Coquil est né à Brest et y a travaillé une trentaine d'années sur les chantiers navals. Une partie de son enfance s'est déroulée dans un village du Centre Bretagne où se situe l'intrigue de "Black Poher", son premier roman, qui a obtenu le Prix du Goéland Masqué en 2008. Après la réédition r... Voir plus
Yvon Coquil est né à Brest et y a travaillé une trentaine d'années sur les chantiers navals. Une partie de son enfance s'est déroulée dans un village du Centre Bretagne où se situe l'intrigue de "Black Poher", son premier roman, qui a obtenu le Prix du Goéland Masqué en 2008. Après la réédition remarquée de Métal Amer, voici cette moisson de nouveaux textes, pour la plupart inédites. Du lourd et de la qualité.

Avis sur cet auteur (4)

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    Couverture du livre « Vagues » de Yvon Coquil aux éditions Goater

    Geneviève Munier sur Vagues de Yvon Coquil

    Yvon Coquil, je le connais bien, j’ai déjà lu un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain de ses ouvrages. J’apprécie tout simplement son écriture et les personnages qu’il met en scène que ce soit dans des romans, des novellas ou des nouvelles. C’est encore le cas dans son nouveau...
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    Yvon Coquil, je le connais bien, j’ai déjà lu un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain de ses ouvrages. J’apprécie tout simplement son écriture et les personnages qu’il met en scène que ce soit dans des romans, des novellas ou des nouvelles. C’est encore le cas dans son nouveau recueil de nouvelles joliment intitulé "Vagues".

    Dans ce dernier opus, nous retrouvons, comme dans ses précédents ouvrages, sa vie, ses potes, sa Bretagne, son arsenal où il fut charpentier-fer, sa ville de Brest. Plus Breton que lui, tu meurs, plus fidèle aux origines aussi. Et c’est cela que j’aime chez lui, cet amour des autres, dit tout en retenue, cette manière de mettre ses anciens collègues de travail à l’honneur, cette façon de leur dire, mine de rien, qu’il les aime et ne les oublie pas. On le sent fier de leur travail commun, du temps passé avec eux à transpirer dans les cales sèches des bateaux, maniant le chalumeau en faisant fi du mal de dos. Ses personnages sont des gens humbles et travailleurs, issus souvent de familles simples, habitant des quartiers populaires.

    Oui, les nouvelles sont plutôt noires, racontant les luttes ouvrières et la vie souvent peu reluisantes de ses acteurs. Pourtant, il y a toujours un fond d’humanité qui permet d’espérer. Bien sûr, je ne vais pas vous les raconter. Elles se dégustent, l’une après l’autre, dans l’ordre ou le désordre. Mais dès la première, "Alfred", le ton est donné. Alfred a fait des études, l’école de police, alors que Dardoup, son copain depuis l’école maternelle s’est perdu " …dans le système de l’école publique laïque et obligatoire pour échouer, disait-on, en apprentissage dans un chantier naval." Il n’empêche, Dardoup, en entrant dans ce commissariat où il retrouve par hasard Alfred, à l’aide de quelques bribes de conversation entendues, va réussir un sacré coup qui, comme souvent chez Yvon Coquil, se révèle en une dernière phrase couperet.

    L’auteur a su conserver cette plume que j’aime tant et qu’il trempe à la fois dans le sirop et l’alcool fort. Elle est noire et rose, à la fois baume et toile émeri, sèche, vive, directe, mais emballée dans une sorte de papier de soie qui en fait tout le charme.

    "Vagues", un très beau recueil mis en valeur par une superbe couverture signée Gildas Java, dessinateur – forcément – breton.

    https://memo-emoi.fr

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    Couverture du livre « Liste noire » de Yvon Coquil aux éditions Editions In8

    Geneviève Munier sur Liste noire de Yvon Coquil

    "Liste noire"… Dans cette novella, comme souvent, Yvon Coquil nous parle de Brest – où il est né et vit toujours – et des CNR (Chantiers Navals de Réparation) où il a travaillé en qualité de charpentier fer. Autrement dit, il sait de quoi il parle, en parle bien et l’écrit...
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    "Liste noire"… Dans cette novella, comme souvent, Yvon Coquil nous parle de Brest – où il est né et vit toujours – et des CNR (Chantiers Navals de Réparation) où il a travaillé en qualité de charpentier fer. Autrement dit, il sait de quoi il parle, en parle bien et l’écrit magnifiquement.

    Liste noire, une suite de noms d’hommes qui vont devoir rendre leur tablier. Restructuration, c’est le mot des patrons, chômage pour les ouvriers, leur hantise. Lucas Dardoup fait partie de ceux qui attendent. Lui, il vit seul depuis qu’il s’est séparé de sa femme, ou qu’elle est partie, sans enfants mais avec un père dont il faut payer l’EHPAD. Il va donc essayer de persuader Marco de prendre sa retraite – il est en âge de le faire – en gros de sauver son poste.

    Noire est l’histoire, aussi sombre que la liste, et l’écriture de l’auteur la sert à merveille. A coups de phrases sèches et percutantes, d’un vocabulaire totalement adapté, d’un rythme soutenu, Yvon Coquil nous entraîne à la suite de ses personnages, des prolétaires aux abois, sans laisser au lecteur le temps de respirer.
    J’ai craint un moment que l’auteur n’ait changé de parfum. Celui de la rose commençait à embaumer le texte. C’était bien mal le connaître qui d’un mot, d’un seul, retourne la situation et signe une fin magistrale.

    MAGISTRAL !

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    Couverture du livre « Liste noire » de Yvon Coquil aux éditions Editions In8

    Yv Pol sur Liste noire de Yvon Coquil

    Noir, très noir encore une fois chez In8, dans la désormais fameuse et toujours excellente collection Polaroïd. Court roman qui met en scène des ouvriers en galère. Les trafics en tout genre les cernent, chacun connaît l'un ou l'autre des trafiquants, fréquentation de jeunesse, collègues de...
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    Noir, très noir encore une fois chez In8, dans la désormais fameuse et toujours excellente collection Polaroïd. Court roman qui met en scène des ouvriers en galère. Les trafics en tout genre les cernent, chacun connaît l'un ou l'autre des trafiquants, fréquentation de jeunesse, collègues de boulot. Lucas est clean, bien qu'il soit pote avec des mecs pas reluisants. Son objectif à lui, c'est de garder son boulot pour pouvoir continuer à payer la maison de retraite de son père qui le reconnaît à peine, et encore les bons jours.

    Yvon Coquil déroule son histoire et plus on avance, plus on va dans du noir, le climat brestois n'aidant pas à éclaircir la couleur dominante. La violence est présente mais pas décrite, on la ressent, souvent Lucas arrive après coup et décrit la scène sobrement, sans hémoglobine coulante. L'auteur va au plus court sans effet de style ou de manche. Economie de moyen pour une efficacité avérée.

    Encore du noir, encore du bon.

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    Couverture du livre « Métal amer » de Yvon Coquil aux éditions Sixto

    Geneviève Munier sur Métal amer de Yvon Coquil

    Très heureuse d’avoir pu rencontrer Yvon Coquil au salon du livre de caractère de Quintin. J’avais déjà lu deux de ses romans "Black poher" et "Dernier train pour Ouessant" à une époque où mon blog n’existait pas et j’avais beaucoup aimé. J’ai terminé "Métal amer", son dernier ouvrage, dans le...
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    Très heureuse d’avoir pu rencontrer Yvon Coquil au salon du livre de caractère de Quintin. J’avais déjà lu deux de ses romans "Black poher" et "Dernier train pour Ouessant" à une époque où mon blog n’existait pas et j’avais beaucoup aimé. J’ai terminé "Métal amer", son dernier ouvrage, dans le train en direction de la Bretagne.

    "Métal amer" est un recueil de onze nouvelles, onze moments de vie, une vie souvent dure, une vie d’ouvrier, de délaissé. Il y est question, beaucoup, de l’arsenal, celui de Brest où l’auteur fut lui-même ouvrier, il y est question de Ti-Jean, Arsène, Abdel, Ti-Boud, des personnages au bord de la rupture, il y est question d’accident du travail, et d’enquête bâclée, de rapport falsifié. Yvon Coquil se sert de ses connaissances du milieu pour dresser des portraits noirs, certes, mais emplis d’humanité.

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    Il trempe sa plume dans une encre anthracite juste éclairée par un humour souvent grinçant. C’est caustique et tendre, c’est triste et drôle, c’est la vie, celle des plus humbles qui travaillent dur puis se rencontrent au café du coin pour siroter un verre – ou deux, trois, ou plus – d’Anjou rouge avant de rentrer retrouver femmes et enfants. Les femmes, présentes aussi, ont une vie cabossée comme celle de la mère de Ti-Boud qui vend ses charmes au propriétaire d’une Ford porteur [d’] "une chaussure à trois bandes, puis [d’] une cheville équipée d’un bracelet électronique que masquait mal un jogging blanc."

    J’aime l’écriture dynamique, sèche, simple. Elle a réussi à m’envelopper, à créer un climat tellement juste que j’avais l’impression d’être dans le paysage et de sentir le poids de la fatigue sur mes épaules. "J’avais passé deux heures dans les soutes d’une frégate en cale de radoub et je puais le gazole à plein nez…. Des caréneurs y faisaient une pause. Leurs visages étaient luisants de vaseline…. Ils avaient l’air harassé…" Et je ne parle pas des chutes de chacune des histoires, étonnantes, surprenantes, qui bousculent et font douter.
    Chaque nouvelle est un hommage à ceux qui triment, qui tentent de garder la tête hors de l’eau, mais aussi la traduction d’une vénération pour une ville, Brest, personnage à part entière, Brest et son arsenal, sa rade, son pont de Recouvrance et sa rue "Jean Jau". Ne croyez pas pour autant que "Métal amer" ne s’adresse qu’aux Bretons. Si ceux-ci ont plaisir à la revisiter à travers les mots de l’écrivain, les autres pourront l’apprécier avec tout autant de bonheur, me semble-t-il.

    Un ouvrage très réussi de mon point de vue.

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